Libération du Togo / 27 AVRIL 1960 – 2022 : De la décolonisation à l’Autocratie

Réseau de la Coordination de la Diaspora Togolaise Independante (RCDTI) et
Collectif pour la Vérité des Urnes – Togo – Diaspora (CVU-Togo-Diaspora)
Contact : [email protected] qui transmettra.

Le Togo a vécu sous domination coloniale entre 1884 et 1960[1]. Avant cette période, l’esprit d’organisation de la cité qui animait chacun des ancêtres était fondé sur la vérité, la justice, la liberté, le vivre ensemble et la solidarité. Après, cette période, cet esprit a été rallumé avec l’avènement de l’indépendance du 27 avril 1960 sous le terme « Ablodè[2] » …

Mais depuis 1963, le lâche assassinat de Sylvanus Olympio, premier Président de la jeune République du Togo, par un complot occidental avec des exécutants franco-togolais a stoppé net la trajectoire de la refondation du Peuple togolais vers son destin d’éclaireurs des Peuples de l’innocence. Aussi, la lutte politique est aussi une lutte spirituelle que chaque citoyenne et citoyen togolais doit s’atteler à mettre en œuvre. Encore faut-il en être conscient ? Sinon, la commémoration de l’indépendance du Togo du 27 avril 1960, restera 62 ans après en 2022, un leurre, voire un instrument de valorisation de l’esprit de promotion de l’autocratie fondée sur des contre-valeurs humaines et politiques.

1. Destruction de l’identite et de l’organisation collective du peuple togolais

Aussi, pour mieux appréhender les valeurs qui régissaient le fonctionnement des communautés et des peuples vivant sur le territoire du Togo avant l’agression blanche occidentale et la razzia esclavagiste, il importe de se référer à l’histoire du peuple togolais avant 1884[3]. En effet, la colonisation initiée par l’Allemagne avant d’être poursuivie par la France après la première guerre mondiale, du fait de la défaite de l’Allemagne, a fondamentalement détruit une partie substantielle de l’organisation collective des Togolaises et Togolais à partir des valeurs ancestrales. L’histoire de ce qui constitue aujourd’hui ce Peuple ne peut se limiter à considérer qu’il s’agit uniquement d’une terre de migrants, qui se sont refugiés sur l’espace géographique actuel du Togo. Avec les difficultés et les amnésies historiques, de nombreux citoyennes et citoyens togolais ont, par facilité, « perdu la mémoire de leurs origines », pourtant tributaires d’une évolution historique dynamique liée à des facteurs exogènes. Aussi, ceux qui actuellement au pouvoir au Togo tentent d’imposer le « certificat de nationalité » comme le seul gage de la nationalité togolaise, feraient œuvre utile en créant les conditions permettant la réhabilitation de l’histoire du Togo et de ses peuplements, occultée par le colonisateur au moyen de la déstabilisation, l’assujettissement et de l’usurpation du pouvoir pour mieux asseoir sa domination.

2. Vivre en harmonie sur la base d’une solidarité collective et d’un équilibre social

L’histoire collective de ce Peuple togolais[4] ne repose pas exclusivement sur l’ethnie à laquelle on appartient, comme le clan qui domine sans partage le Togo depuis 54 ans tente d’en accréditer la thèse, mais bien plutôt sur la volonté ancestrale de populations de vivre en symbiose avec leur milieu naturel en référence à l’harmonie héritée du monde spirituel. C’est donc naturellement que ce Peuple togolais en construction pour faire nation, s’est donné comme ambition de vivre en harmonie avec son semblable humain avec en filigrane la recherche permanente d’un équilibre social avec des institutions et des mécanismes de prévention et d’apaisement de conflits internes et de voisinage. Mais, la réalité est qu’avant l’agression coloniale, une partie de la dynamique d’organisation sociale passait par des conflits non résolus et contribuant aux regroupements de populations liées par différentes langues locales. Cela a nourri la délimitation de territoires et l’émergence de structures sociales de plus en plus diversifiées et hiérarchisées.

