TICAD 9- Faure Gnassingbé plaide pour une nouvelle ère industrielle Afrique-Japon

Le Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, a porté haut la voix des pays africains ce 20 août 2025 à Yokohama, à l’occasion du Forum sur le partenariat économique entre l’Afrique et les pays de l’Océan Indien.

Cet important événement thématique inscrit au programme de la neuvième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 9), s’est tenu autour du thème principal : « Le développement de l’Afrique grâce à la coopération avec le Japon et l’Océan Indien ».

Outre le Président du Conseil, ce forum a connu la participation de plusieurs personnalités de marque dont le Premier ministre Japonais Shigeru Ishiba et le Président du Mozambique, Daniel Francisco Chapo.

Plusieurs investisseurs, opérateurs économiques et représentants d’organisations internationales y ont également pris part pour réfléchir aux moyens d’intensifier les investissements japonais en Afrique, en partenariat avec les pays de l’Océan Indien.

A la cérémonie d’ouverture, le chef du gouvernement japonais a souligné l’importance stratégique de la zone économique Afrique-Océan indien dans l’intégration inter-régionale. Il a réaffirmé la volonté de son pays de promouvoir cette nouvelle initiative axée sur les infrastructures, l’énergie et la technologie en vue de faire de cette région une source de vitalité et un espace économique libre et équitable.

Dans un discours à forte portée stratégique, le Président du Conseil a présenté sa réflexion ambitieuse autour de trois axes majeurs à savoir le rôle logistique et industriel de l’Afrique en particulier le Togo dans la création d’une zone commerciale entre les pays africains et ceux de l’Océan indien, la co-création des chaînes de valeur industrielles et le repositionnement de cette région comme un espace de connexion stratégique.

Il s’agit d’un ensemble de mécanismes pouvant contribuer à la transformation de cette zone en moteur de croissance pour un partenariat renouvelé et gagnant-gagnant entre l’Afrique, le Japon et les pays de l’océan Indien.  Le Président du Conseil a souligné l’urgence de transformer les défis géopolitiques actuels en opportunités pour construire un espace de stabilité, de prospérité partagée et de coopération durable.

Lomé, hub stratégique au cœur des échanges Afrique-Asie

Dans son analyse, il a d’abord mis en avant la position géostratégique du Togo et son engagement à faire de Lomé un hub logistique de premier plan en Afrique de l’ouest. Il a rappelé que le port de Lomé, le seul port en eau profonde et l’un des plus performants de la région ouest africaine, sert déjà de carrefour majeur entre l’Atlantique et les marchés africains intérieurs.

« Mon pays, le Togo, a choisi d’être une porte d’entrée stratégique au service de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF)  et de l’ensemble du continent. Le port de Lomé, le port le plus profond de la côte ouest africaine est déjà un hub logistique incontournable, capable de connecter directement la production industrielle japonaise au marché africain ».

Le Président du Conseil a salué pour cela, l’annonce de l’installation de Toyota au Togo, soutenue par la partie japonaise, comme un signal fort de confiance envers les infrastructures togolaises et la stabilité du pays. « Ce n’est pas seulement un investissement, c’est la confirmation que l’Afrique peut offrir aux investisseurs internationaux des plateformes modernes, fiables et attractives », a-t-il déclaré.

Plaidoyer pour une nouvelle ère industrielle Afrique-Japon

Au-delà des infrastructures, le Président Faure Essozimna Gnassingbé a plaidé pour une co-création de chaînes de valeur industrielles entre l’Afrique et le Japon. Il a insisté sur la nécessité de passer d’un modèle d’échange inégal à une production conjointe, qui valorise les ressources locales et le transfert de technologie, crée de l’emploi et positionne la jeunesse africaine comme acteur central du développement.

« Nous devons aller plus loin que les infrastructures. L’Afrique et le Japon doivent co-créer des chaînes de valeur industrielles. La véritable prospérité naît dans la production conjointe. Notre ambition n’est pas seulement d’être une plateforme de transit. Nous voulons transformer nos ressources, produire localement et faire de notre jeunesse des acteurs de la production, pas seulement de la consommation ».

Des secteurs stratégiques comme l’automobile, l’énergie, le numérique et l’agro-industrie ont été identifiés comme moteurs potentiels de cette nouvelle ère de coopération économique. Ils permettront de développer ensemble des écosystèmes productifs, intégrés, connectés par l’Océan indien

Faire de l’Océan Indien un espace de convergence stratégique

Dans sa vision géopolitique, le Président du Conseil a plaidé pour le repositionnement de la zone des pays de l’Océan indien non pas comme une frontière lointaine, mais comme une extension naturelle des échanges entre l’Afrique et l’Asie. Grâce à sa situation géographique, le Togo ambitionne de devenir un point d’ancrage de cette nouvelle dynamique économique.

« L’Océan Indien doit être vu comme un espace de connexion stratégique pour nos deux régions. L’Océan Indien est une extension naturelle de nos échanges avec l’Asie et le Japon. Le port de Lomé, par sa situation d’entrée sur les grands corridors africains, participe déjà à cette continuité logistique entre l’Atlantique et l’océan Indien. Notre coopération avec le Japon peut transformer cet espace en un vecteur de prospérité partagée ».

Il a également exprimé le souhait que l’Afrique de l’ouest devienne l’un des piliers africains d’un espace indo-pacifique équilibré, garantissant la sécurité maritime, la souveraineté économique et la coopération entre continents notamment à travers la TICAD et l’Agenda 2063 de l’Union africaine.

Un développement économique aux dimensions humaine et environnementale

Le Président du Conseil a rappelé que cette coopération ne saurait se limiter à des intérêts économiques. Il a insisté à cet effet, sur la dimension humaine et environnementale de l’espace indo-océanique. Le développement maritime, a-t-il précisé, doit être respectueux des populations et de l’écosystème marin, à travers la promotion d’une économie bleue et verte, inclusive et durable.

Par cette intervention, le Président du Conseil a affirmé le rôle moteur que peut jouer le Togo dans la refondation des partenariats stratégiques entre l’Afrique et le reste du monde. Sa vision repose sur la confiance, la réciprocité, la souveraineté économique et l’innovation.

Avec la TICAD9, le Togo s’inscrit pleinement dans les ambitions de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, tout en renforçant sa coopération avec le Japon, partenaire de longue date du continent africain.

Source: Présidence du Conseil

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