12 janvier 2013- 12 janvier 2021. Cela fait exactement 8 ans que les villes de Kara et de Lomé ont vu leur grand marché dévoré par de terribles incendies aux origines « criminelles ». Un acte odieux, jamais enregistré dans l’histoire du Togo. Et le comble, c’est que les « vrais » pyromanes courent encore librement les rues.
Les souvenirs sont encore frais. Le traumatisme résiste à l’usure du temps. Dans la mémoire collective, c’est comme si c’était juste hier. Des vies ont été détruites en l’espace de 48 heures. Ces incendies criminels ont entraîné de graves conséquences économiques, sociales et politiques. Officiellement, ces drames n’ont fait aucun mort. Mais les boutiques de 3 106 commerçants (2 225 pour Lomé et 881 pour Kara) étaient parties en fumée. Au lendemain de ces effroyables incendies, la justice s’est précipitée de pointer le doigt accusateur sur l’opposition. Elle a ordonné l’arrestation des responsables du CST. Plusieurs cadres et militants de ce regroupement politique qui mettait en mal le pouvoir en place par ses gigantesques manifestations publiques et pacifiques à l’époque, ont été immédiatement mis aux arrêts. De ces détentions arbitraires dans des conditions inhumaines, l’un des prévenus, notamment le sieur Kodjo Etienne Yakanou y a laissé sa vie dans des conditions non encore élucidées. 8 ans après l’enquête est sans suite L’enquête ouverte par les autorités togolaises pour découvrir les « vrais » auteurs et commanditaires de ces incendies criminels n’a rien donné jusqu’à présent. 8 ans après, c’est toujours le statut quo. Tout porte à croire que c’est une affaire désormais classée. Surtout que les vrais pyromanes restent « introuvables ». Lire aussi: Togo – Eric Dupuy : « Je crois que Gilchrist Olympio est dans un rêve passé » Récemment, en février 2018 plus précisément, le chef de l’Etat Faure Gnassingbé a gracié un certain nombre de ces personnes inculpées, interpellées et emprisonnées dans le cadre de cette affaire d’incendies des marchés de Lomé et de Kara. Parmi ces personnes figurent en tête de liste, Toussaint Tomety plus connu sous le nom de Mohammed Loum. L’homme a été présenté comme le « cerveau » de cette affaire. Et il a craché des noms (des leaders politiques de l’opposition) à l’époque comme faisant partie des complices. Seulement une fois sortie de prison, le présumé cerveau s’est ravisé et a plutôt clamé son « innocence ». Dans une confession faite à Mgr Philippe Kpodzro, archevêque émérite de Lomé, Mohamed Loum avait souligné que s’il avait cité ces noms à l’époque, c’est parce que le régime lui avait fait des propositions. A l’en croire, les vrais auteurs et commanditaires de ces incendies sont plutôt dans le rang du régime, des gens très proches du pouvoir et qui sont des collaborateurs directs de Faure Gnassingbé. Besoin de connaître la vérité Vrais ou faux, nul n’en sait rien pour l’heure. Certains observateurs estiment que ces aveux de Mohamed Loum sont à prendre avec des pincettes. Mais le moins qu’on puisse dire, c’est que les vrais auteurs et complices de cet acte infâme sont encore en liberté. Plus de huit ans après ces incendies criminels qui ont appauvri les opérateurs économiques particulièrement les femmes du grand marché de Lomé, les Togolais veulent savoir qui sont les véritables pyromanes. |
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