Edouard Kamboissoa Samboe, journaliste et analyste politique travaillant au journal religieux La Croix Africa, fait son analyse de la situation sécuritaire dans le nord du Togo. La région subit l’incursion des djihadistes ces derniers temps. La dernière attaque terroriste (la 3e du genre) dans cette zone frontalière avec le Burkina Faso remonte au 16 juin 2022 à Gouloungoussi. C’est dans une tribune. Lecture !
#Attaque#Gouloungoussi : Le GNIM montre qu’il maitrise les frontières ?
Éviter la prise de Gouloungoussi, pour éviter le pire, mais aussi éviter l’ouverture d’un front sud du Burkina, surtout d’un front nord du Ghana et du Togo en direction de la Côte d’Ivoire. Ce point frontalier est stratégique et sa prise serait une menace à la paix pour les trois pays frontaliers, mais aussi de la RCI.
Gouloungoussi est l’autre Kpekpandi à une différence approximative. L’attaque du village de Gouloungoussi, le 16 juin dernier, ce village de la corne septentrionale du Togo, situé à la frontière avec le Ghana et le Burkina, affiche une autre ère dans la tactique des groupes armés actifs, désormais entre le Sahel et l’Atlantique. Mais du contrôle des frontières.
Le mode opératoire s’apparente à des bandits armés liés au GNIM ou GSIM (Groupe de Soutien à l’Islam et aux musulmans) qui essaiment la frontière du Burkina avec le Togo. Ledit groupe avait attaqué le 11 mai dernier le poste de contrôle avancé de Kpekpakandi (Frontière Togo-Burkina).
Cette œuvre du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) est connue des autorités du Benin et du Togo. L’attaque avait fait 8 morts et 13 blessés dans les rangs des soldats togolais.
Selon des sources militaires et religieuses locales, les populations de Gouloungoussi s’étaient réveillées avec des échanges de coups de feu, entre une patrouille des #FAT (Forces armées togolaises) et un groupe d’assaillants armés des fusils d’assauts.
Les mêmes sources parlent d’une embuscade tendue par les assaillants contre les commandos d’une unité d’élite en patrouille dans la localité. Pendant plus de 3h du temps, les militaires togolais ont fait battre en retraite les assaillants par la supériorité de leur puissance de feu.
On parle de la débandade de ce groupe armé en rang dispersé vers les confins de la frontière du Ghana et du Burkina. Et, une fouille systématique de la localité par les #FAT. Mais aucune bilan n’est encore officiel.
Depuis plusieurs semaines, avant l’attaque de Kpekpakandi, le 11 Mai dernier, plusieurs observateurs ont parlé des activités du GNIM ou GSIM dans la frontière du Burkina.
Autant le Ghana que le Togo, on parlait de la présence des hommes en armes dans les localités de l’Ouest de la préfecture de Tandjoaré au Togo vers le district de Bunkpurgu au Ghana.
Parmi les signatures du GNIM, on note l’attaque des postes des forces de défense et de sécurité, la destruction des représentations de l’Etat, la chasse aux populations civiles en vue d’ouverture de corridor pour les différentes contrebandes.
Désormais avec l’attaque de cette zone tri frontalière, un troisième front s’ouvre sur le Togo et un possible front sur le Ghana. Il parait tactique de constater que le Burkina Faso est touché en son territoire sud, notamment la ville de Cinkanssé, Koulpelgo, Kompienga, soit une paix précaire si rien n’est fait pour les neutraliser au plus vite.
Il est désormais certain que la ligne Arlit, Kpendjari avec le Burkina, le Benin, le Togo se poursuit au Ghana en direction des lignes frontalières souvent poreuses, jusqu’en Côte d’Ivoire.
La zone de Cinkanssé jusqu’ici épargnée des violentes terroristes entre dans la danse. Le Togo qui dispose d’une base militaire à l’ouest de Dapaong, le 4e RIA (4e Régiment Interarme) devrait travailler avec la base militaire de Tenkodogo et celle du Ghana pour bombarder rapidement les positions terroristes dans cette zone, au risque de les voir perturber dans le futur, la jonction Bittou-Cinkansé, voire la douane de Cinkansé dans le futur.