Le VIH/SIDA est toujours là. Il sévit encore. Au Togo, la prévalence du virus dans la population générale est estimée à 3,2 %. Justement, à l’occasion de l’édition 2021 de la Journée Mondiale de lutte contre ce fléau, l’ONG Recherche Action Prévention Accompagnement des Addictions (RAPAA) en collaboration avec l’ONG Force en Action pour le Mieux-être de la Mère et de l’Enfant (FAMME) ont initié, les mercredi et jeudi derniers à Lomé, des activités de sensibilisation et de dépistage volontaire des IST, VIH/SIDA et de l’hépatite B à l’intention des professionnelles de sexes et des portefaix.
Le mercredi 1er et le jeudi 2 décembre 2021, les équipes de l’ONG RAPAA et de l’ONG FAMME ont rejoint les professionnelles du sexe et les femmes portefaix sur les sites publics de Kodjoviakopé et d’Agbadaonou pour des actions d’information, de sensibilisation, de dépistage volontaire des IST VIH/SIDA, de consultations thérapeutiques et de remise de matériels de protection contre la Covid-19.
Durant deux jours d’activité, les équipes d’intervention ont pu sensibiliser plus 200 femmes sur les conséquences de la consommation abusive de substance psychoactives, notamment les risques de contamination aux IST, VIH/SIDA et à l’hépatite B. Les messages de prévention en direction des femmes ont également permis de faire le lien entre la consommation de substances psychoactives et les risques d’infection au coronavirus. Les bénéficiaires ont été exhortées au renforcement de l’observance des mesures de protection contre la Covid-19.
Afin de renforcer les messages de sensibilisation, des outils de prévention à savoir 600 dépliants, des affiches, des autocollants ont été distribués aux participants. Environ 10 000 préservatifs féminins et masculins et 2000 lubrifiants ont été distribués afin d’inciter ces femmes à avoir des relations sexuelles protégées. Des produits d’hygiène et de protection (masques de protection réutilisables, savons, désinfectant) ont été offerts à chaque participant. De plus, un repas chaud leur a été distribué.
Dans la foulée, 196 personnes dont 161 femmes et 35 hommes pour la plupart des usagers de drogue ont effectué le test volontaire de dépistage du VIH, de l’hépatite B et des IST. Les cas positifs détectés ont été orientés vers le centre médico-social de l’ONG FAMME. 53 entretiens thérapeutiques conduits par les psychologues de RAPAA ont permis d’offrir un soutien à 44 femmes et 9 hommes en détresse.
« Ces personnes, pour la plupart des usagers de drogues, ont été encouragées à se rendre au centre d’écoute de l’ONG RAPAA pour un accompagnement », a fait savoir Jules Apédjinou, Directeur exécutif de l’ONG RAPAA.
Ce vendredi, au cours d’une conférence de presse à Lomé pour faire le point de ces activités aux professionnels des médias, la Vice-présidente de l’ONG RAPAA, Mme Akoura Kama-Djonna, a invité les autorités togolaises à renforcer la sensibilisation sur les phénomènes de société que sont l’usage de substances et de la contamination au VIH/SIDA.
« Ce n’est pas parce que le coronavirus est en train de sévir dans le monde entier qu’on doit oublier le VIH/SIDA. Le virus circule toujours. Dans les activités menées durant ces deux jours, nous avions détecté des cas. Mais pour moi, un cas détecté de VIH/SIDA, est un cas de trop », a-t-elle souligné.
Rappelons que ces activités menées par l’ONG RAPAA et l’ONG FAMME auprès de ces femmes vulnérables de Kodjoviakopé et d’Agbadahonou ont été exécutées grâce à l’appui technique du CNLS et au soutien financier de l’ONUSIDA.
Le thème retenu pour la Journée Mondiale de lutte contre le SIDA, édition 2021, est : « Mettre fin aux inégalités, mettre fin au SIDA, mettre fin aux pandémies ».