Le Togo, pour mieux prévenir l’extrémisme violent sur son sol, a mis en place un plan en trois volets, analysé ici par le député Gerry Taama, également président du Nouvel engagement togolais, un parti qui se réclame de l’opposition.
Extrémisme violent, le Togo fait face avec 258 milliards de francs dans la région des savanes
Comme je vous l’ai promis, nous avons eu mardi dernier une communication par le ministre de la sécurité, le général Yark, sur l’extrémisme violent en rapport avec le Togo.
Cette communication était destinée aux responsables des partis politiques, avec pour objectif, une large communication avec la base. Et j’ai moi la chance de communiquer avec un million de personnes par mois grâce à cette page. Je vais donc vous donner certains points clés de cette communication, en essayant de ne pas être trop long.
L’extrémisme violent au Togo est intimement lié à la situation sécuritaire dans la sous-région, en commençant par les révoltes Touaregs dans le sahel, qui datent déjà des années 60. La chute de Kadhafi et le saccage des arsenaux libyens, la guerre civile en Algérie, la montée en puissance de groupes terroristes dans le sahel comme Boko Haram, Ansar dine, AQMI ont contribué à l’instabilité dans le sahel, avec notamment le début de la guerre civile au Mali.
En 2013, le Togo sera le premier pays de la CEDEAO a envoyer des troupes au Mali, en réponse à l’appel des autorités maliennes. Cette réaction fait du Togo une cible auprès des Djihadistes puisque dans les effets de terroristes qui attaquent Grand Bassam en 2015, on y découvre que les deux cibles désignés étaient Lomé et Abidjan.
Face à la recrudescence des attaques dans la sous-région, l’initiative d’Accra a été lancée en 2017. Regroupant le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo,(le Mali et le Niger sont des pays observateurs) cette opération conjointe d’envergure vise à prévenir la propagation de l’extrémisme violent à partir du Sahel et à lutter contre la criminalité transnationale organisée en zones frontalières. Elle consiste également à mieux coordonner la lutte contre le terrorisme dans la sous-région dont l’action consiste à partager des informations, du renseignement, et à des opérations militaires conjointes.
Dès 2018, le Togo a anticipé en réorganisant sont dispositif militaire avec de nouvelles installations militaires et des régions militaires, la sécurité aux frontières a été renforcé avec l’opération Koudjouaré, avec une présence permanente de troupes de GOUloungassi à Mandouri.
En mai, 2019, les premières incursions terroristes ont été observées au Togo et 19 pax interceptés ont été remis aux autorités burkinabè.
9 novembre 2021, attaque dans le village de SANLOAGA, pas de victimes.
10 mai, attaque dans la localité de KP2KPAKANDI. 8 morts et 14 blessés du côté togolais, et d’après les informations recueillies autour du village de Namoutigou du coté burkinabé, les terroristes ont enterré 15 des leurs.
La riposte s’organise à trois niveaux
Un renforcement des équipements militaires et des installations (ça là on en parle pas ici)
Une amélioration des conditions de vie des populations de la région des savanes. La région des savanes, c’est 8470km², 1 million d’habitants, 7 préfectures, 16 communes et 1073 villages. Le gouvernement réagit face à cette situation à travers le Comité interministériel de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent (CIPLEV). Pour améliorer les conditions de vie des populations, c’est 258 milliards qui sont mis sur la table, et tous les secteurs sont concernés. Eau, électricité, route, écoles, crédits, santé…La vérité est que sans l’adhésion des populations, la lutte contre l’extrémisme violent est impossible.
La troisième riposte repose sur les opérations sous régionales, notamment celles opérées par l’initiative d’Accra. Alors que ces opérations impliquaient autrefois uniquement les gendarmes et les policiers, le prochaines verront l’engagement des militaires.
Pour finir, il faut savoir que sur la frontière septentrionale, les forces de défenses burkinabés se sont repliées autour de la ville de Compienga, du coup, il reste un no mans land de 30km où circulent les terroristes. Des discussions sont en cours pour rendre le droit de poursuite possible, en cas d’agression surtout.
Voilà, j’ai été long, mais je suis disposé à répondre à vos questions. Sur les questions de sécurité, c’est l’union sacrée et je ne ferai pas de critiques ouvertes. Si j’ai des observations, elles seront faites en comité restreint.
Gerry Taama