Jeudi 11 février, le monde célèbre la journée internationale des femmes et filles scientifiques. Une occasion pour promouvoir l’accès et la participation pleine et équitable des femmes et des filles à la science. Au Togo, ce sont des millions d’élèves et d’étudiantes qui embrassent les domaines de la science en particulier celles de l’ingénierie. Avec des parcours plus ou moins réussis.
Une femme sur un chantier BTP ou sur un poteau électrique montant un câble. Voilà bien une scène qui, quelques années en arrière (et même aujourd’hui encore), intriguerait plus d’un. Le fait est que les préjugés et les stéréotypes de genre éloignent les filles et les femmes des filières menant aux métiers de la science.
Au Togo, elles sont nombreuses ces femmes qui embrassent des curricula de formation et des professions à caractère scientifique. Si leur nombre n’est pas certain, on voit ces femmes sur des chantiers de construction, dans des hôpitaux, dans les universités, etc.
« Aujourd’hui, il n’y a plus débat : la femme a la capacité, mais surtout le droit d’embrasser des filières scientifiques. J’encourage mes jeunes sœurs à suivre nos pas et ceux de nos aînées », lance Akossiwa Djagni, ingénieure de conception en génie mécanique et secrétaire générale adjointe de l’APD-ENSI (Association des Professionnels Diplômés de l’Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs).
Dans le monde, en effet, les femmes professionnelles dans les sciences s’avèrent utiles dans leurs domaines. On peut en exemple penser à toutes les infirmières qui loin de leurs familles ont aidé dans les hôpitaux et continuent de le faire en vue de sauver des vies menacées par le Covid-19. D’ailleurs, le choix du thème « Les femmes scientifiques à la pointe de la lutte contre la Covid-19 » retenu pour la célébration cette année vient apporter la lumière sur ce fait.
Si le rôle de la femme en sciences n’est pas négligeable, le nombre de filles qui s’intéressent aux filières de formation dans les domaines de la science et de l’ingénierie, est faible. Selon les données de 2014-2016 de l’UNESCO, environ 30 % seulement des étudiantes choisissent des domaines liés aux STEM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) dans l’enseignement supérieur. Sur son site internet, l’organisation note: « A l’échelle mondiale, le taux de scolarisation des filles est particulièrement faible dans les domaines suivants : technologies de l’information et des communications (3 %), sciences naturelles, mathématiques et statistique (5 %), ingénierie, fabrication et construction (8 %) ».
Dans nos écoles, c’est un secret de Polichinelle, le nombre de filles en séries littéraires et commerciales est très largement supérieur au nombre de filles qu’on retrouve en séries D ; C, F pour ne citer que celles-là. Et dans nos universités, les sciences humaines, en exemple, ratissent plus que les sciences dites fondamentales. Et ce n’est pas que le pays n’a pas besoin de femmes scientifiques.
Sadiatou BONFOH, ingénieure de conception en génie électrique et deuxième vice-présidente de l’APD-ENSI, encourage ses jeunes sœurs, « Jeune fille togolaise, tu peux, toi aussi, réussir brillamment dans les filières scientifiques. Leader de demain, ton pays attend que tu te lèves pour t’affirmer dans les sciences, la technologie, l’ingénierie et la recherche. Sois courageuse et forte, n’abandonne jamais ».
AFO SOULE, ingénieur génie civil, fait aussi appel aux filles. « Sachez que vous avez la capacité de faire au-delà de ce que vous pouvez imaginer. La science vous ouvre grandement ses bras, n’hésitez pas à l’embrasser », dit-il avant d’ajouter, « C’est ainsi que nous arriverons ensemble à construire un monde meilleur ».
Elles sont nombreuses aujourd’hui à être présentes dans les BTP, l’informatique, l’électricité etc. Néanmoins, il faut, pour les femmes ingénieures et plus largement les femmes scientifiques, aller plus loin et occuper des postes de responsabilités d’envergure. Aux élèves et étudiantes, le monde a besoin de femmes très actives dans les domaines de la science. Ces filières ne sont pas l’apanage des hommes. L’heure n’est donc pas à la récréation mais au courage et à la persévérance.
Comment rejoindre un groupe des filles ingénieur génie civil Togo ?