Une vingtaine d’organisations de défense des droits de l’homme se préparent à saisir l’Organisation des Nations Unies (ONU) sur l’étouffement et la violation de la liberté d’expression au Togo.
Ces Organisations de défense des droits de l’homme (ODDH) vont donc, sauf retournement de dernières minutes, déposer sur la table du rapporteur spécial des Nations Unies un document relatant la violation flagrante et volontariste des droits d’expression et d’opinion dans leur pays.
Depuis quelques semaines, on note l’interférence des agents du Service central de recherches et d’investigations criminelle (SCRIC) de la Gendarmerie nationale dans des affaires qui ne sont pas de son ressort. Précisément, cette instance est accusée par des Togolais de chercher à faire taire les journalistes critiques à l’égard du pouvoir cinquantenaire en brandissant et appliquant l’article 497 du Code pénal.
A cela s’ajoute ce que beaucoup appellent les dérives autoritaires de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC). Celle-ci a retiré le récépissé du journal ‘’L’Indépendant Express’’ dont le Directeur de publication s’appelle Carlos Komlanvi Kétohou et, il y a quelques jours seulement, suspendu pour une durée de quatre mois le bihebdomadaire L’Alternative, entre autres.
Sans oublier l’éphémère interpellation de trois journalistes alors qu’ils interviewaient un chef canton dans l’enceinte de la Préfecture du Golfe.
Toutes ces actions sont en train de créer des précédents dangereux pour la démocratie, l’Etat de droit, la liberté d’expression, estiment-ils.
« Nous sommes en train de saisir le rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté d’expression », confirme Bonaventure N’Coué Mawuvi, le président de la Coalition togolaise des défenseurs des droits humains (CTDDH).
« Ce dossier, nous l’avons déjà constitué à 90%. Nous allons le soumettre dans les jours à venir pour que le rapporteur spécial des Nations Unies puisse faire des communications en direction du Togo sur la liberté d’expression qui est vraiment mise en mal », glisse le défenseur des droits de l’homme, espérant que le Togo sera interpellé comme c’était le cas en 2019 lorsque l’Assemblée nationale a procédé à la modification des textes liés à la liberté de manifestations publiques au Togo.