Togo-Réhabilitation des nationales N°2 et 5 : L’ONIT s’assure de la qualité des travaux

L’Ordre national des ingénieurs du Togo (ONIT) veut désormais avoir son droit de regard sur tous les chantiers BTP au Togo. Et c’est à juste titre. Mercredi et jeudi derniers, les premiers responsables de l’Ordre ont visité les chantiers de réfection des routes nationales N°2 (Lomé-Aného) et N°5 (Lomé-Kpalimé).

Bien évidemment, ces visites sur ces deux chantiers importants du projet de modernisation du réseau routier contenu dans le Plan National de Développement (PND), qui coïncident avec la célébration de la Journée Mondiale de l’Ingénierie (JMI) le 4 mars, ont été l’occasion pour l’Ordre de constater l’état d’avancement des travaux de réhabilitation de ces deux grandes voies, de s’informer sur la consistance de chacun des deux projets, de partager et capitaliser de nouvelles connaissances et expériences pour la corporation et de faire éventuellement des suggestions pour améliorer la réalisation de ces projets.

A en croire Dammipi Noupokou, président de l’Ordre national des ingénieurs du Togo, c’est un travail professionnel qui se fait sur ces chantiers.

« Nous nous sommes rendus compte que c’est un travail de professionnel qui se fait, un travail sérieux qui prend en compte les aspirations de la population, les voies sont assez larges dans des zones où nous avons 2X3 dans chaque sens ou 2X2 voies. Cela prend en compte la nécessité de rendre fluide la circulation dans le Grand Lomé. Nous nous sommes aussi rendus compte que les questions d’assainissement ont été particulièrement pris en compte et des travaux importants d’ouvrage de retenue d’eau et d’évacuation même de ces retenues ont été réalisées ou en cours de réalisation, ce qui également prend en compte les aspirations de la population », a-t-il déclaré, à la suite la visite de la nationale N°5.

Justement, parlant de la nationale N°5 Lomé-Kpalimé, il faut préciser que ce chantier prend en compte la construction et la mise en 2×3 voies du tronçon Todman-Zanguera (15 km), 2×2 voies sur le tronçon Zanguera-Noépé (8km) et en une chaussée de 2 voies entre Noépé et Kpalimé longue de 91 km. Le projet intègre également la construction de trois bassins de rétention d’eau à Todman, Ségbé et Adidogomé, et les travaux de réaménagement de la voirie de Kpalimé. Il est exécuté par l’entreprise EBOMAF sous le contrôle du cabinet GTAH IC.

Lancé le 17 juillet 2020 pour un délai de réalisation de 36 mois, la construction de cette route affiche un taux d’exécution de 27% contre 23% de délai consommé soit un avancement de 35 jours sur le planning d’exécution. Pour le Directeur Général des travaux publics, Nayadjakina Amah, cette avancée dans l’exécution des travaux sur la nationale N°5 est vraiment à saluer.

« Aujourd’hui, nous avons apprécié l’évolution des travaux en cours. Nous estimons que les travaux avancent au rythme qu’il faut, malgré le problème de libération d’emprise qui est en cours et les réseaux des services concédés en cours de déplacement. A la date d’aujourd’hui, les travaux ont reçu quelques non-conformités corrigées sur place par l’entreprise, compte tenu de l’aspect regardant de la mission de contrôle. Les travaux sont à 27% d’avancement des travaux contre 23% de délai consommé, soit un avancement sur leur planning de 35 jours. Nous félicitons l’entreprise EBOMAF, et nous espérons qu’elle va continuer dans cette lancée pour que les travaux terminent dans le délai », a-t-il exhorté.

Pour ce qui concerne la nationale N°2 (Avépozo-Aného) où les premiers responsables de l’ONIT se sont également rendus, elle sera élargie pour en faire 2×2 voies avec une bande d’arrêt d’urgence. La largeur de la voie qui constitue une partie importante du corridor Abidjan-Lago, passera de 10m à 24m, soit 2,7m de chaque côté. La réalisation de l’ouvrage inclut le drainage des eaux, l’éclairage, la signalisation et la protection des côtes togolaises.

