Le Togo membre de Commonwealth, de quoi retourne-t-il exactement?

Il semble, selon les abondantes informations qui ont envahi les réseaux sociaux depuis samedi, que notre pays le Togo, ferait désormais partie des pays de Commonwealth, qui regroupe essentiellement des États d’expression anglaise.

Qu’est-ce que cela signifie concrètement pour le citoyen togolais ? Désormais, le Togo adoptera-t-il l’anglais comme langue officielle un peu comme l’avait fait le Rwanda ? Que gagne le pays en y intégrant? De quelle manière une telle intégration a-t-elle eu lieu et quelles en seront les supposées retombées positives ? Quels peuvent être les risques liés à une telle intégration de notre pays au Commonwealth quand on sait que la France ne cède rien de son pouvoir tutélaire sur ses anciennes colonies ? Qu’est-ce que les gouvernants attendent-ils concrètement du peuple à partir du moment où ils ont engagé le pays entier dans une telle organisation ?

Voilà une série de questions logiques et naturelles auxquelles le togolais a du mal à trouver des réponses et c’est là, encore une fois, l’une des faiblesses majeures de l’équipe gouvernementale actuelle.

Comment se fait-il qu’un gouvernement engage le sort de plus de 8 millions d’âmes dans une organisation internationale sans entretenir un débat intellectuel de haut niveau sur la question ou simplement, sans en expliquer les contours ?

Je ne sais pas si ma mémoire est poreuse, mais il ne me souvient aucunement que notre Assemblée Nationale ait eu, entre temps, à débattre de l’opportunité ou non d’une telle entrée du Togo à ce regroupement ? Ce qui, à mon sens, est une défaillance notoire dans une démocratie ou même, dans une supposée démocratie. Mais bien pire, je n’ai pas entendu ou vu de membres de gouvernement organiser une conférence de presse consacrée au sujet ou débattre sérieusement de cette question avec des intellectuels sur des médias locaux.

Comment donc veut-on que les citoyens comprennent les actions de leurs dirigeants et d’y adhérer aisément ? Il va falloir qu’on en parle, car il s’établit de plus en plus clairement que c’est ce manque de stratégie efficiente d’information et de communication qui est la principale cause du déphasage flagrant qui persiste entre les gouvernants et les gouvernés dans notre pays. Le peuple a, c’est une évidence, le droit de tout savoir, tout!

Luc Abaki

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