Le vrai enjeu dans l'échiquier politique en Côte d'Ivoire est de voir si les trois dinosaures, à savoir Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo autour de qui, la vie des citoyens ivoiriens s'est jouée depuis plus de trente ans, accepteraient volontairement de renoncer en 2025, à leur course habituelle vers le fauteuil présidentiel.
Le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara vient de nous annoncer, dans un discours solennel prononcé à la veille de la célébration de la fête nationale de l'indépendance de ce pays, qu'il a signé un décret accordant une grâce présidentielle à l'ancien président Laurent Gbagbo que son régime avait condamné à 20 ans de prison, pendant que ce dernier croupissait déjà en prison à la Haye, dépêché à ces lieux, par le même pouvoir de Ouattara.
Un Président en exercice qui concerte ses prédécesseurs et détracteurs premiers aux fins de décrispation du climat politique et donc de réconciliation, c’est très rare pour être souligné. Alassane Ouattara, qu’on l’aime ou qu’on le déteste, a le mérite de poser cet acte historique en Côte d’Ivoire. Au-delà d’un homme, ce sont plutôt la symbolique et la finalité de la démarche qui ont besoin d’être exaltées et servir de leçon aux autres dont particulièrement Faure Gnassingbé.
L’audience est prévue à Abidjan-Plateau. A en croire le ministre de la Communication, des médias et de la francophonie, Amadou Coulibaly, cette rencontre s’inscrit dans le processus de réconciliation nationale lancé par le président ivoirien.