Les nouvelles mesures prises contre la propagation de la pandémie sont entrées en vigueur le 10 septembre dernier, ceci pour une durée d’un mois. Fini les manifestations culturelles, sportives et politiques. Pas de célébrations de mariages civils, religieux et traditionnels. Adieu la fréquentation des grands bars, des discothèques et autres boîtes de nuit. Les lieux de culte, les ateliers et les réunions physiques sont logés à la même enseigne, tout comme les cérémonies d’enterrement soumises à l’examen du préfet… Nous voici retournés à la case départ, retournés aux sombres heures qui ressemblent à s’y tromper le fameux mois d’avril de l’année 2020, où nos libertés ont été littéralement restreintes. Aux esprits bougons qui fulminent contre ces nouvelles mesures, on rappellera que la hausse continue des cas est la cause de ces décisions prises par les autorités de concert avec le conseil scientifique. Mais on se demande si l’Etat a les moyens de sa politique qu’il veut « imposer ».
Le matin même du jour où ces mesures ont été prises, dans des marchés d’Adawlato comme dans beaucoup d’autres de la capitale il y a foule. Les gens semblent moins préoccupés par l’arrêt gouvernemental que par l’instinct de survie qui les pousse à trouver de quoi remplir leur panse. Beaucoup voient dans ce nouveau serrement de vis la volonté du gouvernement à voir le danger partout. Sans doute les citoyens vont-ils une fois encore pâtir des conséquences économiques qu’engendrent ces mesures qui, pour être salutaires, n’en demeurent pas moins impopulaires ?
Les autorités se doivent d’aller au bout de leur logique, car priver les Togolais des activités qui leur rapportent sans les assister de quelque manière que ce soit va encore davantage créer de l’aigreur au sein de populations qui ont le nerf à vif, qui se déchirent entre elles et qui ont la sulfureuse propension à en finir. L’Etat ne doit pas oublier les affres sociétales qu’a occasionnés le marasme économique où plus d’un Togolais a été plongé en 2020. Nous n’allons pas faire les Cassandre, mais certains Togolais n’hésitent pas à opter pour l’option suicide quand ils ont leur moral au trente-sixième dessous. Autant il faut saluer la lutte contre le coronavirus des autorités, autant il faut craindre le pire qui n’est jamais loin.
Source : Le Correcteur / lecorrecteur.info