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Friday, April 26, 2024
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Décès d’Elisabeth II : Les tweets polémiques d’Uju Anya, une universitaire américaine d’origine nigériane

Une polémique enfle actuellement sur les réseaux sociaux du monde anglophone, notamment ceux nigérians, anglais et américains.

Il y a deux jours, l’universitaire américaine d’origine nigériane, Uju Anya, issue de l’ethnie Igbo, a publié un certain nombre de tweets au vitriol contre la Reine Elisabeth II, dans lesquels elle souhaitait que cette dernière meure dans d’atroces souffrances.

Twitter a supprimé les posts qui suscitent colère et indignation dans l’opinion anglaise et américaine, mais Uju Anya, qui risque son poste à l’Université américaine où elle enseigne, maintient sa position. Et elle est soutenue par une grande majorité de sa communauté Igbo.

L’histoire des rapports entre l’Afrique et l’Occident comporte beaucoup de séquences très douloureuses. La première fois que j’ai entendu parler de la guerre du Biafra, j’avais 15 ans et terminais le collège. C’était à travers le roman « Sunset in Biafra » de l’écrivain nigérian Elichi Amadi. Adolescent, j’avais été profondément bouleversé par autant de cruautés commises envers les populations, même les vieilles personnes et les enfants.

Plus tard, à travers mes lectures (je conseille les romans “Half of a yellow sun” de la magnifique Chimamanda Ngozi Adichi, “Sozaboy” de Ken Saro-Wiwa, et le recueil de nouvelles ” Girls at war and other stories ” de Chinua Achebe), je me suis rendu compte de combien cette guerre qui avait duré trois ans (entre 1967 et 1970) et occasionné 150 000 morts, presque 2000 000 de civils morts de faim, 5000 000 de réfugiés et déplacés, a bouleversé à jamais des générations entières de Nigérians, les Igbos notamment, et surtout de l’implication directe de l’Angleterre (qui fournissait des armes et du matériel de guerre au gouvernement nigérian contre les combattants du Biafra) dans cette guerre qui restera l’une des plus grandes catastrophes qu’ait connues l’Afrique postindépendance.

Voir aujourd’hui une victime directe de cette guerre s’en prendre à une Elisabeth II qu’elle accuse du génocide de son peuple est d’une grande tristesse. Mais on se pose cette question simple : que laisse-t-on aux victimes de ces multiples atrocités occasionnées en Afrique à part la haine et la vengeance ?

Parce qu’il faut le dire : le temps ne pourra pas, comme on le pense à tort, panser toutes les blessures provoquées par les conquêtes destructrices de l’Occident en Afrique. Il y aura toujours, tapis dans l’ombre, des fils, petits-fils, arrière-petits-fils de ceux qu’on a brimés, tués, humiliés, qui réclameront justice et crieront vengeance.

Mais il y a plus grave. On a l’impression que sous nos yeux, cette même histoire sanglante se répète, avec des méthodes sinon plus cruelles, du moins similaires.

Et cette fois-ci l’Occident n’est pas seul. La Chine et la Russie s’y sont ajoutées, plus pernicieuses et violentes, déchirant une Afrique vendue par ses dirigeants et élites, brisant, chaque jour, au plus profond d’eux, des millions d’hommes et de femmes qui porteront à vie une douleur qui ne s’estompera guère.

David Kpelly

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3ZZZ
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September 13, 2022 3:54 pm

La soeur a bien raison. Derrière la bonne vieille dame gâteau, c’est une raciste qui chérit les peuples soumis. Sa disparition ne fait ni chaud ni froid. RAS

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