Fin octobre dernier, les membres de la délégation du Parti communiste chinois (PCC) étaient en séjour à Lomé. Si cette visite avait pour but de renforcer la coopération entre les deux formations politiques, les membres du PCC avaient, avant de rejoindre leur Chine natale, visité le siège préfectoral du parti Unir à Agoè-Nyivé.
La délégation s’était pour ainsi dire entretenue avec les représentants des différents comités du parti créé en 2012 par Faure Gnassingbé. De quoi faire dire à WANG Junwei, chef de la délégation chinoise, que le parti Unir est organisé «de la même manière que le PCC ». Et d’ajouter : « Chez nous il y a le sommet du parti mais on accorde une grande importance à la base ». Des mots dans lesquels a dû se retrouver le militant et secrétaire exécutif du parti Unir, Atcholi Aklesso, aux premières loges des visites guidées, comme l’on pouvait s’y attendre. Des mots dans lesquels tout militant de Unir qui se respecte doit sans conteste se retrouver.On peut le dire sans craindre de verser dans l’anachronisme : quelque jeune que paraisse le parti Union pour la République, ce dernier a tout ou presque du parti chinois âgé lui de plus de cent années.
Le régime séculaire qu’a reçu en héritage Faure Gnassingbé, plus jeune certes que le parti chinois, a beau se piquer de démocratie et tout le tremblement, il n’en est pas moins à couteaux tirés avec la bonne gouvernance et les droits de l’homme, valeurs auxquelles s’oppose un régime chinois qui ne peut tolérer de points de vue contraires au Parti communiste chinois. Xi Jinping lui-même a déjà identifié « sept périls parmi lesquels «la démocratie constitutionnelle occidentale», les «valeurs universelles» des droits de l’homme, la «société civile», la «liberté de la presse» et le «néolibéralisme» ». On le voit bien : en Chine, les autorités refusent de voir le monde à travers le prisme occidental.
Au Togo, les valeurs occidentales sont adoptées sur le papier seulement, mais dans les faits, la démocratie, la liberté de la presse et autres droits de l’homme sont respectés comme les cochons respectent les perles. Sous ce rapport, Unir et Pcc peuvent faire cause commune. Mais les comparaisons s’arrêtent là.
PCC-Unir, si proches si loin
Réduire le PCC à ces paramètres certes non négligeables mais parcellaires, serait faire injure au régime chinois qui, pour fermé qu’il soit, a des valeurs que le monde entier ou presque lui envie.
La Chine fait et continue de faire de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. C’est depuis les années 50, époque où a été lancée la campagne des trois-anti puis celle des cinq anti, que le PCC est parti en guerre contre la corruption, la fraude, l’évasion fiscale, le détournement des biens de l’État et l’obtention illégale des secrets économiques. En 2002, Hu Jintao, alors nouveau secrétaire général du parti, avait déclaré : « Si on ne lutte pas contre la corruption, les liens de chair et de sang entre le Parti et le peuple en souffriront beaucoup, et le Parti risquera de perdre son pouvoir ou même d’aller à l’autodestruction ». Il y a, d’un côté, un régime où rien n’est laissé au hasard pour éradiquer l’impunité, de l’autre un pays qui est le réceptacle même des actes de corruption, un pays qui a érigé les détournements au rang de discipline. Unir doit avoir honte de se comparer à un gouvernement chinois qui ne fait pas dans la dentelle en termes de rigueur budgétaire.
Le patriotisme de la plupart des Chinois, fiers de leur nation et en disent du bien avec enthousiasme où qu’ils se trouvent, ne saurait être comparé à celui des Togolais qui rasent les murs à l’étranger, allant jusqu’à renier leur nationalité de peur d’être la risée des habitants du pays d’accueil. Comment parler fièrement d’un pays où l’alternance est le puîné des soucis de dirigeants qui ne pensent qu’à gouverner contre la volonté de leur peuple ?Bien plus, ce n’est pas en contractant dettes sur dettes que la Chine est devenue la grande puissance économique mondiale qui force l’admiration de tous aujourd’hui, et cela, le système Gnassingbé qui se pique de discipline se doit se départir de toute gabegie et de dépenses futiles qui ne font qu’endetter davantage un pays déjà économiquement à la rue. Avant de s’identifier à une gouvernance située à des années lumières, Unir ferait bien de se mettre au travail.
Sodoli Koudoagbo
Source: Le Correcteur / lecorrecteur.tg
Quel cancre celui qui a rédigé ce torchon. Pas très futé, il parle d’alternance y en a eu en Chine et combien d’opposants là- bas? Des médiocres qui peuplent le Togo.