« Situation de la veuve, 10 ans après la promulgation du Code des Personnes et de la Famille. » C’est le thème choisi pour la 12e édition de la Journée internationale des veuves au Togo. Pour l’occasion, l’ONG Fonds d’Aides aux Veuves et Orphelins (FONDAVO) a organisé, le jeudi 23 juin 2022, une conférence à Lomé autour du thème.
Faisant le bilan à la lumière du droit, Me AFO Abdul Razak Imale a, dans sa communication, relevé des avancées considérables au niveau du nouveau Code des Personnes et de la Famille promulgué en 2012 par le chef de l’État Faure Gnassingbé. Parlant des droits, le juriste a notamment évoqué une amélioration de la rotation successorale de la femme. Au niveau des protections, Me AFO Abdul Razak Imale s’est réjoui de l’interdiction de lévirat, « cette pratique coutumière qui veut qu’au décès du mari son petit-frère ou un cousin lointain se marie avec la veuve. Aujourd’hui la loi dit ”Non”, les femmes peuvent refuser (…) Autre protection également, le droit de rester dans le logement du conjoint décédé pendant 30 mois. Il y a aussi la possibilité pour la veuve de refuser de se soumettre à des rites de veuvage dégradants et désolants », a-t-il déclaré face aux médias.
Néanmoins, le juriste relève des imperfections au niveau de la loi. Il a notamment parlé de l’article 413 du nouveau du Code des Personnes et de la Famille qui, a-t-il expliqué, veut que l’enfant du conjoint décédé vienne à la succession avant la femme. « Nous trouvons que ce n’est pas normal. C’est le contraire qui devait se faire. La femme doit venir en premier et les enfants en second », analyse Me AFO Abdul Razak Imale. Le juriste a aussi parlé de l’article 428 « qui accorde ¼ de la succession de l’héritage du défunt mari à la femme. Nous pensons que c’est injuste parce que la femme a contribué à mettre en place la richesse de l’homme », relève-t-il.
L’ONG FONDAVO compte donc entreprendre des actions au niveau des pouvoirs publics pour que ces imperfections du Code des Personnes et de la Famille soient corrigées pour une meilleure condition des veuves.
« Nous allons faire les plaidoyers les semaines prochaines pour que la cause soit entendue et que définitivement les veuves ne soient pas spoliées dans leur droit. En tant que citoyens que toutes les dispositions du code des personnes et des familles soient en leur faveur », a affirmé le Dr Charles Birregah, président de l’ONG FONDAVO.
Aussi, la rencontre a été marquée par une deuxième sensibilisation axée sur les maladies récurrentes. Au cours de sa communication, le Dr Dimiline Tademana a, notamment, sensibilisé les veuves sur des maladies comme l’AVC, l’hypertension, etc.
La rencontre a eu lieu à l’École Supérieure des Affaires (ESA) à Agoè dans l’amphi 500. Elle s’est terminée par la remise symbolique de micro-crédits et de distribution de vivres aux veuves. Ces dernières ont eu droit également à un bilan de santé.
L’ONG Fonds d’Aides aux Veuves et Orphelins (FONDAVO) a été créée en 1995 par le Dr Charles Birregah. Reconnue par l’État togolais, elle lutte contre les discriminations faites aux veuves et orphelins, leur apporte des soutiens financiers, des vivres et non-vivres à travers des actions sociales.