Lancés en février 2020, les travaux sont divisés en deux lots : la section Avépozo-Togokomé (10km) dont la réhabilitation est confiée à l’entreprise China Road Bridge Corporation (CRBC) avec une mission de contrôle assurée par le groupement INROS LACKNER/SCET Tunisie/ DECO-IC ; et la section Togokomé-Aného (20km) confiée à l’entreprise SOROUBAT avec un bureau de contrôle formée par les entreprises GAUFF et GTAH.

Pour ce qui est du lot n°1 (rond-point Avépozo-Togokomé) long de 10 km, dont la réhabilitation est confiée à China Road Brigde, les travaux se déroulent globalement assez bien, indique Paul Akounona, Directeur Général du cabinet DECO-IC, membre de la mission de contrôle Lot 1. Seulement, l’on note quelques retards dus à la pandémie du coronavirus.  

« Sur le Lot 1, nous sommes au niveau du terrassement. Les préfabrications ont commencé. Ces travaux sont assez perturbés par la circulation dense mais avec les mesures de circulation, tout se passe plus ou moins bien, bien que les usagers ne soient pas trop attentionnés et ne respectent pas les limitations de vitesse. Par rapport au planning initial de l’entreprise, on accuse du retard dû à la pandémie de Covid-19. Les travaux ont démarré courant février 2020. Mais ils disent prendre des dispositions pour résorber ce retard », a-t-il fait savoir.

Sur le second lot (Togokomé-Aného, 20km) confié à l’entreprise tunisienne SOROUBAT, c’est le même son de cloche. A en croire Allaye Tamboura, chef de la mission de contrôle de cette section, « la cause essentielle du retard est la pandémie du Covid-19. Le chantier a démarré en début du Covid-19 et jusqu’à présent, nous sommes sous l’influence négative de cette pandémie. En dehors de cela, il y a le déplacement des réseaux qui pose de sérieux problèmes malgré l’effort consenti par l’administration ». « Nous faisons face à quelques empêchements, principalement dans la ville d’Aného où les terrassements sont arrêtés il y a plus d’un mois, faute de libération totale de l’emprise », a-t-il expliqué aux ingénieurs vénus visiter le chantier.

Notons qu’au cours de leur visite, les ingénieurs de l’ONIT ont passé les travaux en revue et ont constaté leur avancée sur les deux axes. Ils ont également profité de l’occasion pour échanger avec leurs homologues sur les difficultés dans la réalisation des travaux, faire quelques suggestions à chaud et encourager les étudiants recrutés en stage à s’appliquer pour apprendre et capitaliser de nouvelles expériences pratiques.

Globalement, l’ONIT a apprécié l’avancement des travaux en cours en souhaitant que la continuation se fasse dans le respect de l’éthique et de la déontologie requises par la profession d’ingénieur qui est désormais réglementée par la loi n° 2020-004 du 20 mars 2020. Il a vivement encouragé les entreprises sur le tronçon Avépozo-Aného à tout mettre en œuvre pour rapidement rattraper le retard accusé, afin d’achever le chantier dans les meilleurs délais et éviter plus de désagréments aux populations riveraines et aux usagers de cette route.

A travers cette action, l’ONIT, conscient de sa mission, exprime sa disponibilité à accompagner l’action gouvernementale et à appuyer au besoin les entreprises réalisant les travaux. Il espère vivement que cette nouvelle politique de développement des infrastructures routières de qualité et résilientes au Togo contribuera au renforcement des bases du développement économique et social dans le pays.

Dans les prochains jours et semaines, l’ONIT espère maximiser les visites du même genre sur d’autres travaux de construction d’ouvrages et infrastructures en cours de réalisation dans le pays afin d’améliorer le quotidien des populations.

En rappel, l’Ordre National des Ingénieurs du Togo a été mis en place le 29 septembre 2018, suite à la première Assemblée Générale des Ingénieurs du Togo. Il est le fruit d’une ferme volonté des ingénieurs du Togo d’œuvrer pour la réglementation de l’exercice de leur profession et a été au cœur de plusieurs actions menées ces dernières années. Il est présidé à ce jour par l’ancien ministre NOUPOKOU Dammipi.

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