3. Identité du Togo : terre de réfugiés ou terre de la liberté construite ensemble

Le Togo n’est pas qu’une terre de refuge, mais bien une terre d’organisation pacifique du « vivre ensemble » avec la nature et les humains. Toutes celles et tous ceux qui se sont fixés sur ce bout de territoire ont appris à s’approprier cette « identité » du Togo, un bien commun de tous. La paix trouvée sur ce territoire a contribué à prendre conscience d’une véritable soif pour « la liberté, l’autonomie, l’indépendance et la souveraineté » de chacun et de tous, plus connu sous le nom d’« Ablodè », pauvrement traduit par « indépendance » par le colonisateur. Le point commun de tous les habitants de ce territoire, qui se considèrent comme autochtones ou allogènes, réside plus dans ce qui les caractérise, comme la volonté de trouver une harmonie dans le vivre ensemble, déployant ainsi toutes les techniques formelles ou informelles, spirituelles ou matérielles, pour que les pouvoirs des uns et des autres s’arrêtent là où commencent ceux des autres. Cette volonté de liberté et de vivre en harmonie pour construire un avenir radieux est une fontaine de jouvence que célèbre l’hymne national dit « la Terre de nos Aïeux ».

Autrement dit, le Peuple togolais se caractérise par une identité séculaire, ancestrale et immémoriale qui fonde :

* la volonté de vivre ensemble par une mutualisation des efforts de progrès mutuel, mais aussi

* la volonté de prévenir les risques de tyrannie et d’empêcher l’autocratie et la dictature.

Autrement dit, l’identité du Peuple togolais, du nord au sud, d’est en ouest est fondée primordialement sur la recherche d’équilibre des pouvoirs pour empêcher le pouvoir absolu et arbitraire d’émerger. C’est ainsi que la cohabitation pacifique et la tolérance ont permis à plusieurs religions de s’émanciper au Togo sans détruire le cœur de l’identité togolaise. La recherche de l’équilibre entre les parties en présence reposait sur la vérité, la justice, la solidarité et le respect des minorités. C’est cet équilibre qui a permis une forme d’harmonie politique précoloniale sous des formes informelles comme formelles. Cette identité est le reflet de l’âme collective du Peuple togolais vivifiée par ses aïeux.

De fait, il est impensable qu’un citoyen togolais, ayant reçu une éducation de la « maison », celle transmise par les dépositaires des valeurs ancestrales issues des ancêtres « angélisés » et rappelant les règles divines de cohabitation pacifique, ne fasse pas l’effort de « prendre sur lui ou sur elle », pour rechercher comment vivre ensemble et en paix, de manière harmonieuse. Le Togo est un ensemble de peuples mus par une dynamique de construction d’un espace géographique au sein duquel la liberté perdue ailleurs, doit pouvoir être construite ou reconstruite ensemble, si le respect de l’autre est au rendez-vous.

Cela conduit à considérer l’idée de « nation ». Partant du principe que la nation est constituée par un Groupe humain, généralement assez vaste, dont les membres sont liés par des affinités tenant à un ensemble d’éléments communs, ethniques, sociaux (langue, religion, etc.) et subjectifs (traditions historiques, culturelles, etc.) dont la cohérence repose sur une aspiration à former ou à maintenir une communauté, « faire nation » ne se décrète pas. Par essence, cela ne peut être l’œuvre d’un seul individu aussi talentueux soit-il, mais relève de l’action commune. Aussi la compétition qui prévaut au Togo, pour savoir qui serait le père de la nation ne relève que de la querelle stérile et de la flatterie des égos. La nation, entité jamais aboutie mais en perpétuelle évolution, résulte d’une lente construction qui à travers les âges, au gré des vicissitudes de l’histoire et de la vie commune, consiste à ériger un socle solide de règles communes, librement partagées par tous et bénéficiant indistinctement à tous. Manifestement, ce n’est pas le cas du Togo en 2022.

