Les employés du Groupe Togocom devraient observer une grève de 48 heures depuis hier 30 novembre 2022. Dans leur préavis, ces agents qui réclament de meilleures conditions de vie et de travail, dénoncent par ailleurs la « gourmandise » de leur employeur.
Ces employés grévistes réunis au sein de syndicat des agents de TOGO TELECOM (SAT), syndicat des travailleurs du numérique du Togo (STNT), syndicat des télécommunications du Togo (SYNTEL-TOGO) et syndicat libre des postes et télécommunications (SYLPOSTEL-PECWU) exigent notamment la finalisation et la signature de la convention collective de TOGOCOM, l‘harmonisation des salaires et leur revalorisation ainsi que celles des primes, indemnités et autres avantages sociaux.
En effet, depuis avril 2021, les Organisations syndicales des travailleurs (OST) de Togocom sont dans un processus d’adoption d’une convention collective pour les travailleurs du Groupe TOGOCOM. Cette convention collective doit fixer la grille de classification professionnelle et la grille salariale.
Une commission mixte composée des représentants de l’employeur et des syndicats a élaboré un document commun contenant les deux grilles. Les représentants de l’employeur ont promis aux syndicats qu’ils vont transmettre ce document aux décideurs, c’est-à-dire le conseil d’administration. Mais après près de dix (10) mois, c’est-à-dire au mois de septembre 2022, les représentants de l’employeur aux négociations ont fait comprendre aux syndicats qu’ils n’ont jamais transmis le document au Conseil d’administration. « Pourquoi une telle indélicatesse ? », se demandent les OST de Togocom.
Suite aux effets coordonnés de l’inflation depuis le début de l’année 2022 et à la décision du chef de l’Etat le 16 septembre dernier accordant une revalorisation des soldes des fonctionnaires et des pensions aux retraités de tous les secteurs d’une part et l’appel aux entreprises des secteurs parapublic et privé à lui emboiter le pas, les syndicats ont procédé à une actualisation de la grille salariale. Les propositions faites par les syndicats permettent à l’employeur d’augmenter de 1% le ratio : charges du personnel sur le chiffre d’affaires. Puisque depuis 2019 à ce jour, le chiffre d’affaires du Groupe a augmenté de 36%.
Ceux qui agacent encore ces grévistes, c’est que depuis novembre 2019, toutes les nouvelles recrues obtiennent des sursalaires par rapport aux grilles salariales existantes. Ces sursalaires vont jusqu’à 1 400 000 FCFA. « Cette pratique dénote que les salaires existants sont très bas et méritent d’être revalorisés. Cette pratique constitue une discrimination à l’endroit des travailleurs conformément au code du travail et aux conventions fondamentales de l’OIT que le Togo a librement ratifiées », poursuivent les OST.
Ces employeurs grévistes qui dénoncent la « gourmandise » de leur employeur estimant que ce dernier doit faire preuve de bonne fois pour régler définitivement le problème d’augmentation de salaire dans le cadre de la convention collective. Les OST pensent qu’il ne doit pas se verser en ce moment dans une communication qui consiste à servir des contre-vérités.
Notons qu’à l’annonce du préavis de grève, les ministres Gilbert Bawara et Cina Lawson se sont saisis du dossier pour calmer les deux parties. Mais le problème demeure. Ces employés maintiennent leur grève.