Les pluies sporadiques qu’on a connu ça et là sur le territoire national ces derniers jours ne sont qu’un trompe-l’œil. Elles seront rares et la vie chère ira crescendo.
Mes amis agriculteurs, à en croire l’office togolais de météorologie, les pluies seront très très rares pour cette grande saison agricole de l’année. Comme il y a deux ans, on aura les mêmes problèmes de pluviométrie qui vont décimer nos semis si on n’y prend garde. Les experts proposent donc de faire très attention à ce que nous devons semer, surtout privilégier les plantes et les produits vivriers qui résistent à la rareté de la pluie.
La solution serait l’irrigation. Or il s’avère que faire le forage, le drainage, acheter les matériels d’installation afin d’irriguer coûte la peau des fesses. Actuellement et en ce qui me concerne des experts qui ont été dans mon domaine m’ont envoyé un devis salé, pas moins de 4 millions. Évidemment cela tient compte aussi de la superficie cultivable. Combien sommes-nous à pouvoir débourser cette somme afin de faire vivre nos populations à travers une autosuffisance alimentaire ? Comment peuvent faire les petits exploitants, les paysans qui font une agriculture de subsistance ?
Le rôle de l’État est primordial et crucial. Il doit sortir la tirelire et investir massivement dans l’agriculture à travers le financement de l’irrigation. Certes il y a le projet «Pompes solaires BBOXX/EDF TOGO» subventionné par le gouvernement appelé POMPI mais il est insuffisant et le stock est déjà très limité. Il ne peut pas couvrir au-delà de 2 hectares. Mais au préalable l’agriculteur qui veut y souscrire doit lui-même faire le forage et acheter le matériel d’irrigation. Les pouvoirs publics ne fournissent que les pompes solaires subventionnées à hauteur de 50% et les prix varient entre 670.000 fcfa et 900.000 fcfa. Combien sont-ils nos paysans à se l’offrir ?
La conséquence de tout ceci est que les produits vivriers vont coûter plus chers, le bol de maïs sera à un prix exponentiel, le gari, le riz, le haricot, le mil, le fonio, le sorgho, bref la famine risque de s’installer. Même les légumes vont connaître une hausse des prix. C’est en ces moments qu’on comprendra mieux l’importance du paysan dans nos assiettes.
Mes champs sont déjà prêts et n’attendaient que la pluie pour être mis en valeur. Et voilà que la météo douche mes ambitions de la grande saison agricole. Que faire ? Pour le moment je garde JALOUSEMENT mes stocks de maïs de la dernière saison en attendant de voir plus clair et tout en suivant les variations, les fluctuations et la situation sur le marché.
Anani Sossou
Je me demande comment les pauvres gens sans lopin de terre à cultiver font pour vivre dans nos village avec cette stagflation.