L’année 2022 a plié bagages et a naturellement laissé place à la nouvelle, 2023. Dans un Togo où la situation économique a décimé le pouvoir d’achat de bien des foyers, en raison d’une crise sanitaire aux conséquences toujours aussi catastrophiques, on peut imaginer aisément comment 2022 s’est terminée du côté des citoyens.
Nous n’allons pas faire pleurer dans les chaumières, mais la réalité liée au quotidien des ces derniers a si bien sauté aux yeux, qu’on n’a pas pu échapper aux plaintes, récriminations et autres bougonnements lancés ici ou là, lorsque les fêtes de réveillon ont approché avec la venue de décembre. Ici, une famille n’a pas eu de quoi s’acheter ne serait-ce qu’une poule pour tromper les apparences d’une fête décidément hors de sa portée. Comment se payer le luxe d’un gallinacé au prix devenu plus que cher ? Là, des parents se désolent de n’avoir pas comblé l’attente de leurs enfants qui, faute d’assez d’argent, n’auront pas la chance de revêtir un habit de fête comme a l’accoutumée.
La réponse des uns et des autres est la même : il n’y a pas de quoi fêter quand on n’a pas le sou. On pense à sa mythique chanson ‘’Ces gens-là’’, lorsque Jacques Brel disait, un brin persifleur : « Faut pas jouer les riches quand on n’a pas le sou ». Appliquer cette assertion à la fin d’année morose constatée dans les rues sans vie du Togo ne serait pas fort de café, bien au contraire. Ces Togolais qui n’ont jamais regardé à la dépense quand arrivent les fêtes de fin d’année n’ont cette fois-ci pas osé faire la java, au risque de se trouver fort dépourvus comme la Cigale de la fable, au lendemain des fêtes. Pas question donc pour beaucoup, Dieu sait qu’ils sont nombreux, d’oser se mettre la corde au cou que en se hasardant à se saigner à blanc et faire et les riches dans une période de fêtes où plus d’un Togolais avoue mezza voce qu’il est loin le temps où ils mangeaient trois fois par jour.
Et ce ne seront sans doute pas les pétards qui leur auront sans doute fait tromper l’ennui déjà présent dans leur vie du 1er janvier jusqu’au 31 décembre. S’ils pouvaient vite oublier cette putain de 2022 !
Source: Le Correcteur / lecorrecteur.info