« La France est en guerre », avait déclaré, d’un ton grave, François Hollande, après les attentas du stade de France et du Bataclan le 13 novembre 2015. En attaquant nos Forces de défense et de sécurité et des civils, les forces du mal ont déclaré la guerre au Togo. Face donc à cette menace, Faure Gnassingbé a appelé à une « alliance nationale » contre le terrorisme. La rencontre prévue ce jeudi entre l’exécutif togolais et la classe politique devrait jeter les bases de cette union sacrée contre l’ennemi commun.
Seulement voilà! Ce n’est pas le président en personne qui recevra les chefs de partis politiques invités. Selon une note du ministre en charge de l’Administration territoriale, cette mission est confiée à la cheffe du gouvernement, Victoire Tomegah Dogbe.
Par cette initiative, l’exécutif a compris l’impérieuse nécessité de solidariser l’ensemble du personnel politique national autour d’une cause commune: la lutte contre le terrorisme.
Sans détour, je le dis avec courage et un plus haut degré de patriotisme, le président de la République a manqué une occasion en or pour faire d’une pierre deux coups.
D’abord, la Constitution confère au président un rôle majeur en matière de défense nationale, puisqu’il est le garant de l’indépendance nationale et de l’intégrité du territoire national. Faure Gnassingbé a juré sur cette Constitution, de défendre l’intégrité territoriale du Togo aujourd’hui éprouvée par des groupes terroristes. Il devrait en principe enfiler sa tenue de chef suprême des Armées en prenant le gouvernail de cette rencontre.
Ensuite, ce conclave est une belle occasion pour le chef de l’État de renouer le dialogue avec son opposition dont une partie conteste toujours sa réélection en 2020. Cela aurait eu le mérite de calmer les ardeurs et taire les divergences politiques, le temps de la lutte contre le terrorisme.
Pourquoi Victoire Tomégah Dogbé plutôt que Faure Gnassingbé lui-même? Si ce n’est pas un mépris pour l’opposition, alors cela s’apparente à un manque de courage politique. À cette allure, « l’alliance nationale » contre le terrorisme commence mal.
Ambroise DAGNON
Source : Courrierdafrique.com