Ghana: un migrant nigérian expulsé des Etats-Unis témoigne de son «transfert clandestin par Accra» vers le Togo

Au Ghana, nouveau rebondissement dans l’affaire des migrants expulsés par les États-Unis. Selon leurs avocats, au moins six de ces ressortissants ouest-africains, sur les onze qui étaient jusque-là détenus dans un camp d’entraînement militaire, avaient été transférés au Togo.

Ces transferts auraient été opérés clandestinement par les autorités ghanéennes. C’est en tout cas ce qu’ont affirmé à RFI les avocats des migrants qui précisent que six d’entre eux ont été séparés en deux groupes et transférés les 18 et 19 septembre. 

Le correspondant de RFI à Accra, Victor Cariou, a pu s’entretenir avec l’un de ces expulsés, un Nigérian d’une trentaine d’années.

Un des expulsés du Ghana, vers le Togo, un Nigérian d’une trentaine d’années, a témoigné à RFI. « Les agents nous ont d’abord dit qu’ils allaient nous conduire dans un meilleur hôtel pour qu’on vive dans de meilleures conditions, en dehors du camp militaire ».

Voici comment les officiers de l’immigration ghanéenne ont justifié le déplacement de celui que nous appellerons John pour préserver son anonymat, ainsi que trois autres personnes. Commence alors un trajet de plusieurs heures, direction la commune d’Aflao, à la frontière du Togo.

« Une fois qu’on était proche du Togo, ils ne nous ont même pas fait passer par le poste frontière, ils nous ont fait traverser clandestinement, précise John. « Ils nous ont ensuite dit qu’ils devaient partir pour s’occuper de quelque chose et qu’ils allaient revenir, mais ils nous ont juste laissé là ».

John et ses compagnons se retrouvent alors de l’autre côté de la frontière, sans papiers, et sans argent. Si le nigérian est désormais libre de ses mouvements, la situation n’en reste pas moins critique. « Je suis ici illégalement, je dois donc faire attention à qui je parle, comment je parle, où je vais, parce que, si je me fais arrêter par la police alors que je n’ai aucun papier, elle va me mettre en prison ».
Une détention qui pourrait conduire à son expulsion vers le Nigéria, son pays d’origine, où John risque, selon ses mots, de se faire arrêter, torturer, voire tuer. Son seul espoir, désormais, est que ses avocats parviennent à le faire revenir aux États-Unis, où il pourra retrouver son travail, son épouse ainsi ses quatre enfants.

Source: RFI

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