Le gouvernement togolais a annoncé le 9 décembre 2024, une légère diminution du prix des produits pétroliers. Le gasoil, notamment, voit son tarif passer de 775 à 695 FCFA par litre, soit une baisse de 80 FCFA. De son côté, le super sans plomb, carburant le plus utilisé, subit une réduction de 20 FCFA par litre, s’établissant désormais à 680 FCFA au lieu de 700 FCFA.
Cette révision des prix découle d’un arrêté interministériel en date du 9 décembre 2024, des ministères en charge du Commerce, de l’Énergie et des Transports. La mesure précise également que le mélange 2 temps, utilisé principalement pour les moteurs de petite cylindrée, voit son prix légèrement diminuer de 788 à 769 FCFA, soit une diminution de 19 FCFA. En revanche, le prix du pétrole lampant reste inchangé, maintenu à 650 FCFA par litre.
Cette mesure marque la première modification des prix depuis deux ans, période durant laquelle les tarifs en vigueur, jusqu’au 10 décembre dernier. Alors que des voix s’élèvent depuis plusieurs mois pour demander la baisse des prix des produits pétroliers, le gouvernement s’est enfermé dans un lourd silence. Pendant ce temps, le prix du baril n’a cessé de diminuer sur le marché international.
Aujourd’hui, certains observateurs considèrent ce que le gouvernement appelle une baisse comme une hausse déguisée. En effet, le cours du baril de Brent s’élevait à 101 $ en moyenne en 2022, contre 71 $ en 2021. Avant cette date, le prix du litre du carburant était de 625F.
En mai 2022, le prix du baril de Brent passe à 114 dollars. Et le prix du litre passe à 700F. Alors que le prix du baril de Brent évoluait en moyenne mensuelle entre 80 et 90 dollars le baril depuis janvier 2024, les prix ont baissé en septembre 2024, passant même sous la barre des 70 dollars. Le gouvernement togolais a attendu trois mois pour fixer le prix du litre à 680F. Vous l’aurez compris, cette baisse n’est pas au niveau du prix du baril. Surtout que le cours moyen du dollar US en 2022 était de 624F, exactement comme en 2024.
Il y a quelques années, le même gouvernement avait annoncé une politique de vérité des prix en appliquant un mécanisme d’ajustement automatique des prix. Mais cela a été qu’une supercherie. Une supercherie continue alors que le pouvoir d’achat des consommateurs s’érode et que les prix des produits de première nécessité ne cessent de grimper. Les suffocations de la population ne semblent susciter aucune empathie des dirigeants. Et c’est malheureux.
Source : Lecorrecteur.tg