La médiation togolaise a annoncé à grand bruit la libération de trois des 49 militaires Ivoiriens. L’annonce officielle a été faite samedi 3 septembre à Lomé, lors d’un point de presse conjoint réunissant les ministres des Affaires Étrangères du Togo, Robert Dussey et du Mali Abdoulaye Diop, et le Directeur de Cabinet du Président ivoirien Fidèle Sarasoro.
Pour Robert Dussey, ce geste intervient, grâce à la facilitation conduite par le Togo et l’implication du Chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé dans la résolution de cette affaire. « Le Président de la République togolaise se réjouit que le Président Assimi Goïta ait accepté de libérer, dans un geste humanitaire, trois prisonniers sur les 49. Donc trois soldats ivoiriens sont libérés et les discussions sont en cours pour que très rapidement, les autres militaires en détention puissent recouvrer la liberté.»
Dans la foulée, trois femmes « mercenaires » ou « otages » c’est selon ont été remises à la partie ivoirienne qui « déplore que des manquements et des incompréhensions aient été à l’origine de cet événement fortement regrettable. La République de Côte d’Ivoire, soucieuse de maintenir des relations de bon voisinage avec le Mali, s’engage à respecter les procédures des Nations Unies ainsi que les nouvelles règles et dispositions maliennes édictées, relatives au déploiement des forces militaires au Mali ».
Il n’en fallait pas plus pour tresser des lauriers au jeune doyen « Grand médiateur » et son disciple Dussey. Mais lorsqu’on voit la politique intérieure du Togo avec la centaine de prisonniers d’opinion, au surplus des enseignants et élèves sont en prison depuis cinq mois pour avoir revendiqué un mieux-être, cela interroge à plusieurs égards. Si la situation de ceux que la transition malienne qualifie de « mercenaires » en mission de déstabilisation de leur pays préoccupe à ce point Faure et Dussey, qu’en est-il des pauvres et innocents élèves de Dapaong ?
Lorsque Dussey crie à tue-tête que « la diplomatie togolaise est une diplomatie pragmatique de neutralité et de non-alignement pour mieux servir les causes de la paix , de la sécurité collective , de l’intégration régionale et africaine et du développement humain », on peut légitimement se demander s’il se comprend lui-même.
Dans ce pays, on fracasse les tympans en disant que la question des prisonniers politiques et d’opinion en général est une affaire de justice. Et les 49 militaires ivoiriens n’ont-ils pas été inculpés pour « pour des faits de « crimes d’association de malfaiteurs, d’attentat et complot contre le gouvernement, d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État, de détention, port et transport d’armes de guerre et de complicité de ces crimes», selon le Procureur Samba Sissoko dans un communiqué ?
Pour se montrer un peu crédible, le Togo doit nécessairement soigner sa politique intérieure qui trahit la duplicité et le double langage du régime Gnassingbé.
Honoré Adontui
Le Correcteur
Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas on reconnait que le lièvre va vite. De même il faut reconnaitre que la médiation du Chef de l’Etat Faure Essozimna Gnassingbé dans l’affaire des 49 soldats ivoiriens actuellement retenus au Mali, porte des fruits. La magnanimité des autorités Maliens qui ont libérés trois des 49 soldats est non seulement un signe humanitaire mais surtout de bonne foi. Cela traduit la confiance de ces autorités Maliens en la personne du Président de la République. A bien voir, les populations maliennes et ivoirienne, voir les populations africaines dans leur ensemble sont les mêmes, ceci doit nous amener, un tant soit peu à régler nos divergences entre nous. Comme l’adage le dit si bien, le linge sale se lave en famille. Il ne faut vraiment que les gens cherchent à faire l’amalgame entre cette affaire et l’affaire des enseignants et élèves qui sont détenus qui des raisons de droits communs. Même à son pire ennemi on ne peut souhaiter la prison. A l’orée de cette rentrée scolaire, les uns et les autres doivent plaider pour que l’autorité soit magnanime pour libérer ces personnes qui après tout ce temps ont sûrement compris la sanction.