La filière soja est devenue aujourd’hui incontournable, très prometteuse et prisée par des Togolais qui se sont organisés autour d’elle pour assurer son développement et permettre aux acteurs d’en vivre. D’ailleurs pour cette campagne 2022-2023, 300.000 tonnes sont fixés comme objectif à atteindre, contrairement à 250.000 tonnes produits au cours de la campagne 2021-2022. Mais on se demande s’il y aura la campagne de soja cette année, vu le retard observé dans son lancement.
Le lancement de la campagne de la filière café-cacao a été déjà fait à Atakpamé il y a quelques jours par les ministre en charge du Commerce et son collègue de l’Agriculture. Parallèlement à cela, on se demande s’il y aura la campagne de commercialisation de soja cette année, puisque généralement, en ce mois de novembre, cette campagne devrait commencer par battre son plein.
En effet, l’ampleur que prend la filière soja a amené les acteurs à s’organiser en mettant en place en 2018 le Conseil interprofessionnel de la filière soja au Togo (CIFS-Togo). Généralement, c’est en septembre que le ton de la campagne est donné à travers un communiqué conjoint du ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Consommation locale, Kodjo Adedze et du ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et du Développement rural, Antoine Lekpa Gbégbéni qui sont membres du Comité de coordination de la filière soja (CCFS). Ce communiqué est suivi de celui du CIFS invitant les acteurs à déposer leurs dossiers pour l’agrément, afin de participer à la campagne de commercialisation de soja. C’est après ces étapes que la campagne est lancée généralement dans la deuxième moitié du mois d’octobre.
A titre d’exemple, la campagne 2019-2020 avait démarré le 21 octobre 2019, celles de 2020-2021 et 2021-2022 avaient démarré le 19 octobre. Ces exemples montrent que la campagne de commercialisation de soja 2022-2023 devrait commencer il y a quelques semaines. Mais jusqu’à ce jour du 04 novembre, on peine à savoir où en sont les acteurs. On se demande ce qui se passe au niveau du Comité de coordination de la filière soja (CCFS), du Conseil interprofessionnel de la filière soja au Togo (CIFS-Togo) et au niveau des deux ministères.
On le sait tous, le démarrage de la campagne dans le délai permettra aux acteurs de mieux s’organiser pour atteindre l’objectif de 300.000 tonnes fixé pour cette campagne. C’est d’ailleurs ce qui a toujours été à l’origine de la progression de la quantité dans la filière depuis ces années.
Logiquement, la campagne 2022-2023 a pris un grand retard. Puisqu’il faut quatre semaines pour les formalités pour l’obtention des agréments et le démarrage effectif de la campagne, après le communiqué du gouvernement et celui du CIFS. Jusqu’aujourd’hui, on n’a pas ces deux communiqués. Le lancement de la campagne risque d’aller jusqu’en décembre, si les deux entités (gouvernement et CIFS) se ressaisissent très vite. Pour le moment, on craint un sérieux coup pour la qualité et la quantité du soja au cours de cette campagne.
Pour l’heure, ce sont les acteurs du secteur qui ont fait des prêts auprès des banques, attendent l’agrément et l’ouverture de la campagne, qui s’inquiètent véritablement. Ces derniers ont même apprêté des magasins pour la campagne. Mais qu’est-ce qui bloque le lancement de la campagne ? Pourquoi ni le CIFS, ni le CCFS et même le gouvernement n’arrivent à situer les acteurs de la filière ? Des questions légitimes qu’on se pose.
Le Togo a été toujours cité comme exemple dans la production du soja bio. Et les acteurs se mobilisent chaque année pour conserver cette réputation. Cette renommée, selon des informations, a réveillé l’appétit glouton de certains acteurs indus à envahir la filière et qui tentent de renverser l’ordre établi avant leur arrivée. Est-ce à cause d’eux que cette campagne ne s’ouvre pas ? Dans tous les cas, nous y reviendrons.
Article bien écrit qui pose une problématique. Ce qui manque c’est les commentaires des 2 ministres, les 2 personnages plus hauts placés dans les comités. En l’absence de leur réponses, on spécule que la réponse est dans le dernier paragraphe. Encore une histoire de mangement par quelques togolais aux bras longs ?
Comme pour le phosphate, il faut penser à l’industrialisation et produire sur place l’huile de soja. Il y a d’autres huiles prisées dans le monde qui pourraient faire l’objet de culture au Togo. Ou en Afrique plus généralement, puisque le panafricanisme est la réponse.
C’est une filière à promouvoir et à encourager les enfants à participer