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Friday, March 29, 2024
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La communication politique des autorités françaises sur le dossier malien comporte trop de grains…

Toutes les fois où ils sont amenés à se prononcer sur leur intervention militaire au Mali, les dirigeants français prennent toujours soin de rappeler que c’est sur demande des autorités maliennes que l’opération Serval a été initiée en 2013.

C’est vrai! Sauf qu’ils ne précisent jamais la nature de la demande elle-même qui consistait, selon la lettre du président de l’époque, en un appui aérien et en renseignements. Cela veut dire en clair que dès le départ, la France a violé l’esprit de la demande elle-même en envoyant des troupes au sol.

Les dirigeants français ne précisent pas non plus que c’était également un pouvoir de transition, donc non légitime au sens d’élu, comme ils semblent le dire dans le cas du pouvoir actuel, qui leur avait fait la demande. On peut alors supposer que c’est eu égard à l’urgence du besoin de l’époque que la France, dans sa magnanimité légendaire, s’est empressée à la fois de réagir très vite et largement mieux que ce qui lui a été demandé, puisqu’en une semaine, elle a fait débarquer 4000 soldats au centre du Mali.

A priori, si l’on doit fermer les yeux sur les profits en arrière plan, on peut conclure que c’est un très bon geste de cette France qui tient vraiment à la vie et au bien-être des peuples d’Afrique francophone, ses colonies d’hier. Seulement voilà, après 9 ans d’opérations, le bilan est pour le moins mitigé (c’est un euphémisme). Et les nouvelles autorités, elles aussi de la transition, demandent une revue des accords ayant fondé l’arrivée sur le sol malien, des soldats français.

Le but d’une telle démarche est sans doute de réajuster le cadre de collaboration, en vue d’atteindre de meilleurs résultats, vu que le fléau, notamment le terrorisme, s’est considérablement métastasé dans le pays et a même envahi des pays voisins.En lieu et place d’une telle reconsidératiton, le pouvoir de Paris annonce, de façon unilatérale, son retrait, dans un délai de six mois des forces Barkhane et Takuba du Mali.

Autrement dit, le sentiment qui se dégage nettement de cette attitude, reste que ces troupes s’y étaient rendues sans conditions, un peu comme dans une brousse sans propriétaire .

Or parallèlement à cette annonce, le Président Macron continue de charger le pouvoir malien expliquant en quelque sorte que c’est son irresponsabilité qui l’amène à “rearticuler” le déploiement de ces forces. Ce qui veut logiquement dire que c’est parce que les dirigeants maliens ont décidé de bousculer la France sur les accords militaires existants et ont fait le choix de s’appuyer sur de nouveaux partenaires que, de guerre lasse, la France courroussée, a choisi plutôt le départ dans une hargne impitoyable et un langage condescendant qui viole les principes élémentaires de la diplomatie.

Au vue de cette fuite en avant qui foule au pied le cadre juridique liant les deux parties, les autorités maliennes leur disent qu’au lieu d’attendre quatre à six mois avant de partir définitivement, il vaut mieux le faire des maintenant.

Là encore, le président français refuse, menace et va jusqu’à soutenir qu’il y restera encore pour assurer la sécurité de la Minusma, c’est-à-dire les forces onusiennes. Mon Dieu! Sur la base de quelle résolution la France pense-t-elle être investie d’une telle mission ?

Je pense, au regard de tout ceci, que les gens doivent faire davantage preuve de lucidité et de discernement en s’en tenant exclusivement aux faits, en vue de faire la part des choses. Si c’est vraiment à la demande du pouvoir de la transition que la France a fait débarquer ses forces au Mali et c’est encore les nouvelles autorités d’une autre transition qui leur demandent de partir, pourquoi trouve-t-on à redire, si derrière, il n’y a pas anguille sous roche ?

Luc Abaki

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