La convocation de Ferdinand Ayité samedi dernier par le Service Central de Recherches et d’Investigations Criminelles (SCRIC) fait réagir le Patronat de la Presse Togolaise (PPT).
Dans un communiqué rendu public dimanche, l’instance dirigée Isidore Sassou Akolore n’a pas hésité à recadrer les agents du SCRIC qui, visiblement, selon lui, font un amalgame entre le code pénal et le code de la presse.
D’entrée, faut-il le rappeler, la liberté de presse est en train de repasser dans la zone rouge. Samedi dernier, pour une simple publication sur sa page Facebook, le confrère Ferdinand Ayité du journal « L’Alternative » a été convoqué par le SCRIC dans la foulée. Il a fallu quelques heures pour que cette convocation (sans motif) soit finalement retirée « sur ordre de la hiérarchie ». Cette convocation du patron du bihebdomadaire vient s’ajouter à celle d’un autre journaliste, Carlos Ketohou. Ce dernier a été même enlevé nuitamment en décembre dernier, tel un bandit du quartier, par les éléments des antigangs, et ce à cause d’un article qu’il avait publié dans les colonnes de son journal « L’Indépendant Express » faisant cas, sans autres précisions, de vols de cuillères dorées par deux ministres au cours d’un banquet.
Face ces assauts tous azimuts contre la presse privée togolaise, le Patronat de la Presse Togolaise sort de ses gongs et dénonce une « intimidation » du SCRIC. Tout en recadrant ces agents de SCRIC, le PPT estime que ces derniers font un amalgame entre le code de la presse et le code pénal.
« Mise au point importante. Primo : Nulle part dans le code de la presse et de la communication en vigueur, il n’est interdit aux journalistes de faire usage des nouveaux médias comme les blogs, Facebook, WhatsApp, Twitter, Instagram… qui sous d’autres cieux, sont une extension des médias traditionnels (Presse écrite, radio et télévision).Secundo : La propension du SCRIC à vouloir appliquer aux journalistes l’article 497 du code pénal est attentatoires à la liberté de presse au Togo. Ce faisant, le SCRIC se substitue et supplante la HAAC dans ses prérogatives. Seule la HAAC est habilité à réguler la presse togolaise. Point n’est besoin de rappeler au SCRIC le principe sacrosaint selon lequel : le particulier prime sur le général. En cas de délit de presse, le code de la presse et de la communication prime sur le code pénal », a fait savoir le PPT dans son communiqué.
Le Patronat dit s’insurger contre cette obstination du SCRIC visant à museler les journalistes. « Halte aux méthodes ubuesques du SCRIC qui portent atteinte à la liberté de presse au Togo », insiste le PPT.