De par leur agissements, ils sont sources de mélancolie, tristesse, hantise et pleures dans les cœurs des Togolais. Ils ont pris parti pour la force, au lieu de la loi. Il y a pas de mots plus appropriés pour les désigner, outre le terme «voyous». Mieux encore, «des voyous de la République «, au regard de la solde qui ils opèrent généralement, en toute impunité. Hier au firmament des déguerpissements des populations et démolitions d’habitants, mais aujourd’hui, ces «gros bras» sont dans le collimateur des pouvoirs publics.
Ces voyous qui terrorisent…
De Djagblé à Davié en passant par Aflao et bien de localités du Togo, les «gros bras» ont laissé leurs empreintes. Généralement au service des plus offrants, ces individus à corpulence robuste et musclée formant des unités de sécurité privées ne résistent devant rien. Ils agressent, violentent et torturent les populations.
Le terrain sur lequel ils s’illustrent le plus se trouve le foncier. À la faveur des ordonnances de déguerpissement et de démolition d’habitations dûment signés des juges, ces «gros bras» sèment désolations partout où ils passent. Un phénomène très décrié qui a finit par inquiétant les pouvoirs publics qui, depuis un moment, semblent se lancer dans une croisade aux fins de les mettre sous éteignoir ou hors d’état de nuire.
C’est dans ce sens que le président de la Cour suprême, le Juge Abdoulaye Yaya en a plusieurs fois fait cas lors de ses différentes sorties. Cette fois-ci, c’est le ministre de la sécurité et de la Protection civile, le Gal de Brigade Yark Dalehame qui s’associe à la croisade contre ce phénomène de sécurité privée qui se révèle un véritable danger pour la paix sociale dans le pays.
En effet, dans une sortie médiatique, dimanche 26 décembre 2021, sur la télévision privée New word TV, l’ancien Directeur Général de la Gendarmerie a été sans embages : « Les gros bras sont des voyous !». Motivant son affirmation, le ministre estime que le phénomène n’est pas légal. Par conséquent, estime-t-il, si un citoyen est victime des agissements de ces gens, qu’il se réfère à la police ou à la gendarmerie. «Les deux unités sont obligées d’intervenir », a précisé la Gal Yark.
Aussi, le ministre en charge de la Sécurité et de la protection civile a touché du doigt, une réalité poignante. Ceci, déplorant notamment le fait que parfois, la force publique, notamment la gendarmerie ou la police soit accompagnée de ces individus dans le cadre d’une expulsion massive, démolition d’immeubles ou encore déguerpissements des populations. « Ce sont certains citoyens qui font appel aux gros bras. Et s’il y a des agents de la sécurité qui se font accompagner des gros bras pour aller sur un terrain de litige, c’est que ces agents ont raté leur mission. On ne peut pas mélanger le légal et l’illégal. On ne peut pas encourager ce banditisme », a martelé le Ministre Yark, visiblement en courroux contre ses éléments indélicats qui agissent ainsi.
…Qui agacent les pouvoirs publics
Qu’à cela ne tienne, loin de se limiter qu’au constat, le ministre envoie les signaux d’une lutte sans merci qu’engage le gouvernement contre ces «bandits». « Nous avons donné des instructions au niveau de la police et la gendarmerie», a notamment indiqué le Gal Yark qui, plus loin, informé qu’ «Aujourd’hui, il y a des gros bras qui ont été arrêtés et sont en prison ».
C’est dire donc que ce phénomène a désormais de jours sombres devant lui. Et quiconque s’aventurerait sur ce terrain trouvera certainement que son chemin, la force de la loi. Toutefois, s’il est salutaire cette mesure du gouvernement, sa pérennité dans le temps reste le plus grand défi à relever. Ceci, lorsqu’on sait que la plus grande faiblesse des autorités togolaises, c’est de prendre des mesures sans toutefois en faire un suivi régulier. Aujourd’hui, l’on se demande si la déclaration du ministre Yark résonnent t-elles pas comme des paroles en l’air quand on sait que même la fin de la récréation sifflé plus tôt, sur le sujet, par le Président de la Cour suprême n’a point douché les ardeurs de certains juges qui se sont donné le plaisir de s’attaquer à cette décision de cessation des ordonnances de déguerpissement et de démolition sans démarches préalables, sous prétexte de son caractère «illégal».
Aujourd’hui, tout porte à croire que c’est bien là, la grande bataille à mener par le gouvernement, lorsqu’on sait que juges et auxiliaires de justice sont souvent complices de cette situation aux conséquences déplorables.
Source: Fraternité Info