Nous l’annoncions dans nos précédents articles. Les Femmes Pyramides au Togo ont décidé de rééditer l’opération « Togo noir ». Et ce, à compter de ce vendredi. Mme Adjamagbo-Johnson de la Dynamique Mgr Kpodzro (DMK) épouse l’initiative.
« Je serai en noir ce vendredi et tous les vendredis d’octobre. Chers compatriotes, soutenons l’initiative citoyenne des Femmes Pyramides pour arracher au Togo, notre droit de vivre libres et sans arbitraire, de manger à notre faim, de nous soigner, de scolariser nos enfants », a posté Mme Adjamagbo-Johnson sur Twitter.
Précision que l’opération « Togo noir » où les Togolais sont invités à se vêtir d’habits noirs pour dénoncer la vie chère au Togo, a été relancée pour attirer l’attention du gouvernement sur la situation sociopolitique du pays.
Voici l’intégralité de la déclaration liminaire des initiatrices de cette opération !
DÉCLARATION
« C’est à nous qu’il sera effectivement et exclusivement demandé compte des hommes, des femmes, des enfants qui meurent chaque jour comme des mouches, de faim, de maladies et du mal vivre ».
Maurice Dahuku Péré
Cette citation de feu Maurice Dahuku Péré extraite de sa déclaration du 24 mars 2002, à l’attention des membres du comité central du Rassemblement du peuple togolais (RPT), est toujours d’actualité.
Elle replante notamment le décor de la situation de la vie chère qui motive les Femmes Pyramide à initier l’opération “Togo noir”, lancée depuis le 12 juillet 2021. Elles y attachent du prix et prennent d’assaut les marchés du pays pour sensibiliser leurs sœurs, mères et parents, de toutes les couches socio-professionnelles sur la gravité de la situation actuelle de notre pays. Il n’échappe à personne que depuis l’année passée, la situation sociopolitique du Togo s’est exacerbée avec l’augmentation des prix du carburant, des frais de péage et leur extension aux engins à deux roues, la création de nouvelles taxes dont celle sur les véhicules à moteur, pour ne citer que ces exemples. Conséquences : augmentation anarchique du coût de transport, flambée des prix des produits de première nécessité, accentuation de la cherté de la vie.
A ce tableau déjà sombre, s’est ajoutée la série de mesures restrictives prises dans le cadre de la lutte contre le coronavirus : fermeture des bars et restaurants, des petites et moyennes entreprises, occasionnant le chômage d’un nombre important de citoyens.
Malgré les nombreuses actions des syndicats en faveur de l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie, le pouvoir d’achat des fonctionnaires de l’administration publique reste toujours faible, avec un SMIG qui est plafonné à 35 000 F CFA depuis plusieurs années alors que le niveau de vie ne cesse de prendre une courbe ascendante.
En matière des Droits de l’Homme, la situation n’est guère reluisante. En effet, plus d’une centaine de citoyens arbitrairement arrêtés, la plupart pour leur opinion politique, croupissent toujours dans des maisons carcérales, dans des conditions inhumaines et dégradantes. Ceux parmi eux qui sont souffrants, sont livrés à eux-mêmes. A ce jour, le gouvernement est resté sourd aux nombreux cris de détresse des détenus et leurs familles, dont le Comité pour la Libération de tous les prisonniers politiques du Togo se fait le porte-voix à travers une campagne médiatique quotidienne qui consiste à diffuser chaque jour, dans les médias et sur les réseaux sociaux, une image d’un prisonnier politique conçue en macaron pour attirer l’attention du gouvernement et ses partenaires sur la nécessité de la libération de ces prisonniers politiques dont la plupart court un grand danger.
De tout ce qui précède, et pour bien d’autres raisons encore, il est clair que le Togo est en état de décrépitude avancée. Il est pris en otage par la fameuse minorité de plus en plus riche, laissant la grande majorité des Togolais dans le dénuement, la souffrance et la misère.
Femmes que nous sommes, en souffrons plus et payons le plus lourd tribut pour nos enfants désespérés et nos maris désemparés.
Notre quotidien, c’est la faim, la maladie, la misère, le suicide, la dépravation des mœurs et la mort.
Trop c’est trop !
