Dans un communiqué datant du samedi 18 février 2022, le Gouvernement de la République du Mali annonce avoir pris acte de « la décision unilatérale du 17 février 2022 des Autorités françaises de procéder au retrait des forces militaires de Barkhane et Takuba, en violation des accords liant la France et le Mali et impliquant d’autres partenaires ».
Si les autorités maliennes elles-mêmes ont demandé vendredi à la France de “retirer sans délai” ses soldats du pays, elles estiment que cette décision fait suite aux annonces « également unilatérales de la France, le 03 juin 2021, de la suspension des opérations conjointes avec les Forces Armées Maliennes et le 10 juin 2021 de la fin de l’opération Barkhane, sans préavis et sans consultation préalable de la partie malienne ».
Tout en affirmant qui ces décisions unilatérales constituent des violations flagrantes du cadre juridique liant la France et le Mali, Bamako regrette aussi que les résultats obtenus de la présidence des forces françaises « n’ont pas été satisfaisants ».
« Le Gouvernement rappelle que par rapport aux résultats attendus, les résultats obtenus et annoncés officiellement par les Autorités françaises, n’ont pas été satisfaisants, ni en 2013 avec l’opération Serval (détruire le terrorisme, restaurer l’autorité de l’Etat malien sur l’ensemble du territoire national, faire appliquer les résolutions de l’ONU) ni en 2016 avec l’Opération Barkhane (lutter contre le terrorisme, aider à faire monter l’Armée malienne en puissance, intervenir en faveur des populations) », note le communiqué du gouvernement.
« Malgré la présence de l’Opération Barkhane et des forces internationales, de 2013 à 2021, le Mali a risqué la partition et la menace terroriste initialement localisée au Nord du Mali, s’est répandue sur l’ensemble du territoire national. Le Gouvernement du Mali rappelle que l’Opération Serval n’aurait pas été nécessaire si r’OTAN n’était pas intervenue en Libye en 2011 », martèlent les autorités de transition.
Et le communiqué d’ajouter : « Cette intervention qui a fondamentalement modifié la donne sécuritaire dans la région et dans laquelle la France a joué un rôle actif de premier plan et au grand dam des Africains, est à la base des problèmes sécuritaires actuels du Mali en particulier et du Sahel en général. Contrairement aux allégations relatives à la dégradation de la situation sécuritaire, les autorités de la Transition, dans l’exercice de leur droit souverain, ont entrepris des actions volontaristes pour diversifier les partenariats, consenti d’énormes efforts, permettant ainsi la montėe en puissance des forces armées maliennes et l’amélioration significative de la situation sécuritaire sur le terrain, depuis 6 mois, notamment, en vue de créer les conditions de la tenue d’élections ».
Pendant ce temps, l’équipe d’Assimi Goïta exhorte les « vaillantes forces armées et de sécurité nationales à plus d’engagement », de vigilance et de détermination dans l’accomplissement de leurs missions de défense de l’intégrité territoriale et de sécurisation des personnes et des biens.