Ces dernières années, l’Afrique de l’Ouest est devenue une région instable en proie à des attaques terroristes de divers groupes de renommée internationale. Ces activités terroristes ont causé des morts, de l’insécurité et un manque de paix dans toute la région alors que les pays touchés luttent pour contenir la situation et rétablir la loi et l’ordre.
Le pouvoir exécutif dans la région joue un rôle déterminant en veillant à ce que chaque pays prenne des mesures pour résoudre les conditions instables. Les présidents des pays touchés utilisent le mandat légal conféré par la constitution pour instituer des lois et formuler des structures gouvernementales pour aider à remédier au scénario. Cet article revient sur la situation en Afrique de l’Ouest et évalue les mesures et pratiques prises pour réprimer les actes terroristes. L’article illustre la situation pratique dans des pays individuels tels que le Mali, le Bénin, et le Togo, en vue d’établir des comparaisons et des conclusions sur la voie à suivre dans la recherche de solutions durables.
Les pays du monde entier continuent d’être confrontés à de divers types de crises qui font pression sur les autorités pour qu’elles recherchent des solutions durables. Le terrorisme et les frustrations économiques font partie des défis qui sont devenus monnaie courante à l’échelle mondiale et provoquent des troubles indicibles pour les nations. Différents pays ont mis en place divers mécanismes pour résoudre ces problèmes qui les affligent en fonction de leurs structures organisationnelles et de leurs mandats constitutionnels qui confèrent des pouvoirs juridiques aux titulaires de charge publique. La mesure dans laquelle ces différents mécanismes d’arbitrage réussissent à résoudre les crises liées aux pays varie considérablement. Cet article réfléchit sur la frustration de comparer l’insécurité au sud du Burkina Faso, la partie nord du Togo, du Ghana et du Bénin à celle du Mali. Les commentaires répétés de certains analystes, parlementaires et même intellectuels ne sont pas du tout un acte anodin mais politique. Ne serait-il pas évident de voir la gouvernance, l’économie politique, la sociologie politique et le lien entre la sécurité et le développement dans ces régions avant d’avancer toute implication terroriste djihadiste de manière holistique ?
En Afrique de l’Ouest, une tendance systématique semble familière à toute la région concernant la manière dont l’exécutif, en particulier les présidents, sont impliqués dans la gestion des crises. La plupart des présidents ouest-africains dirigent les structures gouvernementales en tant qu’exécutif, les pouvoirs qui leur sont conférés, y compris la mise en place de gouvernements. Leurs rôles s’étendent au maintien de la sécurité, de la paix et de la stabilité, qui sont cruciales pour le développement socio-économique et l’intégration régionale efficace.
Ces présidents collaborent également avec d’autres chefs d’État régionaux sous les auspices de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour lutter contre le terrorisme. Par exemple, l’un de ces pays qui souffrent de la menace du terrorisme est le Mali, un État membre de la CEDEAO. Les pouvoirs exécutifs permettent au chef de l’État de coordonner avec les partenaires de développement, notamment les Nations Unies (ONU), l’Union africaine (UA), l’Union européenne (UE), la Banque mondiale et d’autres partenaires internationaux. Malgré les multiples accords militaires entre le Mali et les institutions internationales, le pays tarde à retrouver la tranquillité, renforcer les institutions démocratiques, le commerce, l’investissement, et participer au Partenariat transsaharien de lutte contre le terrorisme.
Le Burkina Faso est l’un des pays d’Afrique de l’Ouest en proie à de nombreuses crises qui menacent sa sécurité et provoquent des frustrations économiques d’une ampleur incalculable. Depuis 2011, le pays a vu des groupes liés à l’État islamique et à al-Qaïda s’infiltrer depuis le Mali voisin et s’intégrer dans le nord et l’est du pays (Nations Unies, 2020). Le Président du Burkina Faso de l’époque a exercé son rôle de chef de l’exécutif pour faire appliquer plusieurs instruments contraignants, notamment les protocoles et conventions sur la prévention, le règlement et la gestion des conflits.
