Réagissant à l’enlèvement et la mort du journaliste camerounais Martinez Zogo, dont le corps a été retrouvé le 22 janvier à proximité de Yaoundé, Samira Daoud, Directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale à Amnesty International, exige une enquête pour situer les responsabilités.
Martinez Zogo, un journaliste respecté du pays et ancien directeur général de la radio privée Amplitude FM, dénonçait régulièrement des détournements de fonds présumés par des personnalités connues, notamment du monde des affaires. Son probable assassinat s’ajoute à la trop longue liste des personnes tuées, violentées, condamnées ou intimidées au Cameroun pour s’être exprimé sur des violations des droits humains, et cela dans une impunité totale.
A travers un communiqué de presse, les autorités camerounaises promettent de tout mettre en œuvre pour identifier les auteurs de ce crime et les traduire devant la justice. Amnesty International par la voix de sa Directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale, Samira Daoud, appelle les autorités à entamer et mettre rapidement en œuvre une enquête efficace, approfondie et impartiale pour faire la lumière sur cet évènement atroce. « Elles doivent aussi rappeler publiquement l’importance de la liberté d’information et d’expression garantie par les textes nationaux et internationaux et s’engager à protéger les défenseurs des droits humains, y compris ceux qui dénoncent des faits présumés de corruption », a précisé Samira Daoud.
Amnesty International et dix autres organisations de défense des droits humains avaient déjà demandé le 10 juin 2020 une enquête concernant la disparition forcée et la mort en détention du journaliste Samuel Ajiekah Abuwe dit « Wazizi », arrêté par les forces de défense et de sécurité en août 2019 à Buea, dans la région du Sud-Ouest. Les autorités camerounaises avaient attendu dix mois avant de reconnaitre son décès en détention. Les résultats de l’enquête qui aurait été menée par la sécurité militaire et transmise au chef de l’Etat n’ont jusqu’à présent pas été rendus publics.
Source: Amnesty International