Il s’agit donc de renforcer la nation et d’en consolider les principes fondamentaux au moyen d’une démocratie sans entraves.

4. La férocité occidentale envers le Togo : comment s’en défaire ?

La colonisation, la néocolonisation, la françafrique, fondées sur l’agression, la déstabilisation, la domination, la servilité, la dépendance, le tout sous couvert d’une centralisation des pouvoirs, fondée sur la ségrégation, le non-respect de la dignité de l’autre, la promotion des contre-valeurs, et de fait, le rejet de la vérité, de la bienveillance et de la justice, ont progressivement promu dans la période de l’après l’indépendance du 27 avril 1960, hormis une très brève parenthèse, des élites dirigeantes togolaises, fonctionnant sur les mêmes schèmes que ceux des temps coloniaux. La parenthèse 1960-1963 de Sylvanus Olympio[5], le premier président africain assassiné par des mercenaires français et togolais, constitue une exception dans la longue marche du Peuple togolais vers l’organisation de son espace de liberté et de souveraineté. Les réajustements progressifs qui s’en sont suivis, avec ou sans coups d’Etat militaires, avec ou sans constitutions formelles, furent fondés sur l’organisation d’un pouvoir local centralisé et contrôlé par des militaires ex-supplétifs de l’armée française.

Il n’est donc pas étonnant que le marathon démocratique qui dure au Togo depuis cinquante-cinq ans pour la libération du Peuple togolais du joug des néo-colonisateurs se soit mué en une course à deux lignes d’arrivée pour le Peuple togolais :

* s’affranchir de la françafrique et des pouvoirs étrangers usurpateurs des richesses et adeptes du formatage des esprits de servilité du citoyen ;

* s’affranchir de ses représentants locaux et de ses relais africains, – regroupés ou non dans des institutions régionales comme le CEDEAO-, dépositaires de la trahison des Peuples panafricains et promouvant les contre-valeurs caractérisées par les inégalités, l’injustice, l’arbitraire, la corruption et l’autocratie.

5. Indépendance le 27 avril 1960 : 62 ans après, l’autocratie et l’arbitraire

62 ans après le 27 avril 1960, on est bien loin du Togo de « l’ABLODÈ », ou de « l’ABLODE GBADJA », cette soif de l’indépendance totale, de la vérité, de l’autonomie et de la souveraineté. Mais la faute à qui ? La faute aux élites ? Certainement ! Mais pas uniquement. Quand une partie du peuple choisit de se ranger derrière un clan, de tout accepter car se réfugiant derrière la peur du pouvoir militaire, la peur de perdre un poste de travail, une promotion ou de l’argent, la peur de faire la politique, la peur de s’investir pour défendre les intérêts collectifs du Peuple togolais, la peur de faire fructifier le bien commun, alors cette partie du Peuple est devenue complice du malheur collectif. L’autre partie, la plus consciente des enjeux, continue à lutter, souvent avec détermination, mais dans une lutte asymétrique. La Diaspora togolaise indépendante, engagée et patriote, n’a d’autre choix que de soutenir la partie en lutte pour l’émancipation et dénoncer les méfaits de la partie qui profite et vit des rentes et retombées du système clanique Gnassingbé.

Une grande partie du Peuple togolais a prouvé depuis cinq décennies qu’elle ne craint pas, y compris au prix du sacrifice suprême, la mort, de subir des tortures du système Gnassingbé en vigueur depuis 1967. D’abord celui du PÈRE, militaire, – revenu des guerres coloniales françaises liberticides -, et représentant des intérêts étrangers, puis celui du FILS, poursuivant la mission du père en tant que représentant des militaires affairistes autant qu’en représentant des intérêts étrangers, aujourd’hui impliqué dans des crimes de corruption reconnus et actés par une institution judicaire.

