Lomé, Togo (PANA) –
Les Togolais n’ont pas encore vu le bout du tunnel dans leur lutte pour l’instauration de la démocratie, a affirmé à la PANA ce lundi Eloi Koussawo, le Coordinateur général du Mouvement patriotique du 5 octobre (MO5). Ce dernier a célébré, le 5 octobre dernier, les 34 ans du soulèvement populaire organisé par des jeunes Togolais en 1990 pour asseoir un État de droit.
Dans un communiqué également parvenu ce lundi à la PANA à Lomé, le Coordinateur général, Eloi Koussawo, qui reconnaît les difficultés qui jonchent cette quête vers plus de Liberté, souligne que « force est de constater, répétons-le, avec amertume et un sentiment de gâchis, que la rente de ces inestimables sacrifices n’est pas au rendez-vous et que, 34 ans après le 5 octobre 1990, les Togolais n’ont pas encore réussi à voir le bout du tunnel ».
Il déplore les arrestations d’opposants, l’interdiction des manifestations publiques, l’arbitraire, le musellement de la presse, l’impunité et, tout récemment, l’agression contre le député sénégalais Guy Marius Sagna, le 29 septembre dernier à Lomé, alors qu’il était invité pour une rencontre citoyenne en marge d’une session du parlement de la CEDEAO dont il est membre. Cela n’augure pas un bon avenir pour la démocratie au Togo, estime le leader du MO5.
Cependant, affirme-t-il, « les vicissitudes du moment ne sauraient éteindre la flamme du 5 octobre qui, certes, peut baisser momentanément d’intensité. Le soulèvement populaire du 5 octobre s’inscrit dans un processus irréversible ».
Il appelle les partis politiques de l’opposition, la diaspora et les organisations de la société civile à vaincre les divisions internes en leur sein pour œuvrer à construire un Togo plus démocratique pour le bonheur de la jeunesse.
Le 5 octobre 1990, rappelle-t-on, des étudiants de l’université de Lomé et des organisations de jeunes ont spontanément organisé un soulèvement populaire pour réclamer la libération de plusieurs jeunes interpellés et sur le point d’être condamnés pour distribution de tracts invitant à la révolte.
Le palais de justice de Lomé, qui abritait le procès, a été envahi, et des jeunes se sont mobilisés dans des lieux névralgiques de la capitale (ndlr : parfois en procédant à des dégradations de biens publics) et à l’intérieur du pays pour réclamer leur libération et l’instauration de la démocratie.
Eyadema Gnassingbé (1967-2005), père de l’actuel président Faure Gnassingbé (au pouvoir depuis 2005), était contraint d’organiser une conférence nationale pour permettre l’officialisation des partis politiques et la formation d’un gouvernement d’union nationale afin de calmer les ardeurs des Togolais.