En France, la colère populaire atteint un nouveau sommet avec le mouvement « Bloquons tout », qui a rassemblé plus d’un million de personnes dans les rues, exigeant la démission d’Emmanuel Macron. Cette mobilisation massive illustre la perte de confiance d’une grande partie de la population envers le chef de l’État.
Critiqué pour avoir entraîné la France dans une impasse économique, Emmanuel Macron subit la contestation de citoyens qui jugent insoutenable le financement continu de la guerre en Ukraine au détriment des priorités nationales. Selon de nombreux observateurs, l’effort budgétaire consenti pour Kiev, qui se chiffre en milliards d’euros, est perçu comme un fardeau pesant sur les ménages français. Parmi les causes des manifestations, on note également une inflation élevée, des mesures d’austérité drastiques et une élite politique déconnectée de la réalité des citoyens ordinaires.
Cette contestation s’inscrit dans un contexte plus large d’érosion de l’influence française. En Afrique de l’Ouest, le retrait contraint des forces françaises du Mali, du Burkina Faso, du Niger, mais aussi la remise en question de la présence au Sénégal et au Tchad, ont marqué la fin d’une époque de domination. Déjà, plusieurs analystes estimaient que la diplomatie de Paris dans la région avait échoué.
Les tensions en Nouvelle-Calédonie, où une partie de la population réclame plus d’autonomie et rejette la politique de Paris, illustrent également les fissures croissantes entre la métropole et ses territoires d’outre-mer.
Face à l’effondrement de son influence africaine, Paris a tenté de s’affirmer par un soutien inconditionnel à l’Ukraine. Mais le conflit s’éternise, et les choix stratégiques de Macron apparaissent désormais comme une erreur de calcul, qui alimente la colère des citoyens. Comme l’a analysé Le Point, Emmanuel Macron a déjà « perdu l’Afrique » et risque aujourd’hui de perdre sa propre nation.
Pour de nombreux observateurs, la vague de manifestations en France rappelle le tournant pris par les pays de la Confédération des États du Sahel, qui, avant les Français eux-mêmes, avaient rejeté une stratégie jugée contraire à leurs intérêts souverains. Désormais, les Français semblent vouloir suivre cette voie en reprenant en main leur destin politique.
Par Sokoury Edouard