Le problème est que l’on ne peut fêter 62 ans d’indépendance juridique du Togo alors qu’officiellement, le Togo est signataire d’accords de défense militaire et financière secrets, dont le peuple n’a aucune connaissance du contenu, qui assujettissent les autorités togolaises alignées à satisfaire d’abord les intérêts de la France. A la lumière des cinq années passées, la réélection d’Emmanuel Macron pour cinq nouvelles années à la tête de la France, n’est pas une perspective réjouissante pour le Peuple togolais, conscient des enjeux mondiaux et de la défense des intérêts du Peuple togolais.

Le Togo devra-t-il suivre la voie du Mali, du Burkina-Faso et de la Guinée pour que s’amorce enfin un espace de transition et de transformation qui pourrait déboucher sur l’avènement de la vérité des urnes et la vérité des comptes publics et rendre la souveraineté au Peuple ? Plus qu’une transition, c’est d’une mutation dont il s’agit et moins d’une rupture.

6. Digitalisation de la néocolonisation en postcolonie fondée sur l’illegalite de l’accession au pouvoir et la contrevérité des urnes.

Les intérêts du Peuple togolais, comme ceux des peuples africains, ne peuvent plus suivre religieusement les sentiers digitalisés de la néocolonisation en postcolonie. Ces voies tortueuses qui empruntent l’asservissement de militaires godillots et affairistes du Togo, devenus des complices de la Françafrique digitalisée, sont difficiles à expliquer à un Peuple togolais, encore trop marqué par la prégnance des superstitions, de la foi en des marabouts et autres prophètes de pacotille, de guérisseurs qui font des miracles, sur les Radios et les télévisions, affabulateurs et véritables usurpateurs de l’argent des pauvres, mais aussi de certaines élites dirigeantes, engluées dans des cercles ésotériques, toutes acheteuses des consciences. Le Togo voit ainsi prospérer une religiosité populaire qui est une autre forme d’exploitation des citoyens et d’accentuation de la pauvreté des plus pauvres, au moyen d’arnaques organisées, qu’il convient de dénoncer et auxquelles il est temps de s’attaquer.

Autrement dit, est-ce que la partie la plus consciente du Peuple togolais et les militaires républicains qui en sont l’émanation, sont-ils prêts, agissant de concert, à ouvrir la page d’une Troisième voie politique, celle de la mutation politique, économique, sociale, environnementale et culturelle du Togo ?

Au 27 avril 2022, la réponse qui vient manifestement à l’esprit est NON ! Alors, qu’est-ce qui fait problème ? Ce sont manifestement certaines élites des partis dits d’opposition qui ont choisi, paradoxalement, depuis bien longtemps, la voie de l’échec et de la défaite, en choisissant trop souvent :

* de monnayer le blocage de la lutte de libération fondée sur l’éthique ; et

* de neutraliser le renouvellement des élites patriotes et sincères envers le Peuple togolais.

Élément primordial : est-ce que le Peuple togolais en est conscient ? Assurément ! Mais, avec des populations au ventre affamé, victimes d’inégalités criardes, d’injustices quotidiennes sur des citoyennes et citoyens brimés, des élites courageuses humiliées, une partie du peuple achetée, et des interventions de chancelleries occidentales souvent intempestives en mode « révisionnisme colonial », il est difficile d’organiser la lutte de libération et de s’organiser collectivement pour mettre fin à 55 ans de règle de l’arbitraire du système et du pouvoir Gnassingbé. Pourtant, ce régime a systématiquement fonctionné sur l’illégalité de l’accession au pouvoir par l’organisation de la contrevérité des urnes. Il va de soi que ce système ne peut également perdurer que sur la base concomitante de la contre-vérité des comptes publics, qui permet de dissimuler le pillage des richesses nationales. CVU-TOGO-DIASPORA et Consorts s’organisent pour en faire constater quelques aspects.

7. Le peuple togolais peut-il faire confiance a la justice africaine ?

Certains ont choisi la violence des armes car il n’y avait pas d’autres alternatives que celle-ci pour mettre fin à l’association en bandes organisées, d’usurpateurs des richesses africaines, togolaises en particulier. D’autres ont choisi la voie pacifique de la justice africaine, malgré les insuffisances connues et parfois organisées.

