Nous parlions à juste mot dans la précédente édition d’un pays comme étant, « …l’éboueur de l’Afrique francophone ». De père en fils, si de vulgaires scandales ont suffi à défaire des régimes politiques sous d’autres cieux, ils passent inaperçus dans un pays. Mieux, ils nourrissent la longévité du règne politique. Il existe sur le continent noir francophone un territoire dont le nom est associé aux scandales sans que les occidentaux, la France en première loge, y trouvent un problème. Le règne élastique se nourri de méthodes de voyou qui ne perturbent aucun pays voisin, aucune puissance. Pire, à chaque fois que le nom de ce territoire s’invite à un débat, en toute condescendance et ignorance de cette racine du mal-être africain, ils sont nombreux ces pseudo analystes qui s’empressent de parler de « petit pays d’Afrique ». Oui, Tout le monde le dit, même les « grands » pays sahéliens secs de l’Hinterland qui ploient sous le fléau du djihadisme.
Dans leur bras de fer d’actualité avec la France, il semble que ces pays ont décidé, enfin, de désigner le chat par son nom. Ils croient avoir tenu le taureau par les cornes juste en tournant le dos à la France. Qui pour leur dire que cette seule décision ne suffit pas pour exorciser le mal. Dans un monde interdépendant, certaines prises de conscience, si elles sont parcellaires, peuvent être aussi une façon de prendre l’ombre pour la proie. Pour tout le monde, en attendant que les deux autres voisins prennent le train en marche, quelque chose semble commencer au Mali malgré l’Hexagone. La France des barbouzes, la France des réseaux, la France des alliances incestueuses avec le mal-être d’un continent s’en inquiète et menace d’ailleurs avec ses incurables méthodes connues aux nostalgiques de la colonisation. Les Maliens disent avoir compris et ils ne se font plus prier pour ramer à contrecourant, pour se défaire de la France devenue hideuse dans le combat contre l’extrémisme religieux au Sahel. Sacrilège, réplique l’accusée. Mais « quand on vous accuse de vendre du piment, c’est que vous n’êtes pas connu vendeur du sel », arbore un adage de nos terres. Ils sont nombreux, ces présidents africains dont l’assassinat est attribué, à tort ou à raison, à la France et ses réseaux. C’était pour protéger de mesquins intérêts colonialistes sans lesquels la France serait un lointain territoire de ruines comme beaucoup d’autres territoires mis à genoux par la traite.
Les liens d’avec la France, si quelques rares pays africains francophones ont vite compris et en ont fixé des mesures barrières, il demeure en Afrique un pays qui reste une base arrière privilégiée, un dernier retranchement, un eldorado pour les stratégies et méthodes France Afrique et à juste cause, même si le maître fait semblant. Service après vente, pour cette loyale fidélité, le crime dont se nourrit ce pays berceau d’une dictature, sera un moindre mal pour le néo-colon. Tout crime, lorsqu’il est de ce pays, n’en est pas un, pour paraphraser cette fameuse redondance qui estime depuis l’époque des grandes guerres qu’ « une erreur, lorsqu’elle est française, n’est pas une erreur ». Ils sont rapides à parler d’exception pour excuser ce « petit pays ». Oui, comme si le soleil s’y levait à l’ouest pour se coucher à l’Est. La fameuse exception a assez grandi puisqu’elle se nourrit du silence des occidentaux, de l’hypocrisie des voisins dont certains ignorent même être les premières victimes d’une telle aussi laide exception. Sur un plan purement économique l’avantage à tirer est qu’une telle géopolitique du crime peut durer longtemps, en battant de l’aile économiquement pour que les voisins y tirent les lauriers. Entre autres crimes connus de cet environnement inique, nous zoomons sur deux. Ces deux sont des crimes dont vit le très redouté terrorisme. Ils sont le trafic des drogues dures et le blanchiment.
