Intervenant lors d’une interview sur l’arrestation de Jean-Paul Omolou, le porte-parole de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK), Bouraïma Naboudja, indique qu’Omoulou est “un détenu politique et que le pays n’a pas besoin de ce feuilleton”. Il annonce à cet effet une “démarche pour obtenir la libération immédiate de Jean-Paul Oumolou, et part ricochet, la libération de tous les détenus politiques”.
Voici l’intégralité de l’interview
linterview.info: La DMK a-t-elle rendu visite à Jean-Paul Oumolou ? Que lui reproche-t-on?
Bouraïma Naboudja: Quand la DMK a appris l’arrestation de Jean-Paul Oumolou, une délégation s’est rendue dans les instants qui ont suivi au SCRIC, accompagnée de sa sœur pour lui rendre visite. Une fois au SCRIC, la gendarmerie a refusé l’accès aux membres de la DMK. Jusqu’à maintenant, on refuse qu’on le voie. Ce qui est une violation de plus des dispositions légales. Sinon nous ne sommes pas restés les bras croisés. Pour le cas spécifique de Jean-Paul, les Togolais sont préoccupés. Nous pensons que c’est un détenu politique et que le pays n’a pas besoin de ce feuilleton. A côté, il y a des grands chantiers qui attendent les dirigeants de ce pays. Le régime RPT/UNIR s’évertue plutôt à accroître la crise socio-politique dans le pays en agissant comme ils le font.
Que compte faire la DMK à la suite de son communiqué par rapport à cette affaire?
Nous savons de quoi est capable ce régime quand on vous arrête et les conditions dans lesquelles sont les détenus dans nos prisons. Comme je le disais tantôt, la DMK a été au SCRIC pour voir Jean-Paul, mais l’accès lui a été refusé. Nous sommes en train de mettre en place des stratégies de pression pour que le régime le libère afin qu’il puisse regagner sa famille. La DMK ne compte pas s’arrêter uniquement au communiqué. Nous sommes sur les médias pour dénoncer cet enlèvement spectaculaire et l’arrestation arbitraire dont Oumolou a été victime. Nous avons lancé l’appel à l’endroit de toutes les forces démocratiques et citoyennes à une unité d’action. On a également fait appel aux institutions des droits de l’homme et à tous les panafricanistes dans la diaspora pour une libération immédiate de Jean-Paul. Vous savez mieux que nous que la DMK ne va pas lésiner sur tous les moyens pour converger vers des manifestations plus concrètes pour que le compagnon de lutte recouvre sa liberté. Nous sommes à un tournant décisif de notre histoire et nous comptons aller jusqu’au bout de notre démarche pour obtenir la libération immédiate de Jean-Paul Oumolou, et part ricochet, la libération de tous les détenus politiques. Il est grand temps qu’au Togo, les problèmes politiques soient résolus par des démarches politiques. Un état qui veut aller de l’avant n’agit pas de cette manière qui est celle d’étouffer les populations. La DMK exprime sa vive consternation face à cet enlèvement qui appartient à une autre époque. Nous ne garderons pas l’omerta.
Tous ceux qui épousent la lutte de la DMK et qui sont à l’extérieur, doivent-ils craindre de rentrer au pays?
La question est plus que pertinente. Si parce qu’on ne partage pas la même vision que le pouvoir, étant dans la diaspora, on ne peut plus rentrer dans son pays, là c’est grave. Cela veut dire qu’on n’est pas prêt à respecter la souveraineté du peuple. Dans les autres pays de la sous-région, la diaspora jouit d’un traitement exceptionnel parce qu’elle participe inlassablement au développement de son pays. Nous savons la contribution de la diaspora dans le processus de développement de notre pays. Si pour un oui ou un non, on ne peut plus rentrer dans son pays tranquillement, cela veut dire qu’il y a un gros souci. La plupart de nos frères ont dû fuir le Togo pour protéger leur vie et celle de leur famille. Quel avenir voulons-nous donner à notre pays? Quelle image quand nos gouvernants s’évertuent à persécuter ses propres fils et filles? On a perdu les fondamentaux de la bonne gouvernance au Togo. On veut nous réduire au silence sur la gestion calamiteuse de notre pays et ça n’arrivera pas. C’est aberrant d’empêcher les Togolais de se prononcer sur la gestion de la cité. La DMK condamne avec fermeté ces actes qui n’honorent pas notre pays. Nous inviterons les institutions internationales à se saisir du dossier togolais. C’est une insulte à notre intelligence de vouloir faire croire au monde que les Togolais sont réfractaires au changement. Le ventre mou de la CEDEAO, c’est le Togo. Et donc nous interpellons toutes les forces de l’opposition et de la société civile de la sous-région pour une action unitaire afin de d’exiger la limitation de mandat au Togo. A partir de là, le pays va retrouver une certaine tranquillité et amorcer les grands chantiers de développement. Pour finir, je souhaite remercier les hommes et les femmes qui se battent pour cette arrestation de Jean-Paul Oumolo. Le combat ne fait que commencer. Nous irons jusqu’au bout pour le rétablissement de la dignité humaine.
Interview réalisé par NPA