Alors que le Mouvement du 6 Juin (M66) mène une intense campagne à New York à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies, ses responsables restent officiellement recherchés par les autorités togolaises. Un contraste saisissant entre leur statut de militants poursuivis à Lomé et celui de porte-voix de la société civile sur la scène internationale.
Dans une interview accordée mercredi à Deutsche Welle (DW), Yves Edoh Agbodjan, alias Togbevi Kpéssé et porte-parole du mouvement, a balayé d’un revers de main les accusations des autorités togolaises :
« Ce sont des accusations fallacieuses et fantaisistes. Le régime de Faure n’est pas légitime pour lancer des mandats d’arrêt contre nous, citoyens qui n’avons fait que réclamer le changement. Je ne pense pas qu’un pays sérieux comme les USA prenne au sérieux un tel mandat d’arrêt. »
De son côté, Dany Ayida, membre de la délégation citoyenne, a dénoncé ce jeudi une tentative d’intimidation du régime jusque dans les couloirs onusiens :
« Nos gens ont identifié des agents du régime de Lomé qui font tout pour connaître nos rendez-vous à New York. Le but est de repasser derrière nous pour soudoyer des fonctionnaires ou employés et effacer nos traces. Ils ne voient rien et deviennent nerveux ! »
Si ces accusations ne peuvent pas être vérifiées de manière indépendante, elles interviennent alors que la délégation officielle du gouvernement togolais est elle aussi présente à New York, aux côtés des représentants des États membres, jusqu’au 26 septembre.
Pour rappel, le M66 a présenté un mémorandum de 40 pages dénonçant la répression, les violations des droits humains et la réforme constitutionnelle du 19 avril 2024 qui permet au président Faure Gnassingbé de se maintenir indéfiniment au pouvoir. Le mouvement affirme avoir déjà tenu plusieurs échanges et soumis ce document aux partenaires internationaux.
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