Leçon de gouvernance : Nouveau pied de nez de Talon au club du doyen Faure

Nonobstant le volet discutable du model politique qu’il promeut, depuis son arrivée au pouvoir en 2016, l’on le connaissait déjà en avance, en matière de bonne gouvernance, sur ses homologues de la sous-région. Patrice Talon ne rate une occasion pour prouver son opposition au principe de longévité au pouvoir. L’anormal en passe de devenir une norme dans l’espace francophone de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). Cette grandeur d’esprit, le Président béninois qui jouit de son légitime deuxième et dernier mandat à la tête de son pays depuis avril 2021, l’a encore prouvé aux yeux du monde.

Un putsch qui met en transe

C’est un secret de polichinelle, la sacralité de l’ordre constitutionnel se veut, au fil des années, une norme en perte de terrain dans la sous-région ouest-africaine. Dans cet espace communautaire, les Nmandataires ont pignon sur rue. Le visage de cette colonie d’avides de pouvoir est incarné par trois Chef d’État. Le «jeune Doyen» Faure Gnassingbé du Togo, avec à son actif, quatre mandats, depuis son accession au pouvoir en 2005, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, avec trois mandats, puis Alpha Condé de la Guinée Conakry qui s’était également adjugé, par la force de la baïonnette et de la terreur, en 2020, trois mandats. Mais ce dernier n’ira pas au bout de sa gourmandise et de son entêtement. Puisqu’il sera renversé le 5 septembre 2021, par l’Armée.

Ce putsch, depuis lors, met en transe, à l’exception de quelques uns, ses autres compères du «syndicat des chefs d’État» qui vont d’intimidations aux menaces.

Après la mission express d’une délégation des chefs de la diplomatie, dépêchée à Conakry au lendemain du putsch pour s’enquérir des nouvelles de Alpha Condé, détenu par la junte militaire au pouvoir conduite par le Colonel Mamady Doumbouya, la Communauté des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) s’est réunie en Assemblée générale extraordinaire, la semaine dernière, à Accra. Dans la capitale ghanéenne, le Président en exercice Nana Dankwa Akufo-Addoh et ses collègues ont suspendu, jusqu’à nouvel ordre, la Guinée des instances de l’organisation sous-région. Puis, ordonné le retour, sans conditions, à l’ordre constitutionnel. Injonction à laquelle ne compte pas se plier Colonel Mamady Doumbouya qui, malgré tout, avance sereinement, en s’opposant par ailleurs à l’idée d’évacuation de l’ex Chef d’État vers l’exil.

«…le Cnrd et son Président, le Colonel Mamady Doumbouya tiennent à rassurer l’opinion nationale et internationale que l’ancien Président de la République, le Prof Alpha Condé est et demeurera en Guinée. Nous ne céderons à aucune pression. Il bénéficiera d’un traitement humain, digne de son rang, dans son pays», a déclaré, il y a quelques jours devant la presse, le lieutenant colonel, Aminata Diallo, l’un des porte-paroles du Comité national de rassemblement et du développement (Cnrd).

A Accra, outre les sanctions, les chefs d’État ont planché sur la cause des velléités répétitives de rupture des ordres conditionnels dans la sous-région. Un diagnostic fait en vase clos, mais le Président Talon, fidèle à sa particularité, s’est encore démarqué du lot par sa leçon de gouvernance administrée à ses homologues.

Restitution des travaux d’Accra

En effet, de retour au pays, la délégation béninoise a procédé à la restitution des travaux du sommet d’Accra. Travaux portant sur la Guinée et le Mali au cours desquels, le Bénin a proposé, contre la rupture des ordres constitutionnels dans la sous-région, la révision du Pacte additionnel de la CEDEAO sur la Démocratie.

Face aux médias, le vendredi 17 septembre dernier, le ministre béninois des Affaires étrangères et de la Coopération, Aurélien Agbenonci a indiqué qu’au cours du Sommet, le Bénin a souhaité que le Pacte additionnel de la CEDEAO sur la Démocratie et de la bonne gouvernance soit revu. Il s’agit, précise le Chef de la diplomatie béninoise, de la prise de mesures claires en amont comme en aval pour prévenir les situations qui conduisent aux coups d’État et aussi pour empêcher que ces coups d’État aient lieu dans l’espace CEDEAO. Ces mesures, énumère M. Agbenonci, portent notamment sur des questions de gouvernance interne car il est important de s’interroger raisonnablement sur les causes qui conduisent aujourd’hui à la rupture de l’ordre constitutionnel dans certains pays de la sous-région.