CVU-TOGO-DIASPORA et Consorts ont officiellement demandé à la justice supranationale et africaine de constater, preuves à l’appui, l’illégalité et le caractère anticonstitutionnel de la proclamation de Faure Gnassingbé président de la République du Togo. Certes, cette approche pacifique peut éventuellement déboucher sur un non-lieu. Cela s’expliquera surement par la non-indépendance et la non-intégrité de certains juges, de l’influence de certains cercles ésotériques de promotion de contre-valeurs, et surtout du chantage que peut exercer une force militaire qui se cache derrière un Etat aux apparences civiles comme l’Etat togolais. Mais, celui qui ne tente rien, n’a rien. Ceux qui ont tenté quelque chose, mais en omettant les fondements qui pouvaient mettre en cause la légalité des institutions de l’Etat togolais, ne pourront plus mystifier le Peuple togolais.

La justice africaine est face à sa conscience. Si le droit n’est pas dit en vérité et justice, le fondement même de la Cour de Justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pourra être mise en cause, car il existe d’autre voies de recours juridiques au plan international.

8. Soixante-deux ans après l’independance du Togo : pas d’organisations de contre-pouvoirs crédibles au Togo !

Le Réseau de la Coordination de la Diaspora togolaise indépendante et le Collectif pour la Vérité des Urnes Togo-Diaspora (RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA) exhortent le Peuple togolais à faire prendre conscience qu’en 62 ans, le Togo aurait pu connaître la possibilité d’alternatives politiques, dans au moins 12 successions d’élections sécurisées, transparentes et libres. En lieu et place, le Togo a connu une succession de coups d’Etat militaires, suivis de coups d’Etat constitutionnels et électoraux, qui conduisent le Peuple togolais à « commémorer » le 62e anniversaire du 27 avril 1960 en s’interrogeant sur son identité profonde.

En effet, avant l’arrivée des agresseurs coloniaux jusqu’à l’indépendance, le lien fondant l’identité du Peuple togolais reposait sur l’organisation de contre-pouvoirs pour empêcher l’absolutisme, la tyrannie, l’autocratie et la fausse démocratie d’émerger. Il faut croire que depuis 1963, date où le monde occidental a choisi de privilégier le soutien et le renforcement des pouvoirs d’individus vassaux, serviles, complaisants et zélateurs des anti-valeurs, pour diriger en leur nom les espaces coloniaux devenus indépendants mais non souverains, le Togo s’est enfoncé dans la promotion de l’incompétence, de l’illégalité institutionnalisé, de la violence et de la culture de l’impunité pour ralentir toute émergence de la conscience collective pour contrebalancer le poids de la fascination pour la démocrature. L’urgence de réhabiliter, de refonder et de faire muter les organisations citoyennes pour devenir de véritables contre-pouvoirs institutionnels au Togo est un devoir !

9. Togolaise, Togolais au bord de l’axphyxie politique : trois conditions pour bouger

Aussi, RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA lancent un appel à l’union sacrée des esprits et personnalités indépendantes pour une alternative politique de la troisième voie. Cette troisième voie ne se construit pas contre un tel ou un tel. Cette troisième voie politique est contrainte d’attendre que chaque citoyenne et citoyen togolais, y compris ceux de la Diaspora, prenne conscience qu’elle ou il doit consacrer au moins :

* 30 mn par jour de réflexion sur sa contribution à l’action collective pour la refondation et la mutation du Togo ;

* Un Dollar des Etats-Unis ou un Euro (soit respectivement entre 500 FCFA et 655,89 Franc CFA) par mois pour soutenir la lutte collective avec des acteurs indépendants du système Gnassingbé ;

* Un coup de fil par semaine pour faire prendre conscience à un autre compatriote, englué dans son « chacun pour soi » et ne prenant conscience de la maltraitance du Peuple togolais que lorsqu’un parent, ami, connaissance, et/ou compatriote se retrouvent pris dans l’arbitraire du système Gnassingbé et finissent par être kidnappés, emprisonnés sans mandat, souvent rackettés dès l’aéroport de Lomé ou à chacun des « check-points routiers » officieux et officiels entre Lomé et Cinkassé ou encore entre les douanes ghanéennes et béninoises…

