Être Togolais aujourd’hui, une déchéance?

Dans cette tribune, l’activiste Ayayi Togoata APÉDO-AMAH dénonce la déchéance vécue par les Togolais sous un régime autoritaire marqué par la misère, l’injustice et l’impunité, tout en pointant l’hypocrisie de ses soutiens exilés.

Être Togolais aujourd’hui une déchéance?

Où que vous alliez sur le territoire national, les mêmes récriminations des citoyens de ce pays se font entendre. Le sentiment qu’ils ont de leur Togo est toujours négatif. La gouvernance catastrophique du clan Gnassingbé est toujours pointée du doigt.

Trop de misère, d’injustice, de corruption et d’impunité. Ces maux ont fini par acculer les Togolais au désespoir. Même quand ils voyagent chez nos voisins, ils déclarent que, psychologiquement, ça leur a fait un grand bien d’avoir quitté l’ambiance détestable et délétère d’une dictature obscure, de ses mensonges, de ses manipulations et de sa répression.

D’où vient ce sentiment de déchéance systématique ? La réponse est aveuglante: les Togolais n’aiment pas les dirigeants qui ont usurpé le pouvoir. Ils leur bouchent l’horizon et sabotent leur avenir, disent-ils souvent. Soixante ans que ce drame dure. Et pourtant, nous ne sommes pas un peuple masochiste. La comparaison avec les États voisins du Togo condamne irrémédiablement ce régime.

Même des individus qui prétendent soutenir cette tyrannie, fuient le pays pour s’installer en Occident. Si ce qu’ils soutiennent est si bon, pourquoi fuient-ils la galère de leurs concitoyens ? S’ils veulent être en adéquation avec leurs convictions liberticides et criminelles, qu’ils reviennent au pays pour qu’on les accueille avec la formule: “Bonjour, la galère !”

Il est trop facile et cynique de soutenir une dictature de l’extérieur, chez ceux qui développent leur pays dans la démocratie et veillent au bien-être de leur peuple. Faut-il parler de sentiment de honte ? Ce sentiment très humain a-t-il disparu chez ces individus avec les valeurs qui fondent une civilisation, comme l’honneur, la dignité, la solidarité, la compassion ?

N’ont-ils pas honte de côtoyer, en Occident, leurs compatriotes qui ont fui la dictature pour sauver leur vie ou pour échapper à la misère ?
L’avenir de ce peuple passe par la fin de ce régime médiocre et liberticide.

Ayayi Togoata APÉDO-AMAH

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