Ce n’est pas un secret, avant les enlèvements suivis de demandes de rançons, le trafic des drogues de tout acabit est la première source de revenue qui nourrit les réseaux terroristes. Les réseaux terroristes ont élu domicile au Nord sahélien de l’Afrique, toute la planète le sait depuis l’éviction sauvage de Kadhafi par les occidentaux avec la France en chef de file. Le Mali, le Burkina et le Niger en paient les premières factures. Ce pays connu pour ses fameuses exceptions est loin de cette zone rouge, mieux, il est ouvert sur la Mer. Une mer, pas n’importe laquelle, la mer en sa partie la plus prisée, un bras de mer en eaux profondes, un sésame pour les affaires. Les bateaux de dernière génération peuvent y accoster sans grand risque aquatiques. Ceci fait du pays un pôle d’éclatement des marchandises mais aussi et surtout de la drogue. Faut-il le répéter, à 15 kilomètres de ses eaux profondes se commercialisent sur un marché noir, des produits pétroliers douteux. Des produits tantôt en provenance de la Zone ARA, Amsterdam Rotterdam Anvers, tantôt des produits pétroliers volés du Nigeria pour alimenter la contrebande.
Aux côtés de ces transbordements criminels que les ONG ont vainement dénoncés, se transbordent aussi de la drogue, secret de polichinelle. Nous publiions depuis 2015 un dossier où nous démontrions comment même le port de ce territoire exceptionnel n’arrive pas à contrôler ce trafic maritime qui s’opère pourtant dans ses eaux. Comme si ceci n’est pas assez, le trafic rallie désormais la terre ferme. La situation de bras de mer profond qui devrait être un atout national fait du pays un pôle d’éclatement des substances interdites. Depuis quelques années, à chaque fois qu’on arrête dans le monde de la drogue évaluée en tonnes, elle a passé par cet exceptionnel port en eaux profondes. « Le 02 mars 2021 au Niger, les agents de l’OCRTIDB ont découvert au quartier Kalley plateau à Niamey, un entrepôt de reconditionnement contenant 17 tonnes de résine de cannabis. La cargaison a quitté Beyrouth au Liban dans un container transporté par une société indienne jusqu’au port de Lomé où elle a été enlevée et chargée dans un camion d’immatriculation béninoise à destination de Niamey pour être réexpédiée», ceci est à lire dans notre dernier parution. Le même article parle d’une saisie des dizaines de tonnes de cocaïne en direction du Mali, et tenez-vous bien, ceux qui transportaient ce crime sont des armateurs français. « Le premier chargement de cocaïne a été découvert dans un container affrété par Louis Dreyfus company à destination d’un client Malien en transit à Lomé attendant d’être chargé sur un camion.
Quant à l’autre cargaison, elle était cachée dans un container affrété par Sukudem et devrait être réceptionnée par un importateur togolais». Ces quantités dont on a parlé ne sont que celles qui ont pu être saisies. Bien d’autres ont dû passer inaperçues. Il suffit de suivre l’actualité narcotique au monde pour s’en convaincre. S’il existait un doute, la preuve est faite que c’est ce port de Lomé qui arrose le sahel en drogue. A qui ces quantités sont-elles destinées ? Et si c’était d’abord et avant tout aux réseaux terroristes ? Ironie de la situation, le même pays se présente en avant-gardiste de la lutte contre le terrorisme au sahel. Et il ne fait pas dans la dentelle. Il y envoie ses soldats, et les moyens, mêmes si la contrepartie est payée par les puissances et l’ONU. Des concitoyens y meurent en douzaine. De l’autre côté, le même pays est le grossiste de la cocaïne dont vit le terrorisme qu’on combat au prix de sacrifices de budgets et vies humaines.
Il va sans dire que, un tel port devient un marché international pour la cocaïne. Un marché est un lieu de rencontre qui n’exclut personne, de ce fait, personne ne peut empêcher les réseaux terroristes de s’en procurer ou d’y livrer des stocks. Le commerce narcotique est strictement interdit dans le monde, si quelqu’un s’engage à contourner les barrières, c’est qu’il est un hors la loi qui ne respect aucune limite et qui vend ses produits interdits au premier venu, quel qu’il soit. Présentement, quasiment tous les navires qui déplacent le crime de la cocaïne d’un coin de la planète à l’autre sont immatriculés dans ces fameuses eaux.