Après 62 ans écoulés, à défaut d’un tel sursaut individuel et collectif mais ô combien puissant par la force de ses possibles effets de levier collectif, le Peuple togolais ne connaît toujours pas une véritable indépendance, encore moins une véritable souveraineté. Ainsi, le vivre ensemble s’est transfiguré et figé en une vie en communauté clanique des Gnassingbé et leurs affidés, contre l’immense majorité du reste des populations togolaises, dont une partie est exilée depuis des décennies à l’étranger…

La partie du Peuple togolais réputée « peureuse et poltronne » qui croit « ne pas faire de la politique » se trompe. Les louanges et autres invocations spirituelles n’ont aucune chance d’aboutir sans une action personnelle et concrète : un engagement concret pour défendre le bien commun qu’est le Togo d’avant la période coloniale. Nos ancêtres « angélisés » et nos martyrs innocents y veillent !

Passer son temps à se plaindre et s’offusquer de l’arbitraire et de l’injustice du système Gnassingbé est une chose. Se décider à le combattre avec intelligence, pacifiquement, par la mise en valeur de l’intelligence et la compétence, est un autre aspect, encore trop peu considéré par de nombreux acteurs togolais qui se contentent de promouvoir leur propre image à l’aune des exactions et injustices criardes du pouvoir Gnassingbé.

10. La troisième voie politique : le peuple togolais est-il prêt ?

Cinq propositions sont offertes pour mettre en œuvre le processus de la Troisième voie politique, celle de la mutation du Togo vers une transition régénératrice de l’innocence ancestrale et originelle du Peuple togolais. Cela suppose aussi de ne pas se contenter de suivre des élites qui ont, sous diverses formes, pactisé avec le pouvoir Gnassingbé, en pensant le remplacer sans changer les facteurs de l’équation à savoir la promotion des valeurs immuables de la démocratie : vérité, justice, solidarité. Plus le temps passe, plus leurs échecs s’expliquent. A moins qu’il ne s’agisse pas d’échecs, mais d’arrangements politiques pour préserver un statu quo monnayé dont les termes échappent au Peuple togolais.

Aussi, tout soutien à l’une ou l’autre des cinq propositions ne peut qu’accélérer la capacité du Peuple togolais à atteindre la double victoire de la souveraineté recouvrée malgré les forces exogènes et l’indépendance recouvrée malgré l’Etat militaro-civilo-ésotérique et arbitraire de l’Etat Gnassingbé.

1- Engagement : rejoindre le mouvement de la troisième voie en soutenant les propositions du Collectif pour la vérité des urnes-Togo-Diaspora et plus largement du Réseau de la Coordination de la Diaspora Togolaise indépendante et des patriotes togolais partout où ils se trouvent : se faire enregistrer sur le site www.cvu-togo-diaspora.org et contribuer dans la mesure du possible à soutenir financièrement les « recours juridiques en cours pour la défense des intérêts du Peuple togolais », à défaut contacter en tant que sympathisant info-cvu-togo-diaspora.org (ou https://cvu-togo-diaspora.org/contact) ;

2- Contribution à la future transition : accepter de participer à l’élaboration de la Charte de la Mutation du Togo par des contributions écrites et/ou orales dont les modalités vous seront fournies après les vérifications d’usage de non-appartenance à la constellation nébuleuse du système Gnassingbé ;

3- Préparer les contributions en justice comme partie civile : apprendre à organiser des preuves matérielles et à les exposer pour convaincre les juges que l’Etat togolais a violé la plupart des textes nationaux, régionaux et internationaux dont il est signataire, avec en filigrane pour l’individu comme pour un groupe de personnes (associations, collectifs, groupements, etc.) de présenter les preuves des exactions de l’Etat togolais contre la citoyenne, le citoyen et tout ou partie du Peuple togolais, en tant que partie civile lors d’une action en justice ;

