Accusé d’avoir préparé une tentative de coup d’État contre son demi-frère Faure Gnassingbé, chef de l’Etat togolais, en 2009, Kpatcha Gnassingbé est détenu à la prison civile de Lomé depuis douze ans. Et de plus en plus de voix demandent sa libération ainsi que son évacuation sanitaire.
« Le détenu, Kpatcha Gnassingbé a des plaies sur son pied avec risque d’amputation, s’il n’y a pas de prise en charge adéquate », prévient Aimé Adi, le directeur d’Amnesty International au Togo. Comme lui, plusieurs défenseurs des droits de l’homme africains sollicitent l’indulgence de Faure Gnassingbé, afin que Kpatcha Gnassingbé recouvre au plus vite la liberté pour pouvoir aller se faire soigner.
Alioune Tine, fondateur du think-tank ouest-africain Africajom Center basé à Dakar affirme ne pas penser que « Kpatcha Gnassingbé puisse constituer vraiment un obstacle quelconque au pouvoir. Franchement, ce serait un acte salutaire pour le pays que de libérer, de gracier définitivement Kpatcha pour qu’il se soigne et qu’il s’occupe de sa famille ».
Geste insuffisant
Le 17 juin dernier, Kpatcha Gnassingbé a été admis au pavillon militaire du CHU Sylvanus Olympio de Lomé dans un état grave, selon son avocat. Ce geste n’est pas suffisant, explique maître Raphaël Kpande-Adzare.
« Le mal dont souffre Kpatcha depuis cinq ans, s’il n’arrive pas à guérir, cela voudra dire tout simplement que l’environnement dans lequel il est soigné n’est pas approprié. La prison ne doit pas être considérée comme un centre d’extermination, la prison n’est pas un centre de déshumanisation », a-t-il indiqué.
Conditions carcérales
Aimé Adi, le directeur de la section togolaise de l’ONG Amnesty International alerte également sur les conditions de détention des autres “prisonniers politiques” dans le pays.
« Outre Kpatcha Gnassingbé, il y a encore deux autres détenus dans cette affaire de tentative de coup d’Etat de 2009, notamment Atti Abi et Dontema Tcha, détenus respectivement dans les prisons d’Atakpamé et de Sokodé. Cela reflète un peu l’image des conditions carcérales au Togo ».
En 2015, le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a exigé la libération immédiate de Kpatcha Gnassingbé et de ses codétenus impliqués dans la tentative de coup d’Etat contre le régime togolais.
La Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest avait estimé en juillet 2013, que dans cette affaire, l’État togolais était responsable d’actes de torture.
Aucune des autorités politiques togolaises n’a souhaité commenter ce dossier, malgré l’insistance de la DW.
Source: Deutsche Welle
Il n’ira nulle part. Voici un monsieur qui faisait la loi de 2005 a 2009. Il n’a qu’a gouté au système. Il fera 20 ans piam.