Ce n’est pas une conjecture, c’est un constat. L’écrasante partie des marchandises en direction du sahel passent par cet exceptionnel port qui fait la fierté des autorités. Sauf que, on peut valablement se demander ce qui peut empêcher un port assez poreux au point de laisser passer la drogue de laisser passer les armes. Voici deux instruments de la mort, deux symboles du crime, l’un est un produit fini, l’autre un produit en transformations, là où l’un a pu passer, l’autre peut. Ceci justifie cela ? On se demande comment ces djihadistes résistent autant dans ce combat, normalement à arme inégales. La guerre au Sahel, c’est plusieurs Etats dont des puissances contre une bande organisée, c’est ce qu’on nous dit en tout cas. Inutile de démontrer comment ils sont traqués par la géante France et ses alliées. Mais n’empêche que les hors la loi tiennent le calumet d’un crime mondialement combattu. Il y a de quoi se demander si la France est sincère dans le combat qu’elle livre au Sahel. Le président malien de s’exclamer « …Les Maliens n’ont pas aujourd’hui de visibilité par rapport à cette présence militaire française en République du Mali. Il y a beaucoup de non-dits. Comme la France avait déjà décidé de changer de méthodologie et de changer de stratégie, sans consultation préalable, nous préférons avoir aujourd’hui des mercenaires, que d’avoir des ennemis voilés en amis ».
«Le Mali n’a pas accès à Kidal, c’est une enclave contrôlée par la France. Il y a des groupes armés entrainés par des officiers français. Nous avons les preuves. Nous ne comprenons pas cette situation et ne voulons pas la tolérer», renchérit son premier ministre. Bien dit, mais peut-on logiquement s’interroger sur la sincérité de la France dans le sahel sans en faire autant sur ces pays qui cultivent le crime qui nourrit la guerre au sahel ? Ce sont ces pays qui ouvrent leur port à la cocaïne qui prend la route du Sahel en dernière destination ? Comment alors les puissances de la planète peuvent aussi naïvement avoir confiance à un pays qui dit mouiller le maillot contre le terrorisme tout en étant un narco-Etat si une autre puissance ne joue pas derrière le rideau un rôle de coaching? C’est ici qu’intervient la France. Une France qui dissimule son joker, son premier partenaire en Afrique, si loin et si proche des crimes, la terre des exceptions, le pays du premier coup d’Etat militaire en Afrique. Voici un partenaire que la France, dans sa mission africaine de tous les jours pour garder le continent sous son joug, fait semblant d’ignorer. Aussi longtemps que les pays en difficulté en Afrique ne sauront pas circonscrire leur mal en commençant par une prise de conscience de la plus vieille dictature en Afrique, aussi longtemps que les Ivoiriens continueront par estimer que leur pays est le nombril de la France-afrique et qu’à part eux tout le reste n’est que petits pays, la France se portera bien dans son schéma contre l’Afrique.
Les donneurs de leçons, Dieu sait qu’ils sont nombreux, nous ont claironnés à longueur d’analyses que la France a besoin de certains pays pour leur rôle capital en fournissant des troupes et du matériel contre le terrorisme. Mieux, certains vont jusqu’à trouver le secret de la longévité de certains pouvoir dans ce rôle qui leur est reconnu et qui fait d’eux des indispensables partenaires. Plus on avance, plus on se rend compte de la fragilité de cette conjecture. Voici un Etat-passoir pour ces crimes dont se nourrissent les extrémistes du désert. Là où les autres pays trouvent des scandales qu’ils dénoncent, ses autorités ne communiquent même pas. Est-ce à dire que les puissances occidentales, à commencer par la France, qui soutiennent les monarchies ont besoin de ce crime narcotique à grande échelle? « Quand c’est un Narco-Etat qui plonge pieds et mains liés dans la cocaïne, le chanvre et autres dérivés, les ronflants instruments de lutte contre cette pratique interdite ne voient rien ou du moins, ils voient tout mais ne disent rien ». Il y a des années que, compte non tenu des petits dealers qui sont présentés à la télévision à titre figuratif, aucun grand trafiquant n’y est arrêté et pourtant. Un tel pays ne peut naturellement pas se faire hara-kiri. Ce n’est pas tout, l’argent sale se douche aussi dans les eaux profondes de cette exception africaine.
