Togo sur la gestion des transitions : ‘La durée ne doit pas être imposée’

Lors de sa récente interview accordée à Voxafrica, le ministre togolais des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et des Togolais de l’extérieur, Prof. Robert Dussey, a exprimé son point de vue sur la gestion des transitions politiques dans les pays récemment confrontés à des coups d’État. Selon lui, la durée d’une transition ne doit pas être imposée de l’extérieur, soulignant que “chaque pays a ses réalités”. Cette déclaration reflète la position unique du Togo, qui semble diverger de celle de plusieurs autres nations de la sous-région.

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a exercé des pressions constantes sur les régimes militaires des pays touchés par des coups d’État, demandant des transitions rapides sous peine de sanctions. Ces exigences ont poussé des pays comme le Burkina Faso, le Mali et le Niger à se retirer de l’organisation ouest-africaine pour créer l’Alliance des États du Sahel (AES).

Pour le chef de la diplomatie togolaise, “on se trompe quand on veut imposer une durée à une transition”. “Chaque pays a ses réalités”, a-t-il ajouté. Robert Dussey a précisé ce sont uniquement les citoyens des pays concernés qui doivent déterminer la durée de leurs transitions, soulignant ainsi le principe de souveraineté nationale dans ces processus.

Cette prise de position s’inscrit dans une série de déclarations marquantes du ministre togolais. L’une des plus commentées a été sa réflexion sur une possible adhésion du Togo à l’AES. Prof. Dussey a indiqué que, selon lui, les Togolais “diraient Oui” à cette proposition, une déclaration qui a suscité un large débat tant au sein des pays membres de l’AES qu’à l’international.

Cette position a été critiquée par des opposants politiques au Togo, qui estiment que l’adhésion à l’AES ne constitue pas une priorité pour le pays. Selon certains détracteurs, ce débat serait une “diversion” par rapport aux réels défis internes du Togo, notamment en matière de renforcement de la démocratie.

Le Togo, qui a souvent joué un rôle de médiateur dans les récentes crises diplomatiques entre la CEDEAO et l’AES, pourrait voir sa relation avec ces organisations évoluer, notamment dans le cadre d’une médiation codirigée par le Sénégal et le Togo.




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