À la prison civile de Lomé, la grève de la faim des détenus politiques s’intensifie. Deux nouveaux prisonniers, dont l’artiste engagé Wattara Fadel hospitalisé, ont rejoint le mouvement, portant à 39 le nombre total de grévistes.
Communiqué de Presse
** Togo – Grève de la Faim des Détenus Politiques : Deux Nouveaux Détenus Rejoignent le Mouvement, le Nombre de Grévistes s’élève à 39 **
Lomé, mercredi 17 décembre 2025
La grève de la faim engagée par les détenus politiques à la prison civile de Lomé connaît une nouvelle étape dramatique. Ce mercredi 17 décembre 2025, deux nouveaux détenus politiques ont officiellement rejoint le mouvement, portant à trente-neuf (39) le nombre total de grévistes de la faim.
Il s’agit de Dina Massahoudou et de l’artiste engagé Wattara Fadel, ce dernier ayant annoncé son entrée en grève de la faim depuis son lit d’hospitalisation au Cabanon, au Centre Hospitalier Universitaire Sylvanus Olympio (CHU de Lomé).
Cette décision grave, prise en pleine détresse sanitaire, témoigne de l’ampleur de la crise humanitaire et politique que vivent les détenus d’opinion et politiques au Togo.
Une Grève de la Faim Qui S’inscrit dans la Durée et la Détermination
La grève de la faim collective, initiée par un groupe de détenus politiques incarcérés à la prison civile de Lomé, est entrée depuis plusieurs semaines dans une phase critique. Pour certains grévistes, cette action dépasse désormais le trente quatrième jour, avec des conséquences physiques alarmantes : amaigrissement sévère, pertes de connaissance, troubles cardiaques, hypotension, et évacuations médicales répétées vers le CHU Sylvanus Olympio.
Malgré ces conditions extrêmes, les détenus persistent dans leur mobilisation pacifique. Leur revendication reste claire, constante et non négociable:
* la libération de tous les prisonniers politiques injustement détenus,
* le respect des décisions judiciaires nationales et internationales,
* l’application effective des mécanismes de protection des droits humains,
* l’accès immédiat à des soins médicaux indépendants et appropriés.
L’entrée en grève de la faim de Dina Massahoudou et de Wattara Fadel, depuis un lit d’hôpital pour ce dernier, constitue un signal d’alarme supplémentaire adressé aux autorités togolaises, mais aussi à la communauté internationale.
Wattara Fadel: L’artiste Engagé Qui Transforme Son Lit d’Hôpital en Tribune de Dignité
Artiste reconnu pour son engagement citoyen et social, Wattara Fadel a annoncé rejoindre la grève de la faim alors même qu’il se trouve hospitalisé au Cabanon, au CHU Sylvanus Olympio. Son état de santé, déjà fragile, rend cette décision particulièrement préoccupante.
En rejoignant la grève depuis un cadre hospitalier, il pose un acte hautement symbolique: celui d’un homme contraint d’utiliser son propre corps affaibli comme dernier moyen d’expression face à l’injustice.
Son geste rappelle que cette grève de la faim n’est ni un acte de provocation ni une stratégie politique, mais un recours ultime, né de l’épuisement de toutes les voies légales, judiciaires et institutionnelles.
Dina Massahoudou : Une Voix de Plus Qui Refuse le Silence
Le détenu politique Dina Massahoudou a également annoncé son entrée en grève de la faim ce mercredi 17 décembre 2025. Par ce choix, il rejoint un collectif déjà éprouvé par des semaines de privations volontaires, mais animé par une détermination intacte.
Son engagement renforce la dimension collective et solidaire du mouvement. Chaque nouveau gréviste rappelle que la situation ne concerne pas des cas isolés, mais bien un système de détention arbitraire et prolongée, touchant des femmes et des hommes de divers horizons.
Une Urgence Sanitaire et Humaine Majeure
Avec 39 détenus politiques désormais en grève de la faim, la situation à la prison civile de Lomé et au CHU Sylvanus Olympio constitue une urgence sanitaire grave.
Les informations recueillies font état de:
* prises en charge médicales conditionnées à des moyens financiers inexistants pour les détenus,
* refus ou retards dans les autorisations d’hospitalisation,
* absence de suivi médical régulier et indépendant,
* pressions exercées sur certains grévistes pour les contraindre à abandonner le mouvement.
Ces pratiques soulèvent de sérieuses inquiétudes quant au respect du droit à la santé, du droit à la vie, et des obligations internationales du Togo en matière de droits humains.
Appel aux autorités togolaises et à la Communauté Internationale
Face à la gravité de la situation, nous appelons les autorités togolaises:
* à garantir immédiatement un accès effectif et gratuit aux soins médicaux pour tous les grévistes,
* à mettre fin à toute forme de pression, d’intimidation ou de représailles,
* à engager des mesures concrètes pour résoudre la question des détentions politiques arbitraires.
Les institutions internationales et régionales, l’Organisation des Nations Unies, l’Union européenne, la sous-commission des droits de l’homme (DROI) du Parlement européen, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples à activer sans délai leurs mécanismes d’urgence, à suivre de près l’évolution de la situation sanitaire des grévistes et à exiger le respect des engagements internationaux du Togo.
Un Cri pour la Dignité, la Justice et la Vie
La grève de la faim menée par ces 39 détenus politiques n’est pas un acte de désespoir. Elle est un cri de dignité, un appel à la conscience humaine, et une interpellation directe de tous ceux qui savent et peuvent agir.
Lorsque des hommes et des femmes, privés de liberté et affaiblis physiquement, choisissent encore de risquer leur vie pour réclamer la justice, il devient moralement impossible de détourner le regard.
Togo Rights & Freedom Network – UK
Source : 27avril.com


