Togo- Le nouveau gouvernement sous la loupe de Dégli

La formation du premier gouvernement de la 5ᵉ République togolaise suscite des réactions contrastées. Pour Maître Jean Dégli, président du parti Bâtir le Togo, le sentiment dominant est une déception sur la forme et une attente prudente sur le fond.

Sur environ 28 ministres, seuls sept sont nouveaux, la plupart nommés ministres délégués. Une configuration qui, selon lui, s’apparente à un « jeu de chaise musicale » plutôt qu’à l’émergence de « nouvelles compétences et de grandes compétences » promises après les consultations.

L’avocat met l’accent sur une exigence morale : « Être ministre, c’est un sacrifice à aller faire. Gouverner doit être un sacrifice. […] Ce n’est pas une opportunité pour s’enrichir, mais une occasion pour aller servir les autres et marquer l’histoire. »

Pour lui, le véritable enjeu réside dans le changement de mentalité et la rigueur dans l’action publique : « Vous pouvez avoir un CV long […] mais sans organisation ni discipline, ça ne servira à rien. »

S’il constate une continuité dans les visages, Me Dégli estime que la légitimité du gouvernement viendra de sa capacité à améliorer le bien-être des Togolais : « Si le Togo est entré dans une 5ᵉ République, c’est parce que les gens espèrent que quelque chose va changer. Si le bien-être ne suit pas, alors ce gouvernement aura été un fiasco. »

Il propose enfin la création d’un « shadow cabinet », un mécanisme de suivi indépendant pour informer directement le Président du Conseil des réalités du terrain : « Le capitaine doit être informé, non pas uniquement par l’équipage, mais aussi par d’autres personnes qui observent et rapportent la vérité. »

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