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Congrès panafricain à Lomé: Prof. Lagoke claque la porte, Dussey cherche toujours la poignée

Alors que le neuvième Congrès panafricain touchait à sa fin à Lomé, le Prof. Gnaka Lagoke, président du Comité scientifique depuis juillet 2023, a annoncé sa démission avec fracas. L’universitaire ivoirien, qui avait piloté la conception des thématiques du sommet, accuse le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, d’attitudes en totale contradiction avec les idéaux panafricanistes affichés.

Dans une lettre au ton sans ambiguïté, le Maître de conférences de Lincoln University estime que l’heure n’est plus aux discours mais aux actes. «L’heure est à l’action et à la cohérence. Cela ne sert à rien d’aller de podium en podium pour clamer le panafricanisme si vos actions sont en déphasage avec ce que vous proclamez», écrit-il. Depuis Washington, il reproche également à la diplomatie togolaise d’évoquer les “réparations” alors que, selon lui, de simples gestes d’humanité peinent à être posés sous le régime togolais.

Parmi ses demandes, l’intellectuel exhorte Robert Dussey à écouter la « clameur publique » et à intervenir en faveur de la libération des « prisonniers d’opinion togolais » ainsi que de ceux détenus sur le continent. Il plaide aussi pour une transformation profonde des systèmes éducatifs africains, où devraient figurer l’histoire réelle du continent et les philosophies qui l’ont façonné, telles qu’Ubuntu, Maaya, Oummah ou Nité. Une telle réforme, argue-t-il, ferait du Congrès de Lomé un modèle pour les gouvernements africains.

Visiblement amer, Gnaka Lagoke déplore que le ministre ait rompu tout contact avec lui avant son éviction du dispositif. Il rappelle par ailleurs que sa reconnaissance intellectuelle n’a pas attendu les projecteurs du sommet : une rue porte déjà son nom à Abidjan, à proximité de celles de Nkrumah, d’Olympio et d’Eyadema. «Je n’ai pas eu besoin d’être Ministre pendant deux décennies pour que mon nom soit donné à une rue à Abidjan dans mon pays…», a-t-il indiqué.

Cette démission spectaculaire, qui intervient au moment où Lomé tentait de mettre en avant un rendez-vous consensuel, fait resurgir les dissensions internes qui ont marqué la préparation du Congrès. Reste à savoir si la diplomatie togolaise jugera nécessaire d’y répondre.

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