Togo-Éducation/Christian Spieker : On ne s’ amuse pas avec l’éducation d’ un pays !

L’avenir éducatif au Togo est très sombre et ça inquiète beaucoup. Lorsque le système éducatif d´un pays est mauvais, c´est l´avenir de tout le pays qui est en jeu puisque le développement d´un pays dépendra de ceux qui sont formés et de la manière dont ils sont formés pour développer ce pays.

C´est simple que ça. Ce qui se passe actuellement au Togo entre les enseignants et leur ministère de tutelle ainsi que celui de la fonction publique est très inquiétant et doit interpeller les deux antagonistes. Il faut donner de la considération aux enseignants. Si nous ne changeons pas notre système éducatif, le Togo ne va jamais avancer, surtout qu´il est d´abord mal dirigé et le gouvernement s´en fout. Son seul souci est de museler ceux qui veulent parler. Ceux qui parlent, parlent car ils aiment leur pays.

Je le dis et je le répète. Changeons notre système éducatif. Je sais que je suis en train de parler comme quelqu´un, seul dans le désert et personne ne m´écoute. Je suis conscient aussi qu´avec ce régime en place, ce système éducatif ne changera jamais. C´est pourquoi j´implore le Président Faure Gnassingbé de quitter le pouvoir à la fin de ce mandat en cours afin de laisser la place à ceux qui veulent vraiment du bien pour le pays et savent comment diriger un pays avec amour et patriotisme.

Le papa a fait 38 ans au pouvoir. En 2025 vous-même vous allez faire 20 ans. Donc, presque 60 ans au pouvoir pour le père et le fils. Qu´est-ce que vous voulez encore de plus que ça ? Le Togo n´est pas quand même une entreprise familiale qu´on vous a léguée. Je vous aime, c´est pourquoi je vous conseille de partir à la fin de ce mandat en 2025. Même si les zélés du régime vous poussent à faire ce qui n´est plus faisable, il faut avoir le courage de leur dire non car ils ne vous aiment pas mais seulement leur poche à remplir car ils savent que si vous partez c´est aussi la fin de leur carrière politique et celle de leur opulence. Il faut comprendre que la grande majorité des Togolais ne veut plus de vous. Ils sont fatigués du système mis en place depuis 1967 et ils en souffrent. Donc, si vous êtes vraiment démocrate, il faut écouter le soupir du peuple et faire sa volonté.

Regardez un peu : de CP1 jusqu´à l´université, ce secteur éducatif auquel je consacre cet article est à l´abandon. L’Etat s´est désengagé totalement de ses responsabilités les plus fondamentales. L´éducation n´est pas un secteur de commerce mais elle est délaissée aux gens du privé qui en font un objet du commerce. Dans le pays il n´y a que des écoles privées un peu partout et les enseignants qui sont engagés pour enseigner, sont mal payés aussi et ce n´est pas étonnant car les fondateurs des écoles qui les engagent pour donner des cours, visent le bénéfice. Ils ont fondé en quelque sorte des écoles pour qu´elles leur rapportent de l´argent et en même temps faire en sorte que les dépenses leur soient moindres. Les fondateurs d´écoles privées, on ne peut pas leur en vouloir. Ce n´est pas de leur faute. La faute c´est du gouvernement qui a délaissé ce secteur par irresponsabilité entre leurs mains.

L´université aussi c´est pareil. Dans ce petit Togo il faut compter le nombre d´universités privées qui sont créées. Certaines-mêmes ne sont pas reconnues à l´international. On ne peut pas continuer les études à l´étranger avec leurs diplômes délivrés. Ces diplômes ne seront pas reconnus dans certains pays en Europe. Or, partout dans les rues de Lomé, il y a partout les grands panneaux publicitaires sur lesquels ces universités privées mettent leurs enseignements en valeur. Les frais d´études mêmes, on n´en parle pas. C´est exorbitant. Souvent au-delà d´un million de francs CFA alors qu´il n´y a que deux universités publiques au Togo, ce qui est insuffisant. Dans quel pays nous sommes ? C´est seulement la course à la richesse. Il faut vraiment de l´esprit de responsabilité pour ceux qui gouvernent le pays.

