La société civile malienne réagit suite aux sanctions économiques prises par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) contre son pays ce dimanche 9 janvier 2022.
L’espace communautaire est contre le prolongement de la durée de la transition de quatre (4) ou cinq (5) ans, voulu par la junte au pouvoir au Mali. Et décide au cours d’une réunion extraordinaire tenue dimanche dernier à Accra, la capitale du Ghana, de l’étouffer à travers des sanctions économiques. De sorte que les militaires au pouvoir organisent le plus rapidement possible de nouvelles élections.
La société civile (associations religieuses, organisations de journalistes, de magistrats ou d’enseignants, syndicats, etc.) est contre l’asphyxie financière décrétée contre le Mali. Même si elle ne concerne pas les produits de première nécessité, notamment les médicaments, le pétrole ou l’électricité, elle provoque sa colère.
« Ces sanctions ne sont pas dirigées contre la junte, mais contre la population et son soutien à ce régime de transition. Tout le monde sait qu’une transition de 5 ans n’est pas tenable mais ce qui est sûr, c’est qu’il faut des vraies réformes. Sanctionner le Mali pour une question de délai, c’est totalement injuste et inhumain », réagit vigoureusement Ibrahima Coulibaly, le président de la Coordination nationale des organisations paysannes du Mali (CNOP).
Un autre leader de la société civile est vent debout. En effet, Baba Moulaye, le président du Forum régional de la société civile, trouve que « ces sanctions pour nous, surtout au Nord, c’est inhumain, impensable de la part de la Cédéao. Parce que nous vivons en terre frère ».
« Nous sommes des frères. Nous ne devons pas être des adversaires comme la Cédéao est en train de le pratiquer », déplore-t-il, informant que la société civile de Tombouctou se joindra à l’appel de mobilisation du vendredi prochain lancé par la junte au pouvoir pour dénoncer ces sanctions qui isolent le Mali.