Des leaders politiques de l’opposition togolaise désapprouvent complètement la nouvelle sanction de la Haute autorité de l’audiovisuelle et de la communication (HAAC) contre le journal privé d’investigation « L’Alternative ».
Sur les réseaux sociaux, les réactions foisonnent. Et c’est l’opposant Me François Boko qui ouvre le bal sur Twitter en condamnant ce comportement de la HAAC vis-à-vis de la presse togolaise.
« Hélas, au Togo, les autorités ont préféré suspendre pendant 4 mois le journal L’Alternative, intimider son directeur de publication, M. Ferdinand AYITE, pour espérer étouffer et domestiquer une presse jugée trop fouineuse et trop indépendante », a dénoncé l’ancien ministre de l’Intérieur, contraint en exil depuis 2005 par le régime de Faure Gnassingbé.
Mme Adjamagbo-Johnson de la Dynamique Mgr Kpodzro (DMK) n’y est pas allée du dos de la cuillère pour dézinguer les membres de l’autorité de régulation des médias togolais. A l’entendre, ce dernier fait d’arme de la HAAC montre à suffisance que le Togo est une dictature.
« En suspendant le journal L’Alternative, la HAAC confirme que le Togo est la 1ère dictature en Afrique de l’ouest », a-t-elle souligné sur Twitter.
La Secrétaire Générale de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) salue « le courage et l’engagement » du Directeur de publication de « L’Alternative », Ferdinand Ayité, dans ce pays où la corruption, les violations des droits humains sont les choses les mieux partagées au sommet de l’Etat.
« Indignons-nous et poursuivons avec plus de détermination notre marche vers la démocratie », a-t-elle lâché.
Nathaniel Olympio du Parti Togolais s’en mêle aussi et tire sur le régime cinquantenaire des Gnassingbé qui, depuis quelques mois, surfe sur la covid-19 pour museler toutes activités sociopolitiques dans le pays.
« Des journaux sont dépouillés de licence de publication ou suspendus sur de longues périodes quand ils ne sont pas condamnés par la justice comme les journalistes eux-mêmes. La volonté du régime de taire tout journalisme d’investigation est évidente. Cela s’inscrit dans la démarche d’étouffement globale de toute velléité de résistance des citoyens à la dictature. La lutte contre la pandémie Covid-19 fournit bien des prétextes pour restreindre les libertés publiques et les droits fondamentaux », a posté Nathaniel Olympio sur son compte Facebook.
D’autres acteurs politiques et des organisations de la société civile ont également dénoncé cette nouvelle décision inique de la HAAC à l’encontre du journal d’investigation “L’Alternative”.
Notons que c’est suite à l’article intitulé :« Justice/ Succession Georges Kudawoo : Me Koffi Tsolenyanu, un faussaire au gouvernement », paru le mardi 2 février dernier, que l’institution de régulation des médias a décidé de suspendre le bihebdomadaire « L’Alternative » pour une durée de 4 mois. La HAAC accuse le journal de « manquements graves aux règles de déontologie et d’éthique de la profession de journaliste ».
Il faut se reporter à la vidéo (sur Ytbe) pour bien cerner l’affaire. La Justice, oui la Justice sous toutes ses formes! Voilà ce dont a besoin en premier le peuple Togolais, de façon urgente. Le Président élu, Agbeyomé Kodjo, le sait sans doute!