Alors que le Président français, Emmanuel Macron, avait affirmé sans retenue le 17 février dernier que les forces françaises et européennes quitteraient le Mali pour être redéployées au Niger, Hassoumi Massoudou, ministre nigérien des affaires étrangères a affirmé samedi, que le président de la République Mohamed Bazoum venait d’instruire son premier ministre de soumettre cette question, au vote de l’Assemblée Nationale.
Pour lui donc, ce ne sera qu’après un tel vote des représentants du peuple que la République du Niger avalisera ou non, ce déploiement annoncé en grande pompe par le numéro un français. Si tel est le cas, sur quoi donc s’est basé le Président Macron pour affirmer avec force, devant le monde entier qu’en accord avec les autorités nigériennes, ces forces seraient déployées au Niger?
Où se trouve donc l’accord dès l’instant où, les autorités en question, n’ont pas compétence absolue pour pendre de go une décision aussi sensible qui engage la vie et le devenir du Niger et de son peuple ? Supposons donc que l’Assemblée Nationale, après débat et vote, rejette une telle demande, quelle sera la suite et comment l’on prendra le président Macron lui-même? Un menteur ?
A moins pour le président Bazoum de dire au monde entier qu’il ne dispose dans son pays que des filles et garçons de courses servant de parlementaires bénis oui, dont le rôle est d’habiller simplement ses décisions personnelles à lui, comme c’est le cas dans d’autres démocraties de façade sur le continent, autrement, un risque réel de non déploiement de ces forces au Niger plane déjà à l’horizon.
Ce risque est d’autant plus sérieux, que l’opposition nigérienne réclame plutôt un référendum à ce sujet afin de donner l’opportunité à chaque citoyen de donner en toute souveraineté son choix.
Or à plusieurs reprises, la jeunesse nigérienne a marqué son hostilité à cette force, notamment lorsque le convoi des troupes françaises traversait le Niger pour s’installer dans la zone des trois frontières. Cette opposition avait créé un incident ayant engendré la mort d’au-moins trois jeunes nigériens, victimes des tirs par balles que les militaires français n’ont pas assumés.
Un tel précédent fâcheux peut-il passer par perte et profit dans l’appréciation de ce projet de déploiement des forces Barkhane et Takuba sur le sol nigérien ? L’on attend juste de voir la suite.
Luc Abaki
Le Président du Niger n’est pas un africain. C’est arabe. On comprend la suite.