Les Togolais qui voient avec objectivité, quel que soit leur bord ou leur sensibilité politique, sauront que ce que je dis est vrai. Sauf ceux qui sont aveuglés par leur parti politique ou militantisme qui diront le contraire. Si on ne change pas le système éducatif, le Togo ne va jamais avancer sur ce plan. Or, tant que ce régime est en place, ce système éducatif ne changera pas puisqu´il en dépend C´est pourquoi il doit partir car il sacrifie l´avenir de ceux qui vont prendre la relève de demain.

Le secteur éducatif est le plus important pour un pays. Si je prends l´exemple de l´Allemagne, les enseignants sont très respectés et leur voix est très bien écoutée, que ce soit par les parents d´élèves ou par les gouvernements. Je dis bien les gouvernements car en Allemagne le domaine éducatif ne relève pas de la compétence du gouvernement fédéral mais du gouvernement de chaque Land. Même l´université relève de la compétence de chaque Land. Mais le système éducatif est pratiquement le même dans toute l´Allemagne. Ce système éducatif allemand jusqu´à l´université est complètement différent du système français dont nous dépendons au Togo. Notre problème vient de là même. Cet héritage non bénéfique à nous.

Le ministère de l´éducation nationale, c´est un domaine que je considère le plus important dans un pays et même dans un gouvernement car ce domaine tient l´avenir de la jeunesse en main. Dans un article j´avais même apprécié la rigueur du prof. Kokoroko quand il a pris ce ministère car je connais l´importance de ce ministère. Mais la rigueur ne veut pas dire de ne pas écouter les enseignants car ils ont aussi des droits.

Je pense même que je l´ai révélé une fois dans un de mes articles. Janvier 2020 quand je suis revenu au Togo ( après avoir renoncé de déposer ma candidature aux élections présidentielles, suite à l´annonce de ma candidature en septembre 2019), et j´ai visité Monseigneur KPODZRO un soir et son assistant Marc MONDJI m´a demandé de soutenir Dr. Agbéyomé KODJO avec insistance et m´a proposé de dire le ministère que je veux s´il gagnait. C´est bien le ministère de l´éducation nationale que j´ai proposé avant de ne plus donner signe de vie à l´équipe de campagne mais que j´ai quand même soutenu à ma manière après les élections. Monsieur Fulbert ATTISSO aussi peut témoigner quand Monsieur MONDJI m´a amené chez Dr. Agbéyomé KODJO la même nuit-là pour me présenter à l´équipe restreinte et leur a dit le ministère de l´éducation nationale que je voulais si le candidat gagnait.

J´aurais pu dire, s´il gagnait, je veux le ministère des Finances, de l´Économie, des Affaires étrangères et de la Coopération ou même autre ministère où il y a beaucoup d´influence ou du gâteau à manger. Mais je n´ai cité aucun de ceux-là car ce qui compte pour moi c´est l´avenir de la jeunesse. J´ai choisi le ministère de l´éducation nationale car je sais que l´avenir d´un pays dépend de la qualité de l´éducation que cette jeunesse reçoit du système éducatif qui est mis en place. Ce qui compte pour moi, c´est l´intérêt du pays et non mon propre intérêt ni l´honneur.

Partant de ce constat, chacun de vous peut objectivement savoir que je suis vraiment quelqu´un qui veut du bien pour le pays et qui pourrait vraiment servir loyalement ce pays si le pouvoir était entre ses mains. J´accorde une grande importance au secteur éducatif. Le développement économique, industriel, social et sanitaire d´un pays dépend largement du système éducatif mis en place par ce pays, puisque tous les corps professionnels sortiront de ce système éducatif qui les forme. On ne s´amuse pas avec l´éducation d´un pays. Ça, je l´ai appris en Allemagne.

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