Femmes Pyramide, lance une fois de plus, un appel à nos sœurs, mères, maris et parents, à porter du noir tous les vendredis du mois d’octobre pour exprimer le ras-le-bol et dire NON à LA VIE CHERE.
A l’endroit des autorités togolaises, nous, Femmes Pyramide, demandons une prise de conscience pour apporter des réponses idoines et urgentes aux maux qui résistent aux mots creux et vaseux dont elles caressent les citoyens pour les endormir et les empêcher de revendiquer leur droit.
Nous, Femmes Pyramide, avons fait le constat sans appel que les mesures annoncées par le Gouvernement, bien qu’encourageantes, s’avèrent inadéquates et insuffisantes.
C’est pourquoi, FEMMES PYRAMIDE appelle l’ensemble du Peuple togolais et toutes les forces vives de la nation : partis politiques, société civile, associations, églises, syndicats, étudiants, travailleurs, paysans, forces de l’ordre et toute la diaspora, à se mobiliser contre la faim, la vie chère et la pauvreté, le suicide et le bâillonnement au Togo.
Comme un seul homme, portons du noir tous les vendredis du mois d’octobre pour dire NON à toutes formes d’injustice et à LA VIE CHERE.
Nous réitérons nos revendications à savoir :
1- la suppression de toutes les augmentations de prix sur l’essence, le péage et l’électricité ;
2- La dépression fiscale dans les marchés et sur les produits de premières nécessités ;
3- Les mesures sociales d’urgence pour les femmes et les couches vulnérables notamment les enfants et les personnes âgées ;
4- Les mesures urgentes de prises en charge gratuite des premiers soins de tous les malades ;
5- Les mesures urgentes contre la faim et la baisse immédiate des prix des denrées de première nécessité ;
6- L’augmentation du salaire minimum garantie à 50 000 F CFA et l’emploi pour les jeunes ;
7- La cessation immédiate des harcèlements et de la répression policière dans le pays ainsi que la libération sans condition des prisonniers politiques qui sont, au demeurant, nos enfants et nos maris.
Nous exigeons particulièrement la libération de la femme prisonnière politique, Leyla Nambea Mehiouwa, mère en souffrance des enfants en bas âge privés de son affection.
Ensemble en NOIR pour un Togo solidaire, démocratique et prospère pour tous !
« Peuple togolais par ta foi, ton courage et tes sacrifices, la Nation Togolaise doit renaître »
Fait à Lomé, le 28 septembre 2021
Coordination FEMMES PYRAMIDE
Nul n’ignore que nous sommes dans une urgence sanitaire due à la Covid-19. Dans cette riposte le gouvernement a été amené à prendre certaines mesures entre autres la fermeture des frontières aux personnes, la fermeture des bars et restaurants etc… toutes ces mesures ont entrainé un manque à gagner au niveau de certains acteurs économiques. Le gouvernement n’est pas resté les mains ballants, très tôt sous l’initiative de Chef de l’état Faure Gnassingbé le Programme Novissi a permis de venir en aide à plusieurs togolais vulnérables pendant plusieurs mois. La prise en charge pendant trois mois des tranches sociales des factures d’eau et de l’électricité. A l’orée de cette rentrée scolaire, le gouvernement dans le souci toujours de soulager les parents d’élèves à décider la gratuite des frais scolaire dans les établissements publics dans le second cycle et la prise en charge des factures des tranches sociales du mois de d’aout 2021. Comme on le voit des efforts sont faits. Cette manifestation qui consiste à porter du noir certains jours lancé par les femmes de Pyramide est plus folklorique qu’une démarche sérieuse pour aboutir à quelque chose de concret. Ces dames de Pyramide, si elles se souiller vraiment du sort de la population togolaise, elles allaient chercher à prendre langue avec les autorités compétentes pour voir dans quelles mesures certains choses auraient pu être faits pour soulager les plus démunis. En ce qui concerne Dame Brigitte Adjamagbo-Johnson son soutien à cette initiative n’est pas étonnant, le porte-parole de la DMK est prête pour se saisir de tout opportunité pour se faire entendre dans leur lutte contre les autorités en place à Lomé.
Il n’y a donc pas de différence entre les femmes pyramides et la dynamique Mgr. Kpodzro