Outre la drogue dont rien ne reste plus à démontrer, c’est le carrefour de toutes les banques d’Afrique. Le pays est devenu un eldorado financier, un nouveau monde vers lequel tous les grands noms du business banquier accourent. Il n’existe aucune banque qui se fait compter ce nouveau monde des affaires financières à côté d’une formidable baignoire. Tout le monde a posé ses valises pour y prendre part. Certes, tout ne peut pas être noir. Il existe des banques qui font du sérieux, mais aussi celles dont les pratiques suscitent interrogations. Quelles sont ces affaires qui attirent autant dans un pays que tous les statistiques économiques sérieux donnent en queue de pelletons ? Toutes les banques d’Afrique, voire la sélective Société Générale de France, y sont représentées sans qu’on y aperçoive d’activités fleurir concrètement. Le territoire offre d’immenses opportunités pour les banques, et les dirigeants en font un excellent atout à venter. Opportunité dite-vous? Tolérez que nous fassions économie des transactions issue des voleurs de le République qui ont pris en otage tout le pays, qui se distribuent les biens publics et les premiers rôles à tour de bras sans reddition de compte. Nous voudrions relever juste les incongruités bancaires, connues à une race de citoyens qui s’en sort bizarrement. Loin des prétentions xénophobes, reconnaissons que c’est le seul pays au monde où il faut être un étranger pour prospérer dans les affaires. Il existe de ces schémas qui sautent aux yeux des non-voyants.
Quand on va dans certaines banques, les raccourcis et antichambres destinés à contourner les guichets réservés à monsieur ‘‘tout le monde’’ afin de faire de grandes opérations loin des curiosités et de l’insécurité sont le plus souvent utilisés par une catégorie de clients originaires de pays étrangers. C’est ici qu’il est récurent, sinon permanent à la police, de tomber sur des gamins sans activités économiques fiables, souvent appartenant à des communautés expatriées et autres de la région, tenir des centaines de millions de CFA pour des versements à tel ou tel guichet de la place. Tantôt ils y sont pour les versements, tantôt pour des transactions financières douteuses vers l’extérieur dans le cadre d’une commande de telles ou telles autres marchandises. Quitte à ce que, l’argent une fois encaissé par la banque, ils reviennent décommander la commande en demandant le retour des virements effectués aux supposés vendeurs.
L’avantage est que les sous sont déjà acceptés dans un circuit normal, ils en sortiront blanchis : le tour est joué. En la matière, nous aimerions faire économie du rôle non négligeable de certaines sociétés de transport privés de passagers vers les pays désertiques. Pour une population avec le plus maigre revenu, les salaires les plus minables, naturellement un taux de bancarisation et un accès au crédit des couches moyennes des plus faibles dans l’UMOA, comprenez donc les vrais rôles d’un tel pays avec ses mille et un établissements financiers même si les banques publiques, quasiment inexistantes, trainent la langue et battent de l’aile. Le blanchiment y prospère. Aucun pays dans la sous-région n’offre aux banques les opportunités de blanchiments qu’elles y ont rencontrées.
Sur quels business le secteur bancaire compte pour être aussi présent, mieux, certaines y ont élu leur QG à côté de toute une ribambelle de succursales ici et là dans les quartiers ? Banque Atlantique, SUNU Bank, CORIS Bank International, Banque Togolais pour le Commerce et l’Industrie, UNION Togolais de Banque, ORANBANK Togo, ECOBANK, Banque Sahélo-Sahélien pour le Commerce et l’Industrie, NSIA Banque, Banque Populaire pour l’Epargne et le Crédit (BPEC), Banque Internationale pour l’Afrique-Togo, Société Inter-Africaine de Banques (SIAB), Banque Of Africa (BOA), Ecobank Transnational Incorporated, Africa Lease Groupe, ORAGROUP, Société Générale Togo, ce n’est qu’une partie.
