Togo- La ville d’Aného lutte pour faire face à l’érosion et garder ses plages

La côte togolaise longue de 56 km subit les affres de la progression de la mer sur le territoire chaque année. La ville d’Aného située entre les bras de la mer et de la lagune avec son embouchure fait l’objet de l’érosion au risque de faire engloutir cette ville si rien n’est fait. Des travaux de construction et de réaménagement d’épis ont démarré.

Au milieu des cocotiers sur la plage d’Aného, non loin de l’hôtel de ville, Spéro fait sa promenade du soir. Il admire les vagues qui viennent s’écraser sur la côte. Il pense aussi aux ravages qu’elles font sur le littoral : « Quand j’étais au collège, on venait au foot sur la plage. On avait plus d’un kilomètre de plage. Aujourd’hui, il ne reste qu’à peine 20 ou 30 m ».

La mer dans sa folie a englouti ici beaucoup de biens. Assion a sa maison à Flamani, le quartier en face de la plage : « Des cocotiers, des maisons ont été englouties. Il arrive lors des marées d’apercevoir à partir de la maison la montée des eaux et cela fait très peur ».

Plusieurs solutions ont pourtant été envisagées, comme la construction de jetées, mais elles n’ont pas résisté : la mer avance plus violente que jamais. Elle ronge, en moyenne, la côte 3 à 5 m chaque année.

Il y a quelques semaines, des travaux destinés à regagner du terrain sur la mer ont repris. C’est un projet sous-régional, essentiellement financé par la Banque mondiale. Les travaux consistent à poser des blocs de roche à partir de 28 m de profondeur sur 1,6 m de long dans la mer. Komi Gueffly, chargé d’aménagement du territoire à la commune des Lacs 1 : « Les travaux, ils vont commencer en période de basse marée et cela va durer seulement 6 mois ».

Développer des projets touristiques

Selon les ingénieurs sur le chantier, ces travaux permettront de récupérer 1 km de plage par endroit entre les localités d’Agbodrafo jusqu’à Grand-Popo au Bénin, une distance d’environ 38 km de littoral.

La reconstruction de la plage est ainsi une véritable opportunité pour cette ville balnéaire. « La ville d’Aneho est une commune d’eau, parce qu’elle est bordée d’un côté par l’océan Atlantique, de l’autre côté par la lagune. L’eau est la chance de la ville, l’eau est le bonheur de la ville, en ce sens que l’eau peut servir d’attraction, explique le maire d’Aneho, Alexis Aquereburu. La ville est bordée par une plage magnifique. Et donc, l’organisation de cet espace fluvial, de cet espace marin est une excellente opportunité de la ville parce qu’elle peut servir au développement de plusieurs projets touristiques, notamment en faisant de cette ville-là une vraie cité balnéaire grâce à sa position géographique. Et donc, la stabilisation des côtes permet évidemment de créer des activités génératrices de revenus et de créer de la créativité pour une offre touristique importante qui va permettre la création d’emplois pour les jeunes de la ville ».

Peter Sassou Dogbé

RFI

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