4- Offre de compétence et de services : proposer de mettre à disposition de CVU-TOGO-DIASPORA et Consorts, une compétence intellectuelle, technique, opérationnelle ou même des équipements à des fins de mobilisation des consciences pour des actions collectives et coordonnées en tout respect des lois en vigueur ;

5- Organisation des processus électoraux : Le temps est venu au Togo, d’en finir avec la comédie de l’« observation électorale » qui se termine invariablement au Togo par la légitimation des données falsifiées et invérifiables fournies par le pouvoir politique et ses divers démembrements. Nous proposons d’entamer une réflexion en profondeur, collective et ouverte, sur la contribution des divers acteurs concernés, partis politiques et organisations de la société civile, à l’organisation des processus électoraux. A tire d’exemples, cette réflexion se déclinera sur les aides aux inscriptions sur les listes électorales, la surveillance des opérations de vote, le récolement des résultats bureau par bureau, et toutes autres actions appropriées. Il s’agit de contribuer concrètement et efficacement à la manifestation de la vérité des urnes, au moyen de preuves tangibles, vérifiables et irréfutables, ce dès la proclamation immédiate des résultats au niveau des bureaux de vote locaux. Le système informatique douteux au Togo, pourra toujours servir de confirmation ou de contestation ;

6- Promouvoir l’alternative de la troisième voie politique pour une sortie de crise togolaise : en accepter le principe correspond à la conjugaison de « nous tous indépendants ». Cela devrait contribuer à mettre en valeur les propositions de sortie de la crise togolaise démarrée en 1963 avec le coup d’Etat militaire de Gnassingbé père de 1967 et le coup d’Etat constitutionnel sanglant de 2005, et renouvelé à plusieurs reprises par des contre-vérités des urnes depuis ;

7- Organiser la conférence inclusive : celle-ci devra regrouper les forces alternatives à celles du pouvoir Gnassingbé, avant d’engager des négociations avec les lobbies soutenant la liberté, la paix, la vérité et la justice.

Rappelons tout de même que les amis du peuple togolais ne sont pas toujours ceux en lesquels le Peuple croit. Aussi, la vigilance et l’analyse en profondeur s’imposent pour reconstruire l’identité et l’unité d’un Peuple togolais indépendant. Pour ce faire, le cadre d’un projet politique alternatif, la Charte de Mutation du Togo, peut servir de creuset. Le Peuple togolais doit prendre conscience qu’il doit se séparer des autocrates et des légitimateurs pour gagner le marathon démocratique doté d’une double arrivée.

La libération effective du Togo et de son Peuple est à cette condition !!!

Le 27 avril 2022.

La Direction du :

Réseau de Coordination de la Diaspora Togolaise Indépendante (RCDTI) et du Collectif pour la Vérité des Urnes-Diaspora Togo (CVU-Togo-Diaspora) en partenariat avec toutes personnalités ou structures de la société civile indépendantes.

Signataires : RCDTI, CVU-Togo-Diaspora, partenaires et sympathisants :

Yves Ekoué AMAÏZO, Dr.
Jean-Pierre Akoété BALIKPO
Ernesto D’ALMEIDA, Dr.
Mathieu D’ALMEIDA
Koffi DEKU, Ing.
François FABREGAT
Geneviève MOUTON
Antoine RANDOLPH, Dr.

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Contact et Coordination : [email protected] et [email protected]

Note : Toutes les personnalités ou associations qui souhaitent être signataires des textes de RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA peuvent le faire en écrivant par courrier électronique à l’adresse ci-dessous. Ils ou elles auront l’occasion de participer à l’une ou l’autre des téléconférences fondant notre démocratie participative et proposer des solutions dans le cadre du projet de société commun pour l’avenir du Togo en vue d’une transition.

© RCDTI & CVU-Togo-Diaspora

Notes & Références, voir ici : CVU-Togo-Dispora

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