Il arrive, disions-nous, à la police de mettre la main sur des individus, souvent des gamins, sans activités économiques avec des montants suspects. Mais après quelques heures de garde à vue, devant monsieur le juge, les juges du doyen Yaya, ils sont tout simplement relâchés des mains de petits agents de police qui n’y comprennent pas grand-chose. Ces jeunes souvent habitués au circuit, une fois en gare à vue, souhaitent même que la procédure arrive vite à la justice où ils sont sûrs de s’en tirer d’affaire. Une fois relâchés, il n’est pas rare qu’ils reviennent narguer les pauvres policiers « je vous avais dit de prendre votre part, vous avez refusé…». Voici comment on cultive deux crimes qui nourrissent le terrorisme : les trafics et le blanchiment, les faits crèvent les yeux.
A moins que les autorités du sahel aussi savent à quel jeu elles jouent, leur traversée du désert sera longue si elles doivent continuer leur ‘‘salamalec’’ et autres accointances auprès d’une bande d’hypocrites en disant combattre les comportements suspects de la France. Le pays est le nombril de la France dans la sous-région. Si dans la lutte contre l’extrémisme religieux la France devient une peste à combattre en Afrique, le Togo est son variant. Vouloir faire face à l’un en ménageant l’autre, c’est faire preuve d’une myopie politique. S’il est vrai que l’inquiétude par rapport à la dictature togolaise doit être régionale et poser un sérieux débat en Afrique, il est tout aussi vrai que les vrais pays qui doivent s’en inquiéter en premier lieu ce sont les victimes de l’extrémisme dans le sahel. Mais apparemment, le Niger, le Burkina, le Mali et surtout leurs activistes, parlent de « petit pays ». Et le comportement de leurs autorités aussi en dit long depuis qu’ils ont contribué à bâcler les propositions de solution pour sortir ce pays de sa crise. Oui, un petit pays, d’accord. Mais aussi longtemps que cette bande de terre Togo n’est pas normalisé pour que son port cesse d’être une porte d’entrée du crime en Afrique, aussi longtemps que ce petit pays ne cesse d’être un territoire des exceptions où tous les vices dont se nourrit l’extrémisme sont tolérés, vos efforts seront des efforts de Sisyphe au flanc d’une falaise.
Entre nous, sur quoi compte le président togolais en proposant à la France une médiation avec les réseaux terroristes afin d’endiguer le terrorisme au Sahel? Notre pays offre à ces bandes organisées des avantages inavoués au point que monsieur le président s’estime capable d’avoir des atouts pour s’entendre avec ces fou de Dieu au point d’être un interlocuteur? Il vous souvient cet écrit des confrères français lorsqu’ils parlaient du « variant togolais du terrorisme». Cette proposition à laquelle la France n’a pas immédiatement répondu fait partie des coulisses de la dernière visite de Faure à Paris. Autant les journalistes français considèrent le Togo comme le variant du terrorisme en France autant nous estimons que le même Togo est le variant français du terrorisme du continent. De toute évidence, avec une dictature comme celle de Lomé pour partenaire à un narco-terrorisme de plus en plus prononcé, la lutte contre le terrorisme classique au Sahel sera un travail de Sisyphe.
Tous les jours, une nouvelle actualité ouvre un pan de tissus sur le visage de la monarchie et ses liens incestueux. Est-ce que le Togo s’officialise à côté des tonnes de drogues pour son propre compte, pour le compte des puissances ou pour le compte des terroristes ? Le silence des français face au crime que représente ce pays doit pouvoir interpeler les victimes du terrorisme. Inutile de rappeler que quand les nostalgiques de l’époque Compaoré ont décidé de déstabiliser la dernière transition au Burkina-Faso, on a entendu des bruits de botte de l’armée togolaises aux cotés des putschistes finalement maitrisés. Le Burkina a soupçonné le pays de Faure Gnassingbé comme ayant combattu aux côtés des djihadistes venus en appui aux putschistes. N’ayez pas la mémoire courte. Quand Compaoré était en difficulté et qu’en Barraud d’honneur il devrait réprimer dans le sang sa population qui était en passe de finir avec lui, l’armée togolaise était à Ouagadougou.
Inutile de rappeler que l’ombre du Togo pèse sérieusement sur l’assassinat de Sankara présentement au rôle. Si les sahéliens ne font rien pour dénoncer le Togo et continuent par le designer par petit pays, en tout cas, les habitants du petit pays sont immunisés de leur vie chère. Leur communication peut être la plus chère et la moins accessible au monde comme l’a reconnu le FMI, ils peuvent être exportateurs du clinker en achetant le ciment le plus cher de la CEDEAO, ils peuvent être les citoyens les plus humiliés par le caractère villageois de leur gouvernance, ils peuvent être esclavagisés par une milice familiale abusivement appelée armée, ils peuvent être au monde les populations dont le seul espoir repose sur l’aventure, ils en sont habitués. Mais les Sahéliens victimes du terrorisme et du néocolonialisme français, s’ils n’apprennent pas à appréhender le mal dans toute sa dimension, doivent apprendre à vivre avec le terrorisme. C’est pour que vive la France que toutes les exceptions sont acceptées lorsqu’elles sont togolaises. Le Togo, c’est un laboratoire d’expérimentation des plus grandes entorses à la démocratie et à la quiétude régionale. Si les Maliens arrivent à la conclusion que la France joue un double jeu au Sahel, ils doivent aussi savoir que c’est pour l’accompagner dans ce rôle qu’elle accepte que toutes les bonnes manières en Afrique souffrent de la particularité togolaise. Cette France, encore elle, qui ne récent plus aucune pudeur à soutenir ouvertement tout ce qui vient du Togo.
Peu importe que Lomé soit le dernier recours pour les Trafiquants qui sont dans ‘‘le pay and take’’ avec les criminels du désert, peu importe si Lomé devient la pute du quartier latin où tous les criminels VIP viennent se soulager, pour la métropole, c’est la fin qui justifie les moyens. Les dictatures qui ont accepté leurs terres comme relais stratégiques afin que l’homme blanc continue par tenir l’Afrique par le Djihadisme pourront être récompensées dans des services après-vente qui se chiffrent en opportunités de violations exclusives des lois internationales et des droits humains sans reddition des comptes. Cerise sur le gâteau, le bonus est la présidence à vie dont une seule famille au Togo en totalise déjà 54 ans aux bas mots. Les lois à double vitesse d’une démocratie à l’autre, l’hypocrisie de la communauté internationale, les complicités et accointances incestueuses de la France, tout cela part du Togo et revient au Togo. Si le Malien, le Burkinabé et le Nigérien, ne le savent pas, qu’ils le sachent. Au même moment, nos dirigeants devraient normalement être assez intelligents pour savoir que cette exploitation géostratégique éhontée d’un bras de mer ne peut pas durer avec les nouvelles générations. Le Sahel qui s’allie au Togo et s’éloigne du parrain gaulois n’a pas encore commencé son combat contre les fous de Dieu. Il faut savoir choisir entre combattre un mal ou faire semblant de le combattre.
La France n’est pas la seule puissance qui a colonisé l’Afrique. Mais elle est la seule qui utilise encore une monnaie de racine coloniale contre ses anciennes colonies, qui tient à une présence militaire arrogante et suspecte. La France Afrique, c’est une relation politique compromettante unique au monde avec ces pays soumis à l’assistanat et sous transfusion avec un regard économique éternellement convalescent.
Abi-Alfa
Source : Le Rendez-vous 357 de jeudi 21 Octobre 2021