La leçon de Talon au club du Doyen Faure

Par cette approche béninoise, Patrice Talon a vraisemblablement administré à ses homologues, la morale selon laquelle, un régime qui se veut démocratique doit se sentir constamment redevable au peuple qui l’a élu. Si tant qu’il est vraiment porté au pouvoir au travers du suffrage universel. Ce que les autres semblent royalement ignorer. En effet, contrairement à la démarche béninoise, c’est tout le contraire observé chez les autres chefs d’État dont le Doyen Faure Gnassingbé qui, même plusieurs jours après les travaux, sont restés muets, telle une carpe. Fruit du mépris envers les peuples qui ont le droit d’être informés de ce que font les dirigeants en leur nom. Surtout si on prétend faire de la Cedeao, une Cedeao des peuples. Et ce silence méprisant, parce que jouissant des délices d’un pouvoir manifestement protégé par un syndicat de chefs d’État qui, malheureusement, donnent l’impression de se soutenir dans le mal, à l’image de se qui se passe au sein de la CEDEAO.

C’est dire, une fois encore, au travers de ses approches bien pensées, que Patrice Talon, malgré les insuffisances qu’on pourrait bien lui reprocher, semble bien aujourd’hui l’un des Chefs d’État audacieux qui ne ménage aucun effort pour faire la différence dans la sous-région. Une méthode anticipative qui révèle à l’opinion nationale béninoise et internationale, ce qu’aurait proposé le Bénin, dans son approche diagnostic, pour guérir le mal qui ronge l’Afrique de l’Ouest. Connaissant surtout que sa proposition, face au Diktat des chefs d’État caciques Nmandataires, pourrait facilement être rangée dans les placards, aussitôt la session terminée, parce que n’arrangeant pas leur appétit glouton.

Source: Fraternité Info

5 thoughts on “Leçon de gouvernance : Nouveau pied de nez de Talon au club du doyen Faure

  1. Il n’y a qu’un journal qui cherche à vendre. Chaque dirigeant à ses qualités et ses défaut. Talon n’est pas un exemple non plus. Il avait promis ne faire que 2,5 ans, et après, 5 ans. Les élections chez lui, il était seul, les opposants ont boycotté. Je ne cherche à remettre en cause le travail de Talon mais la démocratie à l’occidentale n’est pas la panacée des africains. On l’a testé au Togo en 1990 et on a vu ce que ça donné. L’anarchie était devenue le maitre mot.

    1. Mais Faure Gnassingbe lui est UN EXEMPLE. Un exemple pour les fraudeurs d’élections, un exemple pour les mafieux pilleurs des pays francophones d’Afrique de l’ouest. Un exemple pour les dictateurs sanguinaires.
      Faure Gnassingbe est le Kim Jung Un ou le Idi Amin Dada d’Afrique de l’ouest!!!

      1. Sors de ton exil et vient vivre au Bénin et tu nous diras si tu t’épanouis financièrement mieux qu’au Togo. On voit bien que vous êtes déconnecté de la réalité. Le TOGO est loin d’être un enfer que vous décrivez. Si le Togo était une COREE DU NORD, pourquoi les nigériens, maliens, nigérians, béninois, ghanéens viennent faire des affaires au Togo? Vous êtes vraiment aveuglé pour votre opposition à FAURE. Critiquez le dans un esprit constructif pas dans le déni.

  2. Certains journaleux togolais sont pathétiques, on cherche à tout moment à montrer de la main gauche son pays et ses dirigeants tout simplement parce que certains quidams prennent leurs rêves pour la réalité. Au prime à bord, il faut savoir que la sainteté n’est pas de ce monde, chercher à nous faire croire que la gouvernance du président Béninois Patrice Talon est l’idéale et que chez nous au Togo c’est l’enfer, alors que nous sommes en train de voir en mondo vision la manière par laquelle le Chef de l’Etat Béninois a mis sous éteignoir toute la classe politique de l’opposition Béninoise. Talon a des prisonniers d’opinion dans ses prisons par là nous pouvons dire aisément que sa gouvernance n’est pas l’idéale selon les normes traditionnelles de la démocratie occidentale.

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