Ce pourtant on observe des cellules terroristes du Sahel se diriger vers le golfe de Guinée depuis la déstabilisation de l’état du Lybie. Depuis quelque temps, la province septentrionale des pays entourant le sud du Burkina Fasso, en particulier le Togo et le Bénin, subit des pertes humaines. Ces pertes illustrent la capacité des groupes extrémistes violents à organiser des attaques même dans ces pays pour exploiter la porosité des frontières. La tournure des événements décrit comment le Togo a enregistré son 3ème attentat terroriste en moins d’un an. Avant ces trois incidents, il n’y avait pas de groupe terroriste connu dans le pays. Le Président de la République du Togo s’est récemment engagé dans la diplomatie pour débloquer la crise malienne. Pouvons-nous de facto faire un lien entre ces récents incidents ?
La tendance à confondre ces différents conflits dans ces pays de la zone de la CEDEAO est compréhensible. Ils ont les mêmes dénominateurs communs en termes de besoins. Dans certaines régions où l’insécurité sévit, il y a le manque d’infrastructures de base et la complexité des dynamiques locales (relation complexée entre militaires et civils, corruption, népotisme, mauvaise gouvernance.
Les présidents de la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest jouent également un rôle régulier de suivi et de surveillance. Ils recueillent des informations à jour dans le respect des lois visant à combler les lacunes de gouvernement en matière de sécurité et de paix. Par exemple, le président de la Sierra Leone a ratifié la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée en 2014 dans le cadre de mesures visant à renforcer les lacunes dans les lois du pays. Dans le même ordre d’idées, l’Initiative d’Accra établit une alliance militaire des pays côtiers. L’objectif de l’Initiative consistait à mener des opérations conjointes pour empêcher le terrorisme de se propager au long du Sahel, le Nigéria et aux pays côtiers d’Afrique de l’Ouest et à lutter contre le crime organisé dans les zones frontalières. Dans l’ensemble, la tendance en Afrique de l’Ouest illustre une pratique où les dirigeants jouissent légalement le pouvoir d’initier des projets d’amendement de lois de leurs gouvernements et de formuler des ordonnances pour améliorer la capacité de traiter des questions complexes et difficiles telle que de terrorisme. Les dirigeants ont le pouvoir légal d’intégrer des partenaires, locaux et des organisations internationales pour accroître l’adhérence à de tels scénarios de crise.
Il est assez difficile de rechercher la paix sans chercher à privilégier l’harmonie endogène. Un appareil militaire impressionnant ne fera pas grand-chose si la population se sent marginalisée et que la gestion du pays est entre les mains de l’élite et d’une minorité proche de la classe dirigeante. Les efforts de lutte contre le terrorisme doivent être en harmonie avec les mécanismes de résolution des conflits internes. Les pays de la CEDEAO doivent réussir à mettre en pratique la séparation des pouvoirs. La promotion de la lutte contre l’impunité et de la bonne gouvernance doit être réalisée par un audit moral et physique des acteurs publiques. Il est absurde d’avoir des représentants élus qui ne se reconnaissent pas comme ayant des dispositions suffisantes pour réglementer et contrôler les activités exécutives et législatives.
Les organisations indépendantes de la société civile devraient être plus actives dans la dénonciation des comportements contraires à l’éthique des élites politiques, tandis que le pouvoir judiciaire devrait être plus indépendant dans la prestation de la justice. L’organisation de la société civile est vitale à des fins démocratiques et pour consolider la bonne gouvernance. Cet objectif est réalisable grâce à des ateliers d’éducation et de formation des capacités. De cette façon, la société civile jouera sans aucun doute un rôle clé dans la défense des droits des communautés défavorisées dans la fourniture de services publics là où les gouvernements ont fait preuve de méfiance. Dans les pays sous menaces terroristes, les sociétés civiles sont soit fédérées aux actions gouvernementales, soit voient leur marge de manœuvre réduite à néant.
Cette insécurité à nos frontières apparaît comme une étape nécessaire pour redéfinir nos valeurs afin de concevoir tout espoir de paix, de bonne gouvernance et de réconciliation, plutôt qu’une posture perpétuelle de conflits. Il est difficile de comparer les attentats terroristes du Mali à ceux du sud Burkina compte tenu de manque de données quantitatives. Cependant, les gouvernements de ces pays peuvent être pro-actifs par apport à des facteurs endogènes existants dans ces régions.
Dr Yawo O. Kondo * Études internationales, Université du Nebraska* Administration de l’informatique de la santé, Université du Maryland* Technologie de l’information, Université Walden* Contact : [email protected]