A l’occasion de la célébration de la fête de l’indépendance du Gabon, le mardi 16 Août passé, Ali Bongo a prononcé un discours qui crée la polémique sur ses intentions de conserver le pouvoir après ses deux mandats. Affaibli par un AVC dont il se remet progressivement, le président gabonais semble s’inscrire dans la ligne des « fils présidents » déterminés à pérenniser les règnes familiaux.
Certains extraits du discours du Chef d’Etat gabonais laisse fortement présager sa volonté de briguer un troisième mandat. Celui déclarait : « Je continuerai dans les mois et années à venir à nourrir des ambitions, de grandes ambitions, pour le Gabon ». Et ajoute : « Je ne vous abandonnerai jamais ».
On se rappelle également des propos tenus par Ali Bongo en mars 2022 lors du 54ème anniversaire de son parti, le Parti Démocratique Gabonais (PDG). Celui-ci, devant ses partisans, annonçait en substance : « Je serai là avec vous en 2023, la seule issue sera la victoire franche, nette, indiscutable ».
Il n’en faut pas plus pour que les partis d’opposition réagissent. Ainsi, Albert Ondo Ossa, ancien ministre de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, opposant au Chef d’Etat gabonais, estime que son bilan est négatif et qu’il doit se retirer. Pour le professeur d’économie à l’Université de Libreville, « Quand on revoit les déclarations d’Ali Bongo en 2009, on se rend compte qu’en quatorze ans, aucune d’entre elles n’a été réalisées. Le Gabon a connu une dégradation sérieuse, Bongo en quatorze ans de pouvoir n’a jamais été aux côtés des Gabonais, encore moins des couches sociales les plus défavorisées. Il a plutôt, durant ses années de pouvoir, été aux côtés de ses amis, aux côtés de jeunes incompétents, sans qualifications ni expérience, aux côtés de délinquants reconnus ayant détourné des biens et des fonds publics. Pour ma part, ce qu’Ali Bongo a de mieux à faire, c’est se taire et se retirer ».
Le suspens ne durera pas longtemps puisqu’il ne reste que quelques mois pour ces élections présidentielles.
Barth K.