Bénin-Restitution d’œuvres pillées par la France : Patrice Talon insatisfait

Reçu au Palais de l’Élysée, par Emmanuel Macron pour la finalisation du processus de restitution de 26 œuvres des trésors pillées au royaume d’Abomey pendant la colonisation, le Chef de l’État Béninois Patrice Talon, bien qu’il ait exprimé sa « gratitude » à la France, n’a pas caché son mécontentement face à la faible quantité d’œuvres restituées.

En effet, le Président Emmanuel Macron avait promis en 2017 de procéder à des restitutions du patrimoine africain en France.

C’est dans cette optique que le Président de la République du Bénin a été invité en début de la semaine à Paris pour la signature de l’acte de transfert de propriété et la remise aux autorités béninoises, 26 œuvres pillées par les troupes du colonel Dodds en 1892 dans les trésors royaux d’Abomey.

Dans son discours faisant suite à celui de son hôte, Talon n’a pas hésité à se montrer pour le moins offensant, tout en prenant soin de conserver une tournure diplomatique lorsqu’il s’adressait à son homologue français.

Le dirigeant béninois a regretté son insatisfaction face à cet acte « pourtant appréciable » des autorités françaises.

« Il est regrettable que cet acte… ne soit pas de portée à nous donner entièrement satisfaction. Comment voulez-vous qu’à mon départ d’ici, avec les 26 œuvres, mon enthousiasme soit total, pendant que le dieu Gou, œuvre emblématique, représentant dieu des métaux et des forges, que la tablette du Fa, œuvre mythique, et encore beaucoup d’autres, continuent d’être détenues ici, en France, au grand dam de leur ayant droit ? », a lâché Patrice Talon, tout en souriant.

Après avoir évoqué un espoir de revenir à Paris pour la suite des restitutions, le locataire du palais de la Marina a dû s’exprimer d’une manière drôle pour faire sourire son entourage, en demandant à Macron en anglais de lui serrer la main : “Take five”

Dans la foulée, Talon a rectifié des propos , selon lesquelles ces œuvres seraient des « biens culturels », « c’est beaucoup plus que cela, c’est notre âme », a-t-il martelé.

Et d’ajouter : « L’émotion qui m’étreint ce matin est dévastatrice parce que je l’ai espéré, j’ai désespéré, je me suis accroché, j’ai prié tous les dieux, tous nos ancêtres pour que vous soyez bien inspiré et il l’ont fait ».


Suivez plutôt les déclarations des deux présidents dans la vidéo ci-dessous