« Sans vie » de Tové, ce devrait être le véritable nom du premier Président de la Ve République nommé le 03 mai dernier par les députés et sénateurs qui répondaient aux exigences du régime parlementaire dans lequel le pays venait de basculer.
Emblématique figure politique de l’opposition, ce n’est point son passé qui intéresse, mais plutôt son présent crépusculaire à la présidence sans vie de la République togolaise.
Effacé dans les attributions du nouveau régime et oublié de fait, on aurait bien voulu le ranger dans les oubliettes, mais pour une première expérience, la curiosité pousse à savoir où le retraité politique, du haut de ses 86 ans, loge ses activités, comment il passe ses heures de travail et avec qui il compose. C’est juste ce que l’opinion devrait savoir sur son Président de la République avant d’être à longueur de journée inondée des informations sur les activités du Président du Conseil des Ministres très chargé dans ses prérogatives.
Ces détails inaccessibles témoignent que le pays est vraiment au ralenti et que pour l’heure, tout ce qui concerne l’économie, le développement ou encore l’éducation est inséré dans la catégorie des affaires courantes. Les effets d’une telle situation ne sont pas assez perceptibles parce que chaque soir, les nombreux bars et bistrots qui ont envahi la capitale et ses artères pour porter le flambeau de la concurrence entre la BB et la SNB grouillent toujours.
On peut donc penser que tout va bien. Que les populations se portent bien, qu’elles sont satisfaites de leur condition et qu’elles nourrissent l’espoir d’un lendemain meilleur.
Alors que c’est tout le contraire. Parce qu’elles sont dépassées par les évènements, parce qu’elles ont compris que la minorité dont on leur avait parlé se fortifie davantage et étale des tentacules générationnelles, elles ont abandonné la lutte dans les églises, les paroisses, les couvents sous le poids spirituel.
Le pays va mal. C’est vraiment le moment de le crier et bien plus encore pour que du poste du Chef d’Etat avec tous les pouvoirs dans le régime présidentiel, à celui de Premier Ministre sous-entendu dans le régime parlementaire, on puisse comprendre que les besoins des Togolais restent les mêmes.
Source: Isaac Tonyi/FLAMBEAU des démocrates N° 852 du